Non, Monsieur Laforge, vous n’avez pas réussi à gâcher la fête !
Le calendrier des playoffs alimente les débats au moment où j’écris ces lignes. Il pourrait donc paraître surprenant que je m’attarde sur le match d’hier plutôt que de plonger dans l’actualité, mais je voulais vraiment revenir sur la rencontre de ce dimanche à tête reposée, en ayant pris soin d’évacuer la tension et l’adrénaline produites par le déroulement de cette confrontation face à l’Antwerp. En vérité, cela faisait très longtemps que je ne m’étais plus autant énervé en assistant à un match de foot, mais il faut reconnaître que les dernières prestations anderlechtoises donnaient souvent plus envie de pleurer que de s’exciter. J’ai donc décidé d’attendre de revoir les phases principales « à froid » pour éviter d'écrire d'éventuelles conneries, mais la vision de celles-ci n’ont fait que confirmer mes premières impressions. Le problème, cependant, réside dans le fait que les images ne montrent pas tous les coups fourrés des joueurs anversois. Faire valoir ses qualités physiques et athlétiques ne me dérange pas en soi et c'est bien pourquoi j'adorais le football anglais lorsqu'il était pratiqué par … des Anglais. Je n'ai jamais supporté, en revanche, l'utilisation de la force physique pour donner des mauvais coups en douce. Ceux qui me suivent depuis un certain temps savent tout le bien que je pense de Sergio Ramos qui en est le plus parfait exemple.
Pour moi, Laforge ne siffle pas une faute sur Spajic préalable à l'exclusion de Dendoncker et j’ai, par ailleurs, du mal à croire que son adversaire a réellement perdu l’équilibre suite à la petite touchette de Leander. Ou alors, le gars avait chaussé des patins à glace en pensant qu’il s’alignait aux Jeux Olympiques d’hiver. Durant tout le match, le ref a laissé les Anversois jouer agressivement et vicieusement en toute impunité et finalement il exclut Trebel parce qu'avec sa taille de nabot (désolé Adrien, je t’adore, mais tu ne fais pas le poids face aux armoires à glace anversoises !), il s'efforce également de jouer physiquement. Je ne pense pas que la faute soit intentionnelle, mais le geste est dangereux et il attrape son opposant avec la semelle. Donc, rouge, me direz-vous ! En théorie, je le concède, mais dans un contexte où ce bon vieux Boloni pouvait être heureux d’aligner onze « salopards » et après une première exclusion plus que discutable, l’homme en noir (qui ne l’est plus aujourd’hui) aurait pu agir avec un brin de psychologie.
Nous sommes tous marqués par nos expériences de vie. Sur un terrain, je ne faisais jamais une faute, pas même une petite poussée et je respectais toujours les décisions de l'arbitre sans discuter. Mais lorsque j'avais à faire à un salopard qui me matraquait en permanence en toute impunité, il m'est arrivé deux ou trois fois de péter un plomb. Après avoir reçu des dizaines de coups, et je n'exagère pas, je cisaillais le mec une bonne fois et devinez qui allait prendre sa douche avant les autres. En début de saison, j’avais pointé l’Antwerp dans le top 6 et je m’étais fait traiter de fou. A deux journées près, j’avais vu juste, mais je ne regrette toutefois pas l’absence du Great Old dans les playoffs 1, car cette équipe axe trop son football sur un engagement physique excessif et la provocation. Je ne pourrais suffisamment louer l’attitude de Teo, matraqué durant toute la rencontre, qui a su rester stoïque en ne ripostant pas, mais en livrant un de ses meilleurs matchs sous la vareuse mauve. Preuve qu’« onze Teo » a retrouvé la confiance et la plénitude de ses moyens ; il y a un mois, je pense qu’il aurait pu rentrer dans les vestiaires prématurément.
Je voudrais conclure en précisant que si je peux réagir impétueusement « à chaud », je m’efforce d’éviter de stigmatiser l’homme chargé de diriger la partie tant son rôle est particulièrement ingrat. Le cas échéant, je critique certaines décisions en insistant toutefois sur le fait que le referee est un homme et qu’il peut donc se tromper. Ce qui m’a particulièrement dérangé hier, ce ne sont pas tellement les éventuelles erreurs d’interprétation de monsieur Laforge, mais plutôt le fait de ne pas avoir été à même de « sentir son match ». Sur le plan purement technique, je suis convaincu que beaucoup estiment les deux exclusions parfaitement légitimes et je peux le comprendre. Par contre, côté feeling, Nicolas laforge a totalement manqué de discernement et est complètement passé à côté de son match.
Allez, une petite trêve de trois semaines à présent, puis place aux playoffs !
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