Mercato Hivernal 2021 : Episode 3 - Les Bénéficiaires du Doute

LUNDI, 4 JANVIER 2021, 08:41 - kargamel
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OPINIONS Que peuvent espérer les supporters du Sporting ? Que doivent-ils craindre ?
Pour tenter de répondre à ces questions, je vous propose une mini-série de 4 épisodes dont les 3 premiers seront dédiés à une revue thématique du noyau.
Le dernier opus sera consacré au mercato du supporter du Sporting où chacun aura le loisir d’endosser pour le fun, le costume de Mr Verbeke. Bon amusement !

Episode n°1 -  Les Derniers Arrivés
Episode n°2 -  Les Certitudes Positives et Négatives
Episode n°3 -  Les Bénéficiaires du doute
Episode n°4 -  Si j’étais Mr Verbeke…

Episode n°3 -  Les Bénéficiaires duDoute

« Le temps est assez long pour quiconque en profite. » (Voltaire)

Dimanche dernier, Bella a fouetté notre pays de ses rafales ravageuses et tourbillons à faire perdre la raison, à la girouette du clocher de Saint-Guidon.
Difficile dans ces circonstances d’évaluer la direction du vent. Dans ce cas, la sagesse recommande de prendre le temps d’attendre de nouvelles indications avant de prendre position.
Tel doit bien être l’état d’esprit de nos dirigeants à propos de certains des joueurs de notre noyau et qui mériteraient quelque patience encore. Ils sont les bénéficiaires du doute.
Ce troisième épisode leur est consacré.

Vlap :
Formé à Herenveen, le longiligne batave est arrivé au cours de l’été 2019 pour la somme mirobolante de 6,9 millions. A ce jour, s’il n’a pas encore justifié la folie budgétaire consentie pour l’attirer, il n’a pas non plus éteint tous les espoirs placés en lui.
A dire vrai, à l’issue de sa rencontre inaugurale contre Ostende, il avait plutôt convaincu son monde malgré la défaite. Auteur d’une solide prestation, il avait inscrit un joli but et s’était vu refuser le second pour un hors-jeu millimétrique. Il avait été dans tous les bons coups.
Mais après ces débuts prometteurs, la confirmation tardait toutefois à se dessiner. Pire, le manque de confiance le gagna insidieusement avec pour corollaire, l’émergence des doutes à propos de ses capacités.
Pourtant, dans le dernier quart de la défunte saison, quand l’équipe se mit enfin à tourner, il fit montre de ses qualités de finisseur cumulant, au passage,  des statistiques intéressantes.
Vlap a en effet le nez fin et se révèle très utile lorsqu’il évolue aux abords du rectangle adverse. En ce début de saison, il retombait pourtant dans ses travers et paya le prix fort de son évasion estivale discutable en pleine crise sanitaire. Débarrassé de l’affreux virus, il mit un bail pour redevenir sélectionnable. Plus récemment, alors qu’il venait d’aligner 2 prestations encourageantes, il disparut à nouveau de l’équipe. Est-ce une conséquence du penalty gate ? J’ai peine à y croire. Étant donné la blessure de Yari et la grande probabilité d’un départ de Tau, Anderlecht serait bien avisé de le conserver. A moins d’une offre intéressante, lisez, aux alentours de 5 millions. A 23,5 ans et lié au Sporting jusqu’en 2024, Michel a toutefois grand intérêt à élever son niveau de jeu d’un ou deux crans si son souhait est de s’imposer durablement au Sporting. Davantage encore s’il vise plus haut.
 
Bundu :
Arrivé du club danois de Aarhus cet été, pour la somme de 2,8 millions selon Transfertmarkt, le Sierra Léonais a, ce n’est pas un scoop, manqué ses débuts à Bruxelles.
Son parcours atypique mérite toutefois qu’on y regarde de plus près. Le Sierra Léone est, disons le d’emblée, l’un des pays les plus pauvres du monde.
Mustapha y a été formé au sein de l’académie locale d’un certain…Craig Bellamy !
En 2010, il est en effet sélectionné avec 15 autres heureux élus dans un panel de 16.000 prétendants. L’académie est située à Tombo, à 50 km environ du domicile de la famille Bundu, une distance qui poserait peu de problèmes en Europe mais qui nécessite plusieurs heures de transport en Sierra Léone. Bundu fut donc contraint de quitter sa famille dès ses 12 ans pour poursuivre son rêve.
Bellamy, convaincu de son talent, lui apporta tout le soutien nécessaire et même plus. Ainsi, chaque été, il l’emmenait en Angleterre afin de prendre part à des stages dans des clubs aussi prestigieux que Cardiif, Liverpool et Manchester City ; probablement dans l’espoir de faire repérer son poulain.
En 2014, il s’envole pour l’Angleterre pour y faire ses études et jouer au football. Il y brillera dans le championnat universitaire. Ses études terminées, il évoluera ensuite à Herford,  en 9ème division, soit au plus haut niveau accessible pour qui ne dispose pas d’un permis de travail.
A 19 ans, il y claquera 25 buts en une saison et disputera avec son club, la finale de la plus relevée des compétitions pour amateurs (FA Vase) au mythique stade de Wembley devant 46.000 spectateurs. Sous son impulsion, son club accède en fin de saison à l’échelon supérieur, ce qui signifie aussi, qu’il devra le quitter, ne disposant toujours pas de l’indispensable permis de travail.
C’est alors qu’il tente sa chance au Danemark moins exigeant en termes administratifs. Son essai à Aarhus GF est concluant et le club danois lui offre son premier contrat professionnel d’une durée d’une saison. Flairant le bon coup, ce dernier sera prolongé quelque temps plus tard, de 3 années supplémentaires. 
Pourtant les débuts de Mustapha au Danemark furent, comme à Anderlecht, laborieux et son temps de jeu relativement réduit.  Mais avec Nielsen, entraîneur arrivé en 2017, il va progresser dans tous les domaines du jeu, accumulant les titularisations jusqu’à signer en 2019-2020 une saison convaincante, riche de 10 buts et pratiquement autant d’assists.
Devenu l’un des meilleurs ailiers du championnat en terre de Vikings, Mustapha s’est vu logiquement récompenser par un appel en sélection nationale. Le beau bébé d’ 1,88 m, était désormais prêt à passer un palier supplémentaire et c’est à Anderlecht qu’il choisit de le faire.
Blessé en fin de saison et lourdement touché par le Covid ensuite, Mustapha n’est pas arrivé à Bruxelles dans les meilleures conditions, d’autant plus que l’équipe était encore dirigée dans la confusion du duo VK-Vercauteren et que le Sporting, qui avait une nouvelle fois profondément remanié son effectif, balbutiait son football.
Le joueur, en manque de confiance et pas tout à fait encore, en pleine possession de ses capacités physiques, n’ a, à l’évidence, pas encore été en mesure de faire montre de toute l’étendue de son talent.
Au regard de ce portrait et des circonstances qui l’entourent, il serait mal avisé de ne pas accorder à Bundu, le temps de nous convaincre.  S’il a coûté quelque argent, il convient toutefois de relativiser le discours à cet égard car c’est davantage la triste situation des finances de notre club que son coût réel qui détonne.
Sous contrat jusqu’en Juin 2024, il serait étonnant que la direction mauve choisisse de s’en séparer. Mustapha, qui n’a pas encore 24 ans, aura, nous l’espérons tous, l’opportunité de nous montrer qu’il était une bonne pioche. Mr Verbeke n’a-t-il pas déjà mérité notre confiance ?
 
Cobbaut :
Elias est arrivé au cours de l’été 2018 en provenance de Malines contre un chèque de 3 millions. Positionné sur l’aile gauche, Cobbaut réalise de très bons débuts avec le Sporting.
S’il n’est pas toujours précis dans le dernier geste, il arpente son flanc avec une débauche d’énergie qui fait mal aux adversaires. Hélas pour lui et Anderlecht, il se blesse gravement lors de la 3ème journée de championnat disputée face à Charleroi.  Il ne revint que 6 mois plus tard mais le niveau atteint ensuite ne fut plus jamais à la hauteur de ses débuts prometteurs.
Alternant régulièrement entre les postes de défenseur central et de latéral gauche, Elias eût toutes les peines du monde à faire l’unanimité. Cependant, son association avec Kana suite aux nombreuses blessures de VK, constitua la charnière centrale la plus stable de la défunte saison, d’autant plus que Luckassen s’en sortait plutôt bien au back gauche.
Cette période faste lui valut, à la stupéfaction de bon nombre d’observateurs, d’être appelé par Martinez pour suppléer à l’absence de Vertonghen en EN…mais au poste de latéral gauche.
A bien y réfléchir, cette sélection n’était pas si étrange que cela. Les gauchers belges sont une denrée rare et Elias n’a encore que 23 ans. Malheureusement, à l’instar de Yari, la guigne vint à nouveau frapper à sa porte cette saison avec une nouvelle blessure grave à la cheville encourue le 30 août dernier à Ostende. Fracture. Opéré en novembre des suites de complications, son retour à la compétition, déjà retardé, est attendu fin Janvier.
Entre temps, la concurrence n’a pas chômé et Delcroix, Miazga, Lawrence ou Bogdan ont marqué des points aux postes qu’il peut occuper. Étant donné son jeune âge et sa belgitude, Anderlecht fera sans doute le maximum pour aider Elias à retrouver des couleurs, d’autant que sa valeur marchande, non négligeable, n’a pas diminué.
Sous contrat encore jusqu’en juin 2023, Cobbaut qui a, il faut le souligner, une excellente mentalité, devra impérativement convaincre la saison prochaine. Puisse-t-il être épargné par les blessures.
 
C’est ainsi que se clôture, le 3ème épisode de notre série consacrée à la revue des troupes avec ses confirmations , ses déceptions mais aussi ses espoirs.

Il semble clair que Juin 2022 constitue l’horizon à atteindre et à partir duquel, le ciel du RSCA devrait s’éclaircir. En effet, l’arrivée à échéance de nombreux contrats écrasants devrait apporter le soulagement financier nécessaire à la marge de manœuvre d’un grand club comme le Sporting.
En attendant, comptons plus que jamais sur les talents de Neerpede et les ajustements de Mr Verbeke pour que notre club reste en haut du pavé, même s’il est un peu moins haut que naguère. Rester dans le Top 4 jusqu’au terme du championnat et retrouver l’Europe l’an prochain serait déjà une bien belle réussite compte tenu des circonstances.
Et puis, il y a aussi la Coupe de Belgique, compétition que nous boudons depuis trop longtemps maintenant, celle-là même qui nous permit pourtant de conquérir nos plus beaux succès européens. Pourquoi ne pas inaugurer le nouveau cycle qui s’annonce et que nous appelons de tous nos vœux, en empruntant le même chemin ?
Quel joli symbole de renouveau ce serait. Ne trouvez-vous pas ?

Soyons en tout cas, plus que jamais positifs car dans la vie, si les choses ne sont pas toujours aussi roses qu’on puisse le penser, elles sont aussi, rarement aussi noires.
Peut-être seraient-elles tout simplement plus belles si elles étaient juste, un peu plus mauves.

COYM

The End

Coming Next : The "If I Was Peter Verbeke's Game"
 
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