Les humeurs du Bomber. Kara persona non grata, triste signe des temps!

JEUDI, 23 AOÛT 2018, 20:30 - Bomber
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OPINIONS

Les temps sont calmes en ce moment. Je reçois quelques messages sympathiques de temps en temps, mais on est très loin des périodes où ma boîte mail est à la limite de l’explosion.
Ceci dit, certains m’ont déjà reproché d’être devenu trop consensuel, de ne plus être aussi piquette que je pouvais l’être par le passé, en un mot, d’être devenu trop « mou » !

Je pense que l’humeur que je vais partager avec vous aura le don de susciter des réactions et des débats.
Vous pouvez donc m’écrire à [email protected] en n’oubliant pas les règles essentielles des « humeurs des supporters » : émettre clairement son avis en respectant le point-de-vue des autres et en n’insultant personne.



Contrairement à ce que j’ai pu lire ci et là, Kara n'est pas souvent blessé ; il a traîné une blessure durant des mois et des mois avant de passer sur le billard. Il s'est clairement fait opérer trop tard ce qui a peut-être compromis sa carrière. Etait-ce sa décision ou le résultat des pressions du club et du coach, en particulier, pour qu'il joue, car il était indispensable à une certaine époque ?
Je n'ai évidemment pas la réponse officielle, mais on peut raisonnablement penser qu'il s'est sacrifié pour le bien de l’équipe.
Son rêve était de jouer dans un bon club en Angleterre. Il est suffisamment intelligent pour se rendre compte qu'il n'avait pas le niveau du top, mais il a refusé par le passé d’évoluer dans un club jouant le maintien ou en D2.
Aujourd’hui, il est devenu persona non grata à Anderlecht et non seulement la direction veut s'en débarrasser, mais au surplus, elle est prête à l'envoyer dans n'importe quel club minable tant qu'on peut le faire dégager et ne plus devoir payer son salaire.

Désolé, en ce qui me concerne, je ne considère pas cela comme de la bonne gouvernance. C'est vouloir appliquer au club la pire politique de grosses boîtes qui pompent leur personnel jusqu'à la moelle et puis le jettent comme une merde une fois qu'il n'est plus jugé assez rentable en raison de l'âge ou de la maladie.
Certain considéreront qu’il est périlleux de comparer la carrière de footballeurs à celle d’ouvriers, d’employés ou de cadres qui gagnent en un an ce que des joueurs touchent en une semaine (et encore, je reste dans les proportions de bons joueurs qui évoluent en Belgique ; on ne parle pas ici des Messi, Ronaldo ou Hazard).
Je pense, quant à moi, que la politique de Coucke est significative d'une certaine conception que je ne partage pas. C'est vraiment « business, business » en faisant fait table rase du passé et des valeurs historiques du club.

Je sais que le pognon règne de plus en plus en maître au sein du foot et qu'on n'est pas dans un monde de bisounours, mais il y a quand même des limites que la nouvelle direction dépasse.
J'ai souvent critiqué Herman Van Holsbeeck, mais la manière avec laquelle il s'est fait jeter manquait vraiment de classe. Teo s'est fait pousser vers la sortie en se foutant éperdument du fait qu'il fut l'artisan principal du dernier titre et Deschacht s'est fait liquider sans même avoir pu faire ses adieux au club.
Dans un tout autre registre, on pourrait évoquer le fait que l'épouse de l'ancien président doit désormais payer sa place si elle veut venir voir un match ou que des abonnés ont été « délocalisés » parce qu’il fallait créer de nouvelles places VIP.
En ce qui me concerne, je ne reconnais pas la classe et la grandeur qui ont toujours caractérisé le Sporting d'Anderlecht dans ce fonctionnement.

Pour en revenir à Kara, je sais que nous sommes dans le monde du foot de 2018 et je vais donc laisser de côté l'aspect humain. Je ne comprends cependant pas ce qui semble être un véritable acharnement à vouloir vendre le leader naturel du groupe. Si comme d'autres, il voulait à tout prix partir, soit. Mais cela ne semble vraiment pas être le cas. Par le passé, son souhait avorté d'évoluer en Angleterre ne l'avait pas empêché de continuer à se donner à 100 % pour le Sporting.
De plus, sur le plan de la gestion strictement sportive, comment vouloir se débarrasser à tout prix d'un élément clé alors qu'on n'arrive pas à lui trouver un remplaçant ? Je ne vois que deux solutions : il y a soit une volonté de rompre totalement avec le passé, fût-il récent, du club et c'est débile, soit la direction sait que l'état du genou de Kara est déplorable et qu’il ne lui sera plus possible d'évoluer régulièrement à un haut niveau. Si cette deuxième hypothèse est la bonne, pourquoi ne pas le communiquer clairement ? Simplement, je suppose, parce qu'il deviendrait alors totalement impossible de le vendre.

Quoi qu'il en soit, je suis de plus en plus écœuré et dégoûté par ce foot où seul le pognon compte encore.
Rassurez-vous, je ne viens pas de faire une découverte, cela fait longtemps que ce magnifique jeu, devenu ensuite un merveilleux sport, a perdu les valeurs qui en faisait son charme.
Vous avez été nombreux, comme moi, à déplorer la tactique mise en place par Didier Deschamps pour remporter la coupe du monde. Mais c’est cela le foot moderne. La victoire compte à tout prix et tant pis si l’essence même du foot part en fumée comme un puit de pétrole en feu.

Moi, j’ai vu jouer Pelé, Cruyff, Eusebio et … Robby Rensenbrink. Ces gars-là étaient des artistes qui n’auraient pas accepter de jouer un football de boutiquier et ils gagnaient très bien leur vie sans toucher pour autant les salaires honteux proposés aux stars d’aujourd’hui.

Oui, je sais, je deviens sans doute un vieux con nostalgique et le temps est peut-être venu que moi aussi je dégage !





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