Les humeurs du Bomber. On a gagné!

AUTRE Elle est belle cette rengaine des supporters qui s’approprient ces trois mots et huit lettres pour fêter la victoire de leurs favoris, qu’ils soient sportifs ou politiques !
En réalité, les seuls vainqueurs sont ceux qui ont gagné sur le terrain.
Quant aux supporters, la joie de la victoire fera toujours place tôt ou tard à des sentiments moins positifs.
 

Savourons encore cette victoire, face au leader du championnat, jusqu’à mardi en espérant une confirmation contre Ostende.
Je sais qu’il y a encore du boulot et je ne suis pas du style à passer du profond désespoir à l’euphorie ou vice versa, mais on a enfin vu une phalange soudée, déterminée et irréprochable sur le plan tactique.
L’équipe s’est créé de réelles occasions, mais il sera impératif à l’avenir de moins galvauder ces opportunités et de parvenir à « tuer » le match pour éviter d’être sempiternellement à la merci d’une égalisation.

Ce que je retiens donc de cette victoire, c'est que toute l'équipe s'est donnée à fond et que cette fois, il n'y a pas eu de maillon faible. Deux des principaux artisans de cette victoire, Miazga et Cullen, sont des joueurs techniquement limités (qui n'ont pas a priori le "style" de la maison) et qui n’auraient jamais eu leur place au sein d’un « grand » Sporting, mais ces garçons jouent avec une détermination et un engagement physique extraordinaires, ce qui a parfois manqué à ceux qui regorgeaient de talent.
Ce ne seront jamais des stars, mais même le grand Real Madrid a appris à ses dépens, il y a quelques années, qu’on ne gagne pas en n’alignant que des artistes.
Par ailleurs, quand on a vu monter Vlap, mon fils et moi nous sommes dit aïe aïe aïe, fini le pressing, mais nous n’avions encore jamais vu le Hollandais courir de la sorte et se battre sur tous les ballons.

Savourons, mais demeurons réalistes.
Certains fans exultaient en insistant sur le fait que le RSCA était désormais quatrième du championnat.
Lorsque j’ai analysé le classement après la rencontre, j’ai quand même constaté que, en fonction des résultats des autres clubs, le Sporting pouvait redescendre à la huitième place.
J’en ai discuté avec un ami samedi matin qui m’a dit « ce sera plus vraisemblablement la sixième » !
Bien vu ! Sauf que nous pensions que ce serait plutôt OHL et le Sporting de Charleroi qui perdraient en déplacement à Courtrai et Saint-Trond alors que nous imaginions bien l’Antwerp et le Standard prendre un point contre Bruges et Gand.
Au pays des aveugles, les borgnes ont beau être rois, on s’est plantés sur toute la ligne, mais je n’ai jamais été un champion des pronostics.

Il faut préciser que si le coronavirus produit des ravages sur les individus, la Jupiler Pro League semble en subir les conséquences indirectes. Je n’ai, en effet, pas souvenance d’un championnat au cours duquel trois points seulement séparaient le troisième du huitième après seize journées et où le huitième ne comptait que huit points de retard sur le premier.
Les trois prochaines rencontres seront clairement cruciales pour les Mauves, s’ils veulent terminer l’année en beauté, avec Ostende et Charleroi au programme cette semaine avant de retrouver le Beerschot le 27 décembre.

Ces dernières années, les lendemains d’une victoire ont beaucoup trop rarement chanté pour nos couleurs. Espérons que la victoire de vendredi servira enfin de déclic à l’équipe et qu’elle sera à même de nous offrir plus de régularité à l’avenir.
Si c’est le cas, le futur pourrait enfin redevenir plus rose pour des supporters qui ont dû avaler pas mal de couleuvres depuis trois ans, mais pour cela, il faudra confirmer la belle prestation face à Genk et ne plus retomber dans les travers des matchs précédents.

Allez, Vince, tu as gagné un galon, mais il y a encore du pain sur la planche !