Les humeurs du Bomber. Difficile de garder la tête froide!

MARDI, 2 FÉVRIER 2021, 15:13 - Bomber
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OPINIONS

Il était largement plus de minuit lorsque je me suis dit que les ultimes heures du mercato anderlechtois valaient bien une « humeur ».
La motivation ne manquait pas et j'étais prêt à me déchaîner comme jamais en trouvant dans les mots et les phrases une manière d'évacuer la colère qui s'était emparée de moi à la lecture des infos tombées dans la soirée.
Fort heureusement sans doute, j'ai préféré permettre à la nuit de me porter conseil même si cela ne m'empêchera de lancer quelques pavés dans la mare.



A la lecture de la presse de ce matin, j'ai pu constater que loin de descendre Peter Verbeke, celle-ci soulignait le bon travail accompli dans sa mission de dégraissage.
Si l'on analyse la situation sous l'angle exclusif de la nécessité impérative de réduire les coûts, je pense effectivement qu'il mérite une grande distinction.
Si on envisage cette même situation sur le plan sportif, je ne pense pas que l'on puisse réellement se réjouir de ce mercato.
Certes, Verbeke a été engagé dans le but d'assainir les finances, mais que je sache, le RSCA demeure un club de football qui affiche toujours certaines ambitions même si elles ont été fameusement revues à la baisse.

Qu'il est loin le temps où nous nous réjouissions de la reprise du club par Marc Coucke ! Avec sa fortune, l'homme d'affaires gantois allait redonner ses titres de noblesse à notre club et nous allions rapidement retrouver les sommets européens dans des rencontres jouées dans l'enceinte d'un stade flambant neuf.
Il fallut rapidement déchanter !

A l'aube de la saison 2019-2020, le même Coucke ramenait le fils prodige (et non prodigue) à la maison. Vincent Kompany refusait de prolonger son bail à City pour revenir au bercail et insuffler le retour aux valeurs footballistiques du club de son con cœur.
Dans la foulée, il emmenait Samir Nasri, une authentique star du football mondial, puis Kemar Roofe, un buteur anglais et Nacer Chadli, le diable rouge qui nous avait offert la qualification face au Japon. Je l'ai dit, bordel !
On allait tout déchirer avec cette dream team composée de jeunes produits du club entourés de vedettes internationales. L'excitation était telle que la salive débordait des commissures de nos lèvres.
Il fallut rapidement déchanter !

Depuis l'arrivée de Coucke, indépendamment du retour de Kompany, de vieilles gloires du club ont été embauchées afin d'aider le club dans le processus de reconstruction.
A l'exception de Nicolas Frutos, il s'agissait essentiellement de produire un écran de fumée visant à calmer les supporters. Telles les petites marionnettes, Arnesen et Zetterberg ont fait trois petits tours avant de s'en aller et Nilis n'aurait finalement pas convaincu.
Il fallut rapidement déchanter !

Le 3 octobre 2019, l'autre Prince du Parc Astrid, Franky Vercauteren, était appelé à la rescousse afin d'apporter une touche de réalisme au football naïf pratiqué durant les premières semaines de compétition.
Franky réalisa ce qu'on lui avait demandé et je reste persuadé qu'une qualification in extremis pour l'Europe était envisageable si la saison n'avait été interrompue en raison d'un malfaisant invité surprise venu de Chine.
Suite la décision de Vincent Kompany de raccrocher ses crampons et de se reconvertir comme entraîneur principal du Sporting, Vercauteren quitte le club le 17 août 2020.
Il fallut rapidement déchanter !

Il parait clair que d'une manière directe ou indirecte, l'attitude de Kompany est à l'origine du départ de Vercauteren, mais il subsiste tant d'inconnues qui laissent libre cours à des spéculations parfois intéressantes et fondées, mais souvent rocambolesques, voire délirantes.
Pourquoi Vince a-t-il décidé de mettre fin à sa carrière d'une manière aussi subite ?
Pourquoi n'a-t-il pas accepté de travailler comme T2 de Franky pour apprendre le métier ?
Pourquoi persévère-t-il dans ses errements et ses erreurs avec une telle obstination ?
Pourquoi manie-t-il invariablement la langue de bois en réponse aux questions des journalistes ?
Quel est le poids de Kompany dans les décisions de transferts ?
Est-il réellement devenu l'homme fort qui peut agir sans le moindre risque de retour de flamme ou est-il le fusible qui assume parfaitement son rôle de bous émissaire ?

Autoproclamé « king », Vince the prince a cru qu'en quelques mois, il avait tout appris et assimilé de Franky et ce dernier devait lui faire trop d'ombre.
On ne peut effectivement nier une (r)évolution dans le jeu prône par l'admirateur de Guardiola puisqu'il est passé de défaites liées à un football offensif et naïf à un catenaccio dans lequel l'objectif essentiel consiste à ne pas encaisser de but.
Mission accomplie, le RSCA est devenu le champion du 0-0 et vive le « process » !
Comme beaucoup de supporters, j'ai vu les premiers pas de Kompany dans l'équipe première d'Anderlecht et, par la suite, j'ai toujours suivi sa carrière avec une énorme admiration.
Vincent a toujours eu un ego surdimensionné et cela lui a permis en grande partie de réaliser la magnifique carrière qui fut la sienne, mais à moins qu'il ne soit capable de se remettre en question, il va se casser les dents et casser définitivement notre Sporting.
Et ce jour-là, il faudra déchanter définitivement.

Indépendamment de la nécessité absolue de dégraisser à tout prix, il devient quand même difficile de comprendre les lignes directrices de la stratégie du club. On en arrive à se demander s'il existe encore un autre projet que celui de maintenir le Titanic à flot dans l'attente d'éventuels secours aussi providentiels qu'improbables.
Les derniers départs semblent malheureusement accréditer cette thèse.
Et que penser de la résurrection footballistique d'éléments, devenus des parias à l'ombre de Saint-Guidon, qui retrouvent subitement des couleurs dès qu'ils s'installent sous d'autres cieux ?
Comme tant d'autres avant lui, Peter Zulj a retrouvé son football et le sens du but en débarquant en Turquie. Gageons qu'il en ira de même pour Michel Vlap, Landry Dimata et peut-être même le cas désespéré incarné par l'infortuné Bakkali.
Il faut quand même constater que c'est de plus en plus du grand n'importe quoi.
Je n'ai jamais adoré Dimata en ce qui me concerne et je pouvais comprendre que l'on prête Colassin qui ne pouvait pas espérer beaucoup de temps de jeu, mais quel sens cela a-t-il de lâcher Dimata une semaine après le départ du Namurois ?Si Nmecha se blesse, on mettra qui en pointe ? Amuzu ?
Il s'agit en tout cas d'une preuve évidente d'une belle vision à long terme dans le cadre de ce qui se définit par le « process » !

Après avoir bu le calice jusqu'à la lie, il était dit que nous serions contraints d'en ingérer les ultimes gouttes avec l'annonce du départ de Nicolas Frutos, le plus belge des Argentins et le plus anderlechtois des anciens joueurs du Sporting, suivie de l'annonce d'une possibilité de voir émigrer Jonas De Roeck vers la Venise du nord afin de tenter de sauver le deuxième club de la cité.
Frutos part-il uniquement pour accompagner son vieux pote Losada en se rapprochant de sa famille et en gagnant mieux sa vie ?
Je n'ai évidemment pas la réponse, mais je ne peux m'empêcher d'exprimer des doutes quand on sait à quel point il est attaché à Anderlecht.

Voilà, ce fut long, mais j'ai vidé mon sac en vous exprimant mon ressenti actuel.
Vos réactions seront évidemment les bienvenues, mais que vous soyez un inconditionnel de Kompany ou que vous ne le supportiez plus, que vous estimiez la politique du club géniale ou exécrable, que vous appréciez ou détestiez le football pratiqué actuellement, de grâce exprimez-le avec respect et correction.





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