Les humeurs du Bomber. Non, non, rien n'a changé!

OPINIONS

Le Sporting débute sa saison, comme il avait terminé celle de l’an dernier, par une défaite.
Pourtant, si rien n’a changé en ce qui concerne le résultat, la manière fut tout autre.

Pour son grand retour à la maison, Vincent Kompany nous a offert une surprise du chef avec la titularisation d’El Kababri, un gamin totalement inconnu du grand public, au back droit.
Si on y ajoute le fait que Kums et Trebel étaient tous les deux envoyés en tribune, on pourra aisément considérer que notre Vince n’a pas pas dans la dentelle.

Que penser de cette première ?
Kompany a fait et fera encore des choix qu’en gentleman et homme intelligent, il assumera certainement.
Côté positif, le jeune El Kababri a séduit par son engagement et sa clairvoyance, Zulj semble être aligné à une place qui lui convient mieux et Doku apporte de la vitesse et de la percussion sur son flanc. Quant à Vlap, contrairement aux nombreux fours de ces dernières années, il s’agit assurément d’une bonne pioche. Le garçon sait manier un ballon et a manifestement le sens du but.
Cette « équipe de U21 », pleine de fraicheur et d’enthousiasme, a du potentiel et c’est réjouissant.
De plus, le résultat ne reflète absolument pas la physionomie de la rencontre.
Ostende avait décidé de garer son autocar devant son but et a su profiter du manque d’automatismes et des lacunes de notre défense pour planter deux buts. Si le deuxième but - justement annulé – de Vlap avait été validé, je pense qu’on était parti pour un récital. Mais au lieu de 2-0, c’est 1-1 deux minutes plus tard et cela change tout.

Côté négatif, il y a évidemment la défaite -même si elle fut injuste - et les errements trop fréquents du collectif.
Bornauw a été très brouillon et Cobbaut était trop facilement pris en défaut. Verscharen n’a pas eu son rayonnement de la défunte saison, même si personne ne lui en tiendra rigueur. Quant à Amuzu, il m'a épaté lors de ses premières apparitions dans l’équipe, mais il stagne et n'arrive pas à être décisif. Il a la technique, la vivacité, un bon esprit, mais il se plante presque toujours dans son dernier geste. Enfin, last but not least, Gerkens a erré tout au long du match comme une âme en peine. J’ai toujours pensé que ce joueur, au demeurant fort sympathique, était trop court pour revendiquer une place de titulaire à Anderlecht et j’objecte à ceux qui invoquent ses multiples courses et son intelligence que nous n’avons besoin ni d’un marathonien ni d’un ingénieur sur le terrain. J’ai toutefois beaucoup de respect pour sa mentalité exemplaire et je pense que ce n’est pas lui rendre service que de l’aligner en pointe.
Certes, Guardiola avait eu l’idée de faire jouer Messi à la pointe de l’attaque du Barça, mais ce n’est pas faire injure à Gerkens que de dire qu’il y a un abîme entre le joueur probablement le plus génial de tous les temps et notre Pieter anderlechtois.

Ce qui nous manque cruellement, c’est un numéro 9 et il est impossible que Kompany et la direction n’en aient pas conscience.
Evidemment si ce que l’on relate est exact, notre Vincent recherche un profil du type Agüero. « Awel santé », comme on dit à Bruxelles, une telle perle sera difficile à débusquer. Dommage que Dieumerci Mbokani ne soit pas revenu, car sa technique et son sens du but aurait pu faire l’affaire. Quoi qu’il en soit, il est urgent de trouver un bon goleador et de ne pas tout miser sur l’hypothétique retour de Dimata. D’autant plus que, comme beaucoup de supporters, j’ai été frappé par son physique sur la photo de l’équipe. Le garçon parait avoir été gonflé à l’hélium et ressemble plus actuellement à un catcheur qu’à un target man. Gageons qu’il retrouvera une apparence plus appropriée avec son retour sur les terrains, mais tout cela n’est guère rassurant.

En conclusion, je dirais que j’ai apprécié la fluidité des mouvements et certains déplacements sur le terrain qui n’étaient pas sans rappeler les bases du football pratiqué à Barcelone. Il nous manque évidemment le génie d’un Messi et de quelques autres artistes capables par un dribble ou une accélération de faire basculer un match.
Mais restons réalistes, à l’échelle de notre ligue de buveurs de bière, on peut être raisonnablement optimistes. Comme l’a souligné Dutoit, le gardien d’Ostende, lorsque les automatismes seront en place, cette équipe pourra faire très mal.

Un dernier mot pour nos supporters qui n’ont ni siffler ni huer à la fin de la rencontre. Chapeau, messieurs, c’est vraiment la dernière chose dont aurait eu besoin notre équipe classe biberon, mais il est vrai que l’on ne siffle pas le maître d’école, Vince the Prince.