Pourquoi Mats Rits ? Débat des Vacances – Ép18

JEUDI, 10 AOÛT 2023, 11:45 - kargamel
Anderlecht-Online No Image Found

TRANSFERTS Anderlecht et l'Union sont aux prises pour s'attacher les services de Mats Rits.

Quelles sont les motivations qui poussent les 2 clubs bruxellois à surenchérir l'un après l'autre pour se l'accaparer ?

Quelles sont celles qui guident le FC Brugeois dans son choix de le laisser filer ?
 
 

Une fois n'est pas coutume, le débat sera ouvert en considérant, le point de vue des Brugeois, avant d'envisager les raisons pour lesquelles, Fredberg devrait accrocher Mats Rits à son tableau de chasse.
 
Si Anderlecht et la Royale Union ont tous deux les yeux de Chimène pour le médian des Gazelles, on peut légitimement se demander pourquoi le regard que lui porte le FC Bruges n'est plus empli d'autant d'admiration qu'il le fut.
 
Pour répondre à cette question, il convient en première instance de tordre le cou à une première réponse facile qui évoque, en substance, la blessure grave encourue par Mats Rits, le 1er mai 2022…au Lotto Park.
 
C'est en effet à l'occasion de la deuxième journée des PO1 de la saison 2021-2022 que le médian s'est déchiré les ligaments antérieurs croisés du genou droit sur notre belle pelouse.
 
Les jardiniers n'y sont pour rien, je le précise.
 
La vilaine blessure est l'une de celles que redoutent le plus les joueurs de football et il arrive malheureusement que certains de ceux qui en sont victime, ne retrouvent jamais leurs capacités d'antan. 
 
Le cas de Ronald Vargas, dernier transfuge en date entre le Parc Astrid et la Venise du Nord, est encore dans toutes les mémoires.
 
La paroisse mauve prie d'ailleurs Saint-Guidon avec ardeur pour que la convalescence de Yari Verschaeren, occupé à se débattre avec le même mal, connaisse une fin plus heureuse.
 
Pour faire simple, on pourrait souhaiter à notre Ketje, la même trajectoire de rétablissement que celle suivie par Mats Rits.
 
En effet, blessé et opéré en mai 2022, l'ex-malinois faisait déjà sa réapparition sur les pelouses dès le mois de Janvier suivant.
 
8 mois pour revenir d'une rupture des croisés, emballez, c'est pesé !
 
A l'image de la détermination et de la sagesse du joueur, voici ce que l'intéressé déclarait dans Le Vif un peu après son retour aux affaires :
 
« …J'ai vécu beaucoup de belles choses dans ma carrière, j'aurai trente ans l'été prochain. J'ai également accepté que les blessures font partie du football et qu'au final je n'ai pas eu de blessure pendant dix ans. J'ai simplement pris conscience qu'il y a d'autres choses dans la vie que le football et du coup, je ne me suis jamais découragé ».
 
Si on peut s'accorder sur le fait que ce qu'un corps de 29 ans peut faire, celui d'un jeune homme de 22 ans doit aussi en être capable, il y a de bonnes raisons de se montrer optimiste pour notre talentueux n°10.
 
Interrogé alors sur ses chances de retour au premier plan, Rits ajoutait encore :
 
« Vous voyez les autres s'entraîner et ça vous démange vraiment. Raphaël Onyedika, Casper Nielsen et Hans Vanaken sont trois joueurs fantastiques. Et pourtant, je suis convaincu que je vais retrouver ma place dans le onze de départ. Je suis devenu footballeur pour être sur le terrain et j'ai suffisamment confiance en moi. C'est entre mes mains. »
 
Le dire, c'est bien ; le faire, c'est mieux !
C'est donc ce que fit sans états d'âme celui qui avait déjà brûlé la priorité à des cadres tels que Vormer et Balanta.
 
Excusez du peu !
 
Ainsi, vers mi-mars, le pas encore trentenaire avait repris par la force, ses galons de titulaire jusqu'à truster la quasi intégralité du temps de jeu des PO1 2023.
 
L'histoire constitue, à n'en point douter, une belle source d'inspiration pour notre petit Neerpede Boy.
 
Mats Rits a en réalité joué plus de 25 rencontres depuis son retour de blessure.
Il était d'ailleurs au coup de sifflet initial de la rencontre fatale qui a ruiné, comme l'année précédente déjà, les espoirs de titre de l'Union (1-3).
S'il pouvait remettre le couvert sous nos couleurs…
 
Quoi qu'il en soit, le solide gaillard est, qu'on se le dise, parfaitement rétabli.
 
Si tel n'était pas le cas, pourquoi Deila l'aurait-il titularisé à l'occasion du match de gala contre l'AZ (1-2), en Conférence League contre Aarhus (3-0) et pour la première journée de JL face à Malines (1-1) ?
Pour un entraîneur qui dit ne pas en avoir besoin, il fait le fait tout de même jouer beaucoup…
 
Voilà des arguments qui devraient en tout cas,  suffire à couper l'herbe sous le pied des ergoteurs les plus pessimistes.
 
A côté de ces derniers, il faut aussi mentionner les impayables qui, inlassablement, voient plus verte la graminée qui pousse à côté.
 
Pour eux, le Sporting s'intéresse à Rits mais c'est Nielsen qu'il faudrait drafter.
 
Rits a en effet déjà ou seulement, c'est selon, 30 ans.
Tout juste, faut-il le rappeler, puisque Mats est né un 18 Juillet.
 
Et bien, Nielsen accuse pour sa part 29,3 printemps au compteur universel.
On peut donc déclarer un match nul sous cet angle sauf à chicaner de quelques mois.
 
Le Danois a paraphé l'an dernier un contrat de 4 ans chez les Blauw en Zwart contre un chèque de 7 millions d'euros.
Sacré pactole !
 
Il est vrai que le viking avait fait forte impression à l'occasion de la 1ère saison de l'Union en D1 après une éternité passée aux oubliettes.
 
Vu le beau monde déjà présent pour meubler l'entrejeu Brugeois qui allait briller en Champions League, l'affaire était pliée :  Nielsen allait s'installer tranquillement dans ses pantoufles et reléguer l'infortuné Rits à sa sortie de l'infirmerie, dans la liste des réservistes.
 
Détrompez-vous ! Leur temps de jeu respectif est la preuve incontestable du contraire.
 
Ainsi, si on examine le temps de jeu en matches officiels de Rits, à partir de Mars 2023, date à laquelle on peut considérer qu'il avait retrouvé le rythme de la compétition, on constate qu'il culmine à 1263 minutes pour 17 rencontres disputées, soit une moyenne de 75 minutes par match.
 
Si on se livre au même calcul pour Nielsen, sans tenir compte des 4 rencontres manquées par le Danois pour cause de blessure au mollet, on obtient 597 minutes de jeu pour un total de 13 rencontres, soit une moyenne de 46 minutes par match.
 
Pendant ce laps de temps, Rits a en outre inscrit 3 buts et délivré 2 assists, là où Nielsen a marqué 2 buts seulement au cours d'un même match.
 
Vous cherchez un vainqueur ? Alors ne vous trompez pas…
 
Mais alors, pourquoi diable les Brugeois lâchent-ils Rits plutôt que Nielsen ?
 
Il s'agit, au fond, d'un problème… de riches !
 
Avec Balanta, Vanaken, Onyedika et Nielsen auxquels il faut encore ajouter Zinckernagel (2,5M) et Vetlessen (7,75 M), le FC Bruges a accumulé trop de beau monde au portillon de son entrejeu.
 
Avec Rits, les voilà déjà sept pour 2 ou 3 places alors que la rumeur court que Mannaert & Co verraient d'un bon œil, l'arrivée de Busi…
 
Trop is décidément te veel !
 
Vanaken et Onyedika sont intouchables.
Balanta est invité à se chercher un nouveau club tandis que Rits, lui…peut rester mais il n'est, à priori, pas dans les grands plans de Deila, qui a, vraisemblablement fait de ses pieds et de ses mains, pour convaincre ses nouveaux employeurs d'arracher Zinckernagel des griffes de ses anciens patrons.
 
Inutile de vous dire que Deila et Zinckeragel ont plus à craindre leur retour à Sclessin que Rits n'aurait à baliser de retourner au Breydel s'il devait se vêtir de mauve…
J'en salive rien qu'à l'idée...

Quoi qu'il en soit, après tant de ramdam, on comprendrait mal que le T1 norvégien n'accorde pas la préséance à l'Allemand détourné…
 
Nielsen, on l'a dit,  a été arraché à l'Union pour 7 millions, il y a 12 mois seulement.
Le Danois n'a pour l'heure pas justifié le lourd investissement consenti par les Brugeois.
C'est un euphémisme.
 
Avec un contrat courant 3 années encore, d'une part, le club enregistrerait une moins-value considérable s'il devait s'en séparer maintenant et d'autre part, cela reviendrait aussi à reconnaître une coûteuse erreur de casting.
 
Mannaert a aussi sa fierté…
 
La raison financière étant souvent la plus forte, la conservation du joueur semble dès lors la meilleure voie à suivre pour Bruges d'autant qu'il est permis de penser, que sa moindre saison peut être due à une adaptation pas encore tout à fait réalisée.
 
Rits, entré dans sa dernière année de contrat, avait quitté le Kavé en 2018 pour rejoindre le Club contre 1,5 million seulement.
 
Si les Blauw en Zwart veulent récupérer leur mise initiale et même, dégager une plus-value jamais négligeable, c'est maintenant que l'occasion unique se présente à eux.
 
Une prolongation de contrat, si elle demeure du domaine du possible, n'arrangerait vraisemblablement ni le joueur, barré par trop de concurrence et un coach qui, à priori, n'en est pas raide dingue, ni le club qui craindrait de revivre une Bad Vormer Story en offrant à un présumé réserviste, un contrat forcément amélioré et de longue durée.
 
Le Club est en quelque sorte piégé par son appétit vorace et la gourmandise est, dit-on, un vilain défaut.
 
Lorsque les yeux sont ainsi plus gros que le ventre, il est souvent préférable de renoncer et laisser de beaux restes pour prévenir l'indigestion.
 
Le FC Bruges est si riche, si fort et si beau.
 
A force de se l'entendre dire, il finirait presque comme le Corbeau par le croire et laisser filer l'excellent fromage qu'il tient pourtant en son bec.
 
Aux plus malins de jouer au renard qui passe et de s'en lécher les babines.
 
Unionistes et Anderlechtois ont reniflé l'affaire, ils rôdent…
 
Quant aux Brugeois, ils se consoleront sans doute en se disant qu'il y a bien pire punition que d'être mis en situation…de gagner du pognon.
 
On ne prête décidément qu'aux riches, on repassera plus tard pour la morale.
 
Mais peu importe, au fond, cette conclusion, si c'est le Sporting qui se tient en bon opportuniste, au pied de l'arbre.
 
Du lièvre et de la tortue, ce n'est pas le plus rapide qui l'emporte au bout du compte mais celui qui a su, comme le Sporting, partir à point. Fredberg garde donc toutes les chances de rafler la mise.
 
A dire vrai, cette prise pourrait faire le plus grand bien au Sporting.
 
D'abord, Rits est d'un naturel calme et sa sérénité est contagieuse sur le terrain.
 
Comme Vertonghen, il se comporte en leader par les actes sur le terrain plutôt que par de longs discours dans le vestiaire.
C'est un exemple à suivre, ce dont nos jeunes pousses ont tant besoin.
Il parle peu mais toujours à bon escient.
 
Van Wijk qui fut naguère son coach au FC Malines le compare volontiers à une colle qui mue les individualités en équipe comme un  ciment lierait les briques d'une maison.
 
Rits gère la haute pression des vestiaires forts en caractères.
La concurrence et les grands noms n'ont pour effet que de l'amener à hausser son niveau.
 
Ayant pris part à plus de 25 rencontres de Champions League, il possède une expérience inestimable.
Champion à 3 reprises avec nos meilleurs ennemis du Nord, il sait aussi ce que c'est de jouer pour la gagne et assumer le rôle de favori.
 
S'il n'est pas un artiste, il est disponible, travailleur et polyvalent.
Au Club, il jouait avec un même bonheur en 6, en 8 et même parfois en 10.
Il s'adapte à tous les systèmes, à tous les partenaires car Rits est un joueur intelligent, âpre au duel, doté d'un bon jeu de position et d'un passing précis.
 
Le garçon possède en outre un gros moteur, il avale les km sans compter ses efforts.
Cerise sur le gâteau, il marque aussi facilement.
 
Enfin, il est belge, fit and well, connaît la JL comme sa poche et est directement opérationnel.
 
N'en jetez plus, la coupe est pleine !
C'est presque trop beau pour être vrai…
 
Le tableau pourra sans doute sembler trop flatteur à certains mais il n'est au fond que le reflet objectif des exigences nécessaires pour évoluer, dans la durée, au plus haut niveau et c'est précisément, ce que Mats Rits fait depuis des années.
 
Avec son palmarès, son profil et son expérience, pas étonnant dès lors, que les rivaux bruxellois se le disputent aujourd'hui comme des chiffonniers.
 
Puissions-nous tirer plus fort sur la vareuse bleue et noire que nos voisins d'à-côté de sorte qu'elle tourne enfin au violet.
 
COYM
Kargamel
 

Source: © Source interne



Ce n'est pas possible de réagir sur des articles pour le moment. Nous sommes en train de changer le forum. Un nouveau système sera bientôt en ligne.