Les humeurs du Bomber. Le retour de Saint Nicolas!

VENDREDI, 19 JUIN 2020, 10:20 - Bomber
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OPINIONS

Ce n'est pas un scoop ! Tout supporter du Sporting sait déjà depuis quelques jours que Nicolas Alejandro Frutos sera l'adjoint de Franky Vercauteren la saison prochaine.



C'est avec joie, teintée d'un soupçon d'étonnement, que j'ai appris que le plus Belge des Argentins faisait son retour dans le club de son cœur.
Il est paradoxal, en effet, de constater qu'à une époque où l'attachement à un club n'a plus aucune valeur pour la quasi totalité des joueurs, c'est un garçon issu de l'autre bout du monde qui incarne l'amour et la fidélité au RSCA.
Certes, en revenant à la maison il y a un an alors qu'il aurait encore pu se maintenir à un autre niveau, Kompany a lui aussi démontré sa fidélité à la couleur mauve, mais Vincent est un « ket » qui a grandi à Bruxelles alors que Frutos est né à Santa Fé, une ville de plus de 400.000 habitants située à 700 kilomètres de la capitale Buenos Aires.
Il eût été plaisant de pouvoir ajouter à ce duo au sang mauve Pär Zetterberg, venu quant à lui des terres nordiques, qui a également maintes fois prouvés qu'Anderlecht était le club de son cœur, mais vous savez que le « petit blond » est retourné sur ses terres suédoises,

Comme tout supporter, j'ai toujours apprécié le talent et le fair-play de Zet, mais Frutos occupe une place privilégiée dans mon cœur. C'est un garçon doté d'une intelligence de loin supérieure à la moyenne des footballeurs et une personne toujours restée extrêmement humble, même s'il fut un formidable goleador.
Bien sûr, sur le plan technique, Nicolas, ce n'est pas Robby, Lozano ou même son compatriote Suarez. Il n'avait pas le profil du type qui fait s'enflammer un stade par des dribbles, des feintes de corps et autres petits ponts, mais quelle vista, quelle détermination et quel sens du but.
Même s'ils ne furent malheureusement associés à la pointe de l'attaque mauve que durant un an, son entente immédiate avec Mémé Tchité fit trembler toutes les défenses du royaume au cours de la saison 2006/2007.
Mémé était virevoltant là où Nicolas était puissant ; Mémé était capable de coups de génie dont les joueurs africains ont le secret, Nicolas roulait les défenseurs dans la farine grâce à sa lecture du jeu ; Mémé marquait des buts somptueux, Nicolas poussait le ballon au fond des filets du genou, de la cuisse ou du dos, mais, en fin de compte, tous deux étaient efficaces à leur manière.

La date du 10 décembre 2006 vous rappelle-t-elle quelque chose ? Peut-être votre anniversaire ou celui d'un proche ? Mais à part cela ? Ne vous torturez pas les méninges, il n'y eut aucun fait marquant ce jour-là. Pas d'attentat, pas d'avion écrasé, pas de tremblement de terre ! Pas même un mariage de stars ou une naissance princière !
Ce dimanche 10 décembre 2006, Anderlecht jouait le derby de la capitale au FC Brussels.
Votre serviteur se trouvait dans le stade pour assister au genre de match qui fait regretter de ne pas être resté au chaud à la maison, en particulier un soir de décembre. Jugez plutôt, à la nonantième minute, le Sporting n'avait pas encore tiré une seule fois au but. Le jeu était mauvais, insipide, poussif et lent. Et puis, Zorro est arrivé ! A l'ultime seconde des arrêts de jeu, un centre est repoussé par un défenseur du Brussels, le ballon va retomber dans le rectangle, mais, des 15 mètres, Tchité tente un retourné acrobatique et le ballon finit sa course dans la lucarne. Le hold-up parfait, mais un but d'anthologie qui reste un des plus beaux de ma « carrière » de supporter.
La stature physique de Frutos ne lui permettait pas de tenter un geste comme celui de Tchité, mais il était toujours là où le ballon retombait sur un dégagement de son gardien et avait une capacité exceptionnelle à le conserver là où la plupart des attaquants finissent pas le perdre.

Vous l'aurez compris, j'adore Nicolas Frutos et je fus extrêmement déçu par la manière dont il fut traité entre le départ de René Weiler et l'arrivée d'Hein Vanhaezebrouck. La direction de l'époque lui fit miroiter qu'il pouvait devenir T1 si l’intérim était concluant alors qu'elle négociait avec HVH et que ses intentions étaient on peut plus claire. J'étais à l'étranger au moment des faits et je me souviens avoir trouver le moyen de publier une de mes humeurs les plus virulentes tant je désapprouvais la manière.
Comme beaucoup, j'ai pensé que cela signait le glas de l'histoire d'amour entre Frutos et la maison mauve, mais Marc Coucke et ses réformes sont passés par là. Une nouvelle équipe dirigeante a aujourd'hui vu le jour et Saint Nicolas est revenu au bercail.
Comme T2 ? Oui, mais tout le monde sait que son rêve ultime est de pouvoir enfiler un jour le costume d’entraîneur principal. Frutos a les moyens de ses ambitions ; il a réussi haut la main toutes les épreuves pour devenir coach, c'est un bosseur fou et il saura apprendre aux côtés de Franky Vercauteren et attendre patiemment son heure.

Bienvenue à la maison et bonne chance, Nicolas !





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