Les humeurs du Bomber. Et si on parlait d'autre chose !

LUNDI, 13 AVRIL 2020, 20:06 - Bomber
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OPINIONS En cette période de pandémie à laquelle aucun d’entre nous n’a jamais été confronté et qui rappelle les grandes épidémies de peste ou de choléra qui ont ravagé l’Europe, le foot est vraiment devenu dérisoire, n’en déplaise aux amateurs du ballon rond dont je fais pourtant partie.
 

Que ce soit via [email protected], Facebook, Messenger, Twitter, téléphone ou SMS, de nombreux amis, connaissances ou simplement lecteurs de cette chronique m’ont demandé pourquoi je ne publiais plus rien et si j’allais bien.
Je réponds brièvement à la première question en disant que jusqu’à présent, tout va bien. En dehors d’une grande fatigue due à un boulot finalement bien plus stressant en télétravail qu’à l’accoutumée, ça va ! Je saisis plus que jamais l’immense chance d’habiter en bordure de bois et de forêts au sein desquels je vais me ressourcer quotidiennement en fin de journée.

Quant à savoir pourquoi je n’écris plus, c’est simple et complexe à la fois.
Tout d’abord, l’actualité footballistique est aujourd’hui réduite à la portion congrue. En dehors des débilités que certains journaleux jugent utiles de publier faute de réelles informations, les seules questions sont de savoir si l’UEFA entérinera la décision d’arrêter le championnat de Belgique à la 29ème journée et si le Standard de Liège obtiendra sa licence, ce qui ne fait, en réalité, aucun doute.
Ensuite, je considère que la crise mondiale que nous vivons est tellement grave que les facéties du microcosme de l’univers du foot sont totalement dérisoires.
Je pense, en effet, que notre société est à un tournant important, plutôt même à une épingle-à-cheveux qu’il s’agira de négocier avec dextérité sous peine de voir toute notre société s’effondrer.
Politiciens, experts sanitaires, sociologues, économistes, …, tous proclament qu’il y aura un « avant » et un « après » Coronavirus.
Certains entrevoient un monde meilleur dans lequel ressurgiront les vraies valeurs humaines de solidarité, de partage du temps de travail, de droit à une vie décente et d’accès aux soins pour tous.
D’autres, certainement plus pragmatiques, nous annoncent que de lourds sacrifices seront nécessaires pour relancer l’économie.

En ce qui me concerne, je crains un anéantissement du « système » qui pourrait avoir des conséquences dramatiques à tous niveaux.
Combien de petits indépendants, de restaurateurs, de coiffeurs, de paramédicaux, … pourront-ils se relever de cette crise ? Combien d’entreprises spécialisées dans la formation, l’Horeca, le tourisme, les loisirs, parviendront-elles à, relancer leur activité ? Combien d’ouvriers et d’employés ne perdront-ils pas leur boulot parce que l’employeur aura réalisé qu’il pouvait se passer de leurs services ?
La fracture sociale risque d’être irréparable et insurmontable s’il n’y a pas une prise de conscience des décideurs politiques et surtout financiers.
Soit, ils réalisent la gravité de la situation et amorcent un changement en profondeur afin de rebâtir une société plus juste et plus éthique soit ils persévèrent dans leur entêtement à n’avoir qu’un boulier compteur à la place du cœur et ils iront droit dans le mur, emportant avec eux des siècles de civilisation.

Vous aurez compris que je ne suis en rien un apôtre de l’ultra capitalisme débridé au mépris de toute considération humaine, mais si les puissants de ce monde n’y prennent garde, ce sera dans un univers à la Mad Max que nous devrons tenter de survivre et que grandiront nos enfants et petits-enfants.
Je vois déjà pointer quelques sourires narquois et j’entends quelques ricanements !
Précisons donc, afin de couper court à toute ambiguïté, que je n’imagine pas une vie faite de courses poursuites sur des routes désertiques. L’allusion au film de 1979, qui rendit célèbre Mel Gibson, constitue une métaphore pour illustrer une période chaos au cours de laquelle chacun devrait lutter âprement pour sa survie.
Délire d’un cerveau dangereusement altéré par un mois de confinement ou possible futur si les choses tournent mal ? Chacun en jugera à sa guise.

Bien sûr, nous n’en sommes pas là et je croise les doigts pour que notre société se relève dans le respect de la dignité de chacun afin que nous puissions gommer les erreurs du passé et construire un monde plus juste, mais permettez-moi d’en douter.
Quand je vois les consignes données afin de laisser les personnes âgées mourir dans leur home, quand je lis qu’un directeur d’hôpital refuse d’admettre des personnes handicapées aux soins intensifs, quand j’entends qu’on verbalise une personne parce qu’elle accueille un ami seul et dépressif sous son toit, quand je constate que c’est le fric qui va dicter que l’on pourra sortir du confinement ou non, je suis pris d’un sentiment de rage et d’immense tristesse à la fois qui me donne envie de pleurer et de hurler en même temps.

Alors oui, j’adore ce sport merveilleux qu’est le football, mais si je me délecte du beau jeu, j’exècre tout le business qui s’est développé autour. Le foot est devenu le symbole même d’un univers mafieux où seul compte encore le fric.
Si changement il y a dans notre société, il faudra qu’il passe également par le monde du foot et que joueurs, dirigeants, managers et supporters en reviennent à ce que disaient autrefois les Anglais « football is only a game ! ». On croit rêver !
 



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