Mercato Hivernal 2021 : Episode 2.2 - Les Certitudes Négatives

SAMEDI, 2 JANVIER 2021, 14:13 - kargamel
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OPINIONS Que peuvent espérer les supporters du Sporting ? Que doivent-ils craindre ?
Pour tenter de répondre à ces questions, je vous propose une mini-série de 4 épisodes dont les 3 premiers seront dédiés à une revue thématique du noyau.
Le dernier opus sera consacré au mercato du supporter du Sporting où chacun aura le loisir d’endosser pour le fun, le costume de Mr Verbeke. Bon amusement !

Episode n°1 – Les Derniers Arrivés
Episode n°2.2 -  Les Certitudes Négatives
Episode n°3 -  Les Bénéficiaires du doute
Episode n°4 -  Si j’étais Mr Verbeke…

Episode n°2 -  Les Certitudes Négatives (Partie II)
 
« Le succès n’est jamais définitif, l’échec parfois.»  (Bill Parcells)
 
Dimanche dernier, Bella a fouetté notre pays de ses rafales ravageuses, une tempête comme celles dans lesquelles le vaisseau battant pavillon mauve, fut contraint de naviguer ces dernières années.
Nos jeunes matelots, plus nombreux à bord que les vieux loups de mer, eurent fort à faire pour maintenir l’embarcation à flot et garder le cap contre vents et marées.
Si parfois, dans l’adversité, certains d’entre eux n’eurent pas toujours, le geste sûr et approprié, peu de reproches, en somme, peuvent leur être légitimement adressés.
La fragilité de leur jeune âge, leur inexpérience de la navigation en eaux agitées, la lourdeur historique de l’uniforme et l’imposante stature de l’amiral VK sont autant de circonstances atténuantes qu’il faut leur accorder.
Ces valeureux moussaillons, parfois poussés sur le pont prématurément, méritent bien de notre part, patience et indulgence. A défaut d’affection, la protection de Saint-Guidon et de son exigeante paroisse, est bien la moindre des choses qu’il est notre devoir de leur apporter.

Pour les guider dans leur difficile apprentissage, des quartier-maîtres, forts de leurs expériences en eaux internationales, ont été enrôlés contre monnaie sonnante et trébuchante.
Hélas, pour des raisons aussi diverses que discutables, bon nombre d’entre eux aura, le plus souvent, failli à cette mission, amenuisant semaine après semaine, les espoirs quant à leurs aptitudes à épauler efficacement notre bleusaille et permettre à notre Sporting de voguer sur la voie du succès.
D’autres, il est vrai,  auraient probablement mérité une autre considération de leurs qualités et états de service.

La deuxième partie de l’épisode 2 est consacrée à tous ceux-là.

Je ne vous cacherai pas que la rédaction de cette seconde partie est plus ardue et moins agréable que les autres volets de la série, tant il est déplaisant de tirer sur l’ambulance, plus encore lorsqu’elle est marquée d’une croix mauve.
Au fond, puisque la déception naît toujours de l’écart qui sépare nos attentes du cours des évènements, peut-être sont-ce, tout simplement, ces attentes qui sont démesurées.
Quoiqu’il en soit, je prendrai le risque de pointer, ceux qui s’apparentent, à mes yeux, à des déceptions voire des échecs, quitte à diviser les avis.
Bouddha lui-même n’a-t-il pas dit « Doutez de tout, surtout de ce que je vous dis » ?
Ainsi, bien qu’il soit entendu et convenu que rien n’est certain ni absolu, cette seconde partie s’intitule les Certitudes Négatives :
 
 
Sanneh : Acheté aux Danois du FC Midtjylland à prix d’or pour 8 millions d’euros, le Gambien n’aura jamais convaincu, c’est le moins que l’on puisse écrire. Pourtant, son coup de boule rageur offrant la victoire contre le Standard, aurait dû constituer un point de départ idéal. Hélas, ses errements en matière de placement et sa technique rudimentaire ont vite fait de prendre le pas sur les avantages de son gabarit imposant.
La venue de Kompany et la volonté de construire depuis la défense ont définitivement oblitéré toute chance de le voir s’imposer à Anderlecht.
Certains diront, peut-être à juste titre, qu’il n’a pas reçu suffisamment sa chance au Sporting.  Mais alors comment expliquer les échecs cuisants rencontrés à l’occasion de ses expériences à Goztepe et Ostende ?
A vrai dire, 2,5 ans plus tard, il semble bien que ce transfert, réalisé sur le finish du mercato, le 31 août 2018, par Coucke himself, s’apparentait sinon à un transfert panique, à une volonté de faire une entrée tonitruante à la Présidence et de marquer le coup auprès des supporters. Mal lui en prit. L’enfer, c’est connu, est pavé de bonnes intentions. Cet achat compulsif aura quand même coûté une fortune au Sporting et a aujourd’hui pris les allures d’une sacrée boulette. Bien indigeste, il faut le dire.
A 26 ans, avec un contrat qui court jusqu’en Juin 2023 et une valeur qui n’a cessé de chuter jusqu’à atteindre 1 million d’euros aujourd’hui, Mr Verbeke fera tout pour lui faire prendre le bus, le train, l’avion ou le bateau et ce ne sera pas chose aisée. Le Sporting ne peut plus, hélas, en espérer grand-chose.

Zulj : Arrivé du Sturm Graz, il y a 2 ans, jour pour jour, pour la somme de 2,5 millions d’euros, l’Autrichien est incontestablement le plus gâté des mal aimés en terme de temps de jeu. Celui qui fut présenté comme le Van Aeken du Tyrol n’a à mon sens jamais réellement convaincu. Ses défenseurs, car il en a, arguent souvent qu’il est mal utilisé au Sporting et que sa meilleure place se situe davantage au milieu offensif qu’au milieu défensif. Je leur donne raison. Mais à ce poste, la concurrence est aussi d’un autre calibre. Zulj soutient-il la comparaison avec Verschaeren, Tau ou Sambi ? Ses statistiques sont-elles en rapport avec celles de Vlap ? Je pense, pour ma part, qu’il n’y a pas photo. Dès lors, la seule possibilité de l’utiliser était de le reconditionner à jouer quelques mètres plus bas. Zulj dispose d’une technique correcte et d’un gabarit respectable. Hélas, il lui manque ce qui constitue pour moi des qualités indispensables pour un médian : une grande capacité de course et une vitesse d’exécution appréciable. Il n’aurait selon moi pas pu s’imposer à ce poste, pas en Belgique, où quoi qu’on en dise, les courses, le pressing et l’engagement physique sont à un niveau élevé. Trebel, dès son retour, l’avait surclassé en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire et Cullen, qui a coûté 5x moins, a montré après 2 semaines d’adaptation seulement, ce que l’on est en droit d’attendre d’un milieu récupérateur.
Les dernières sélections desquelles Zulj s’était évaporé tendent à laisser penser que VK a fait, lui aussi, le tour de la question autrichienne. A 27,5 ans et sous contrat jusqu’en juin 2022, il aurait déclaré vouloir jouer ou partir. Je présume que cette sortie médiatique précipitera son départ. Mr Verbeke tentera sans doute d’en tirer une somme située aux alentours de 2 millions dès cet hiver. Il devrait pouvoir trouver acquéreur mais un prêt dans l’expectative de sa participation à l’Euro avec son équipe nationale, pourrait aussi être une spéculation plus juteuse à terme.

Milic : Acheté pour la somme de 3 millions à l’époque où Mr Coucke était encore entre 2 chaises, l’une à Ostende, l’autre à Bruxelles ; le Croate, aligné en défense centrale puis au latéral gauche, n’a cessé de commettre des imprécisions invraisemblables. Étonnant, tant le joueur semblait stable lorsqu’il évoluait chez les côtiers. Il serait injuste de dire qu’il n’a pas reçu sa chance. Simplement, il ne l’a pas saisie et ses qualités intrinsèques ne cadrent pas avec le jeu prôné à Anderlecht.  Sans doute, fait-il partie de ces nombreux joueurs pour qui la vareuse mauve est trop lourde à porter. Son prêt à Vallecano peut être qualifié de réussite quoiqu’il convienne de modérer l’enthousiasme à propos de ce séjour en terres hispaniques puisqu’il n’y fut pas reconduit.
Cela fait 6 mois maintenant qu’il tire son ennui à Bruxelles tout en palpant un salaire juteux, celui-ci réduisant considérablement d’ailleurs les opportunités de le recaser.
A 26 ans et sous contrat jusqu’en juin 2022, Mr Verbeke tentera sans doute de le louer cet hiver. N’ayant plus joué depuis des mois, il serait étonnant de parvenir à le revendre. Le FC Cartagena (D2 Espagnole) serait intéressé.

Bakkali : Acquis auprès de Valence pour la modeste somme de 1,2 million d’euros au cours de l’été 2018, Zakkaria aurait pu constituer l’affaire du siècle. Trois fois hélas, il n’en fut jamais question. A des années lumières du joueur qu’il était à ses débuts au PSV, les blessures et  les mauvais choix ont sans doute entamé sérieusement ses chances de réussir durablement au plus haut niveau, d’autant qu’il semble avoir perdu ce coup de rein qui le rendait jadis insaisissable. Malgré les efforts consentis pour revenir dans le parcours, ses prestations avec le Sporting sont restées très insuffisantes. A 25 ans, la messe n’est pas encore dite mais le temps presse. Son crédit à Anderlecht semble maintenant épuisé et il lui faudra sans doute trouver un autre club pour relancer sa carrière, si toutefois, c’est encore possible. Lié au Sporting jusqu’en juin 2022, Mr Verbeke tentera probablement de lui trouver un nouveau port d’attache, quelle que soit la formule envisagée. Transfertmarkt lui attribue une valeur de 800.000 euros. Triste, tout simplement.

Vranjes : Acquis contre un chèque de 2 millions à l’AEK Athènes, le Bosnien est le joueur dont la situation me désole le plus. Présenté souvent et à tort, par la presse, comme un fou furieux, ce joueur, sans être un virtuose technique, m’a souvent laissé une excellente impression. Dur sur l’homme, conscient de ses qualités mais aussi de ses faiblesses, son jeu est simple , direct, sans fioriture et diablement engagé. Revenu en odeur de sainteté en début de saison, Ognjen a répondu présent à l’appel et aligné quelques prestations convaincantes avant d’être écarté par ce satané virus. On ne l’a plus revu depuis. Entre temps, Delcroix s’est installé en défense centrale sans qu’il n’y ait rien à redire mais Miazga a aussi été enrôlé en prêt sec. Si l’Américain tient plus que correctement son poste, le doute quant à savoir s’il le fait mieux que Vranjes reste à tout le moins permis. Il semble que VK ait définitivement tranché. C’est pourquoi le Bosnien se retrouve bien malgré lui dans cet épisode. Vranjes ne s’est jamais plaint dans la presse, ce n’est pas son genre et tout à son honneur mais j’estime qu’il aurait mérité davantage de considération. Mr Verbeke tentera probablement de le replacer dans un autre club dès cet hiver et dans le lequel, j’en suis convaincu, il rendra de fiers services. Son contrat expirera en juin 2022.

Dimata : Acquis pour la somme de 5 millions auprès de Wolfsbourg, Landry aurait pu lui aussi constituer un maître achat. Hélas, après une première partie de saison prometteuse, ses problèmes de cartilage aux genoux refroidissaient l’optimisme. Brisée dans son élan, sa carrière semble aujourd’hui dans l’impasse si ce n’est en péril. Après avoir opéré une métamorphose spectaculaire de son anatomie pour soulager ses genoux , il fut déclaré guéri, apte et bon pour le service. Pourtant, l’échec de son transfert à Dijon laisse pour le moins interrogatif à ce sujet. Remotivé, Landry a toutefois disputé l’une ou l’autre bonne rencontre à l’entame du championnat pour le compte du Sporting . Il s’est ensuite rapidement éteint et n’a pu qu’assister, à l’instar de Colassin, à l’irrésistible envol de Nmecha. La barre était haute, trop haute et ses montées au jeu semblaient le plus souvent dénuée de la moindre motivation. Il semble que son aventure à Anderlecht soit sur le point de se terminer. Reste à savoir si un nouveau club prendra le risque d’enrôler un joueur au passif médical délicat. C’est à n’en point douter le dossier le plus épineux que Mr Verbeke aura à traiter. Il a 23 ans et son juteux contrat court encore jusqu’en juin 2023. Une éternité.

Thelin : Arrivé de Bordeaux en prêt en Janvier 2017 contre un chèque de 700.000 €, l’achat définitif du Suédois six mois plus tard pour la somme de 2,75 millions en a surpris plus d’un. Le n°9 n’a en effet jamais réellement convaincu sous la vareuse mauve, même s’il faut reconnaître qu’il a bénéficié d’un temps de jeu réduit à son strict minimum. Peu en accord avec le profil recherché par VK, Isaac fut cédé en prêt au FF Malmoe, club dans lequel il avait éclaté. Auteur d’une saison plus qu’honorable (Champion ,16 buts), le FF Malmoe n’a pourtant pas levé l’option, faute de moyens dit-on. Le voilà donc de retour à la case départ où Nmecha et Colassin lui barrent la route sans compter que Dauda rôde toujours. Lié au Sporting jusqu’en Juin 2022, il devrait être loué une fois de plus cet hiver avant d’être définitivement cédé en Juin et sauver ainsi ce qui peut l’être encore.

Luckassen : Sa première pige à Anderlecht fut un succès au point que nombreux étaient ceux, qui auraient souhaité que l’option d’achat dont disposait le Sporting soit levée. Au lieu de cela, une nouvelle location fut convenue entre toutes les parties. Etrangement, à son retour, Derrick semblait ne plus être le joueur déterminé qu’on avait connu quelques mois auparavant. Désorienté, fébrile et timoré, sa tentative de tête à 10 cm du sol dans notre propre rectangle avec les conséquences désastreuses qui s’en suivirent, est encore dans toutes les mémoires. Il est probablement dans le trou aujourd’hui et ce d’autant plus que Delcroix et Miazga se sont imposés en DC et que Sardella, Bodgan, Lawrence trustent l’intégralité du temps de jeu au poste de latéral gauche. Enfin, Lissens lui a récemment brûlé la politesse, en l’absence de notre défenseur américain, le gamin a tout de suite montré qu’il faudrait aussi compter avec lui. Il ne partira sans doute pas cet hiver car il convient de garder de la profondeur dans le noyau mais il semble bien qu’il vive ces derniers mois à Bruxelles. La roue tourne décidément bien vite en football. Pour une fois, Mr Verbeke devrait avoir peu à faire dans un dossier.

Vandenborre : A 33 ans, le Sporting Boy ne reviendra plus. Malgré ses efforts dignes des 12 travaux d’Hercule, sa dernière tentative de résurrection restera vaine. Le temps perdu ne se rattrape hélas jamais.
Nous sommes si nombreux à avoir tant espéré qu’il réussisse son pari. Il n’en sera rien. Le corps a ses limites que même Anthony et VK ne peuvent indéfiniment outrager.
Puisse sa trajectoire si particulière servir d’exemple à nos jeunes pousses, lui qui avait tant de talent et qui, au bout du compte, ne parvint jamais à en tirer la quintessence, faute de justes choix et d’environnement propice.

Ainsi, comme tout un symbole, c’est avec le ketje que nous bouclerons  la boucle de ce deuxième épisode.

Si le livre de son histoire en tant que joueur professionnel semble sur le point de se refermer, une autre de ses aventures a déjà commencé dans la maison mauve qui est, et restera à jamais la sienne.
Quant à celles des autres acteurs malheureux de cet opus, elles se poursuivront vraisemblablement sous d’autres cieux.
Les échecs d’aujourd’hui ne sont, en somme, que les graines des succès de demain, ici ou ailleurs.
Aussi, quels que soient les nouveaux défis qui les attendent, puissent des vents favorables gonfler les voiles de ceux qui mettront le cap vers d’autres rivages.

Quant à nous, il nous incombe durant cette petite trêve, de faire le plein d’énergie positive pour assister, de notre mieux, l’équipage qui propulsera demain, notre beau vaisseau sur la route du succès.
Aidons-nous et le ciel nous aidera !

Meilleurs vœux à tous !
COYM

To be Continued
 
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