Lukaku: "Anderlecht ne jouait pas toujours pour gagner"

Les joueurs français de Chelsea l'appellent "petit". Les autres "Luku". Et son nouvel entraîneur, André Villas-Boas le surnomme "Rom".



Romelu Lukaku est un homme heureux à Chelsea, même s'il n'a pas encore fêté la moindre minute sous le maillot des Blues. L'ancien prodige du parc Astrid s'est officiellement présenté à la presse. Het Laatste Nieuws a couvert l'événement. Morceaux choisis.

N'étiez-vous plus heureux en Belgique?
"A la fin, je ne pouvais plus être moi-même en Belgique. Tout le monde avait un avis sur moi. Je le vois encore maintenant avec tous ces articles écrits sur internet à mon sujet. Ici, à Chelsea, je suis le "petit Belge". J'ai tout à prouver. En Belgique, toutes les attentions reposaient sur moi. Je trouvais ça ennuyeux, aussi pour mes coéquipiers. Il arrivait qu'on ne jouait pas toujours pour gagner à Anderlecht. Je me souviens du déplacement à Split. On encaisse à la 96e minute. Boussoufa était fou de rage. Pourquoi n'avait-on pas visé la victoire? Au retour, on a gagné 3-0. Si on avait joué de la même manière en Croatie, nous aurions été dans une position plus confortable."

N'aurait-il pas été préférable de signer dans un club intermédiaire?
"Je ne voulais pas de club intermédiaire. Je voulais un club du top car même lors des entraînements, vous pouvez évoluer. La différence entre Anderlecht et un club du subtop européen n'est pas si grande. Peut-on évoluer davantage dans un club comme Everton, Ajax ou le PSV qu'à Anderlecht? Je n'en suis pas certain du tout. Je voulais immédiatement le plus haut."

La question de savoir si vous allez beaucoup jouer à Chelsea est logique...
"Cela ne m'intéresse pas beaucoup pour le moment. Je veux juste prouver à Villas-Boas qu'il peut compter sur moi en faisant mes preuves lors des entraînements. C'est tout. Si je dois rester sur le banc six mois, j'accepterais. Il faut être réaliste. C'est Chelsea, un des plus grands clubs européens. Il ne faut pas s'attendre directement à devenir titulaire. J'espère que les gens en Belgique comprendront."

Comment occupez-vous vos journées?
"Je m'entraîne et je me repose. Parfois, je sors manger un bout mais c'est très rare. Il m'arrivait d'être mort après les entraînements à Anderlecht. Mais ici, les entraînements... (il soufffle) Tous les entraînements sont donnés avec ballon. On ne voit jamais trois mauvaises passes ou trois mauvais contrôles d'affilée. Ici, c'est Chelsea. J'aime d'évoluer à ce niveau."

Avez-vous trouvé vos repères à Londres?
"Je cherche un encore appartement et un cuisinier pour me préparer mes repas en soirée. Il aura un jour de congé par semaine. Ce soir-là, je veux manger du "bull-shit". J'ai besoin de manger une pizza ou un hamburger une fois par semaine. Le week-end dernier, j'étais en Belgique. La première chose que j'ai faite, c'était d'aller au McDonalds."

Sur deux semaines de temps, vous êtes souvent revenus en Belgique. Pourquoi?
"Parce que Bruxelles n'est pas si loin et parce que j'ai besoin de revoir ma famille et mes amis. Anelka fait la même chose où il retourne souvent en France dans le quartier où il a grandi. C'est normal pour rester "normal". J'ai même joué au football avec mes amis d'enfance à Bornem. Je suis si fort qu'ils ne peuvent pas me blesser ! (rires)

Vous rendez-vous compte réellement de la différence avec Anderlecht?
"Tout le monde prend du plaisir ici à Chelsea. Quand je tente un geste technique difficile, Villas Boas crie: Olala, très beau. C'est si important de prendre du plaisir dans le football. Cependant, Anderlecht reste la meilleure école. Tous les jeunes qui souhaitent jouer dans un club du top européen doivent passer par Anderlecht. Je sais qu'Anderlecht sera champion cette saison. Je suis même prêt à parier 1000€ !"