Kargamel : Les Questions qui Fâchent … ou Pas ! (Episode 2)

JEUDI, 29 JUILLET 2021, 16:03 - kargamel
Anderlecht-Online No Image Found

OPINIONS

Mini-Série - Épisode II


Les grands joueurs font-ils de grands entraîneurs ?
Les grands entraîneurs étaient-ils de grands joueurs ?

Ébauche d'une réponse à cette double question.

Et toi, t'en penses quoi ?



Episode 2
 

Pour l'attribution du titre de Grand Entraîneur, les nominés du deuxième épisode sont :

Carlo Ancelotti et José Mourinho


Carlo Ancelotti ou Carletto, il Mister


Après ses débuts professionnels à Parme, le milieu de terrain rejoint l'AS Rome où il restera 8 années.

Le valeureux capitaine du club de la cité éternelle y remporta un titre de champion d'Italie et quatre coupes nationales.

Parti à l'AC Milan, il remporte en cinq années passées en Lombardie, 2 autres Scudetti, 2 Champions League, 1 coupe d'Italie, 2 coupes intercontinentales et 2 supercoupes UEFA.

International à 26 reprises, notamment sous les ordres de l'illustre Enzo Bearzot, le natif de Reggiolo ressortit indiscutablement aux joueurs de classe A selon les normes de cette rubrique.

A l'issue de sa brillante carrière, il fait le choix d'embrasser la carrière de coach.

Ancelotti a ainsi entrepris des études d'entraîneur au Centre Technique Fédéral de Coverciano où il a notamment rédigé un article de recherche intitulé "Il Futuro del Calcio: Più Dinamicità" ou dans la langue de Molière  « Le football du futur : Davantage de Dynamisme. »
Un visionnaire…

C'est en tant qu'entraîneur adjoint de l'équipe nationale d'Italie et sous la direction de son ancien entraîneur milanais Arrigo Sacchi qu'il fait ses premiers pas dans le métier.
La première phase de son apprentissage sous l'aile protectrice du grand maître italien durera pas moins 3 ans (1992-1995).

Ancelotti commencera sa carrière d'entraîneur principal à la Reggiana (D2) qu'il conduisit immédiatement au titre.
L'année suivante, il allait exercer en tant que T1 en Série A sous les couleurs de Parme, le club de ses débuts de joueur alors en D3. Sa « formation pratique » d'entraîneur a ainsi duré 4 années avant d'accéder au plus haut niveau du championnat domestique.

Sa première année à Parme fut un réel succès (2me en Série A), la seconde, un peu moins bonne, ce qui ne l'empêcha de rejoindre la Juventus l'année suivante pour succéder à Marcelo Lippi.

A la Juventus, il échoua à 2 reprises à la seconde place de la Série A, ce que la direction ne lui pardonna pas malgré une victoire finale en Coupe Intertoto.

Il succéda ensuite à Fetih Terim dans le club de ses exploits : L'AC Milan où son palmarès allait s'étoffer, lourdement.
Jugez plutôt : : Champion, 2 Champions League, Coupe d'Italie, Coupe du Monde des clubs et autres supercoupes.

La suite, on la connaît tous. Elle est jalonnée de titres aux 4 coins des plus grands championnats d'Europe.
En style télégraphique :

Chelsea (Champion)
Paris Saint-Germain (Champion)
Real Madrid (Champions League, Coupe d'Espagne, Coupe du monde des clubs)
Bayern Munich (champion)
Naples, Everton et Real de Madrid aujourd'hui.

En conclusion, Ancelotti, grand joueur (classe A),est aussi devenu un grand entraîneur (classe A).
Sa trajectoire est , c'est indéniable, une fois encore, marquée par un apprentissage progressif, dans la durée et avec des débuts modestes aux échelons inférieurs.

 
José Mourinho – The Special One

Mourinho ne connut pour ainsi dire aucune carrière de joueur professionnel.

Formé dans les catégories d'âge de Belenenses, Mourinho rejoignit successivement les équipes premières de Rio Ave FC coaché alors par son père, celle de Belenenses et enfin celle de GD Sesimbra. Hélas, le jeune José manque de vitesse et de puissance.

Il était si limité qu'il se serait probablement viré lui-même !

C'est d'ailleurs ce qu'il a fait !
Comprenant vite qu'il n'a pas les qualités requises pour envisager une carrière de joueur chez les Pros, il raccroche ses crampons encore neufs au clou.
Passionné de tactique, il allait désormais consacrer toute son énergie à devenir entraîneur, à l'instar de son papa.

Bien que sa mère l'ait inscrit dans une école de commerce, le jeune homme au fort caractère brossa les cours dès le premier jour pour se rendre à l'Institut Supérieur d'Education Physique de l'Université de Lisbonne afin d'y étudier les Sciences du Sport.

Suivant les cours de coaching dispensés par les fédérations anglaise et écossaise de football, il se fit remarquer par Andy Roxburgh, directeur en chef de la formation des cadres, jadis coach de l'équipe d'Écosse, pour son souci du détail et ses idées novatrices.

Mourinho ambitionnait déjà de redéfinir le rôle de l'entraîneur de football en mêlant subtilement les théories de l'entraînement à celles de la psychologie et des techniques de motivation.
Impatient d'exercer au sein d'un club professionnel, Mourinho mit alors fin à son job de coach scolaire et obtint, dès 1990 , un poste d'entraîneur en équipes de jeunes au Vittoria Settubal, puis ceux d'entraîneur-adjoint à Estrella de Amadora et de scout à Overense.

En 1992, Bobby Robson, fraîchement nommé entraîneur principal du Sporting Portugal, recherchait un entraîneur local et bilingue Anglais-Portugais afin de communiquer efficacement avec son groupe. Mourinho fut ainsi recruté comme traducteur, fonction qui évolua ensuite vers celle d'entraîneur-adjoint.

Le futur Special One avait trouvé un mentor d'exception et une porte d'entrée vers le plus haut niveau.
Les innombrables discussions et échanges tactiques ont ainsi nourri pendant des années l'insatiable disciple traducteur et ce d'autant plus que lorsque Robson rejoignit ensuite le FC Porto, le maître emmena son assistant dans ses bagages. Cette époque (1993-1996) coïncida avec une domination sans partage du FC Porto sur le football portugais ne laissant pas même des miettes au grand rival de Benfica.

Fort de ses exploits tonitruants, Robson fut ensuite appelé à diriger le grand Barca, non sans emmener une fois encore, son génial assistant dans ses bagages.
Les 2 hommes étaient complémentaires. Robbson établissait les tactiques d'attaque, Mourinho celles de défense.
Le rôle du « Mou » devenait chaque jour un peu plus important, assurant les conférences de presse, la préparation des séquences d'entraînement et autres débriefings d'après match.

L'attaque du Barça était alors emmenée par un certain Ronaldo (le Bésilien) dont Mourinho dira qu'il était le meilleur attaquant du monde depuis Maradona.
Le Barça du duo Robson-Mourinho allait pratiquement tout emporter sur son passage : Coupe d'Europe, Coupe et Supercoupe d'Espagne. Robson était désigné entraîneur européen de l'année. La consécration.

Robson, tout auréolé de sa gloire, délaissant le terrain, fut appelé à reprendre le rôle de manager général du Barca, Mourinho demeurait à son poste pour assister, cette fois, Louis Van Gaal, du quel il allait, selon ses propres dires, apprendre énormément.

Avec ce nouveau Duo à sa tête, Barcelone allait remporter 2 nouveaux titres consécutifs.

Van Gaal, qui voyait plus en Mourinho qu'un assistant talentueux, mit tout en œuvre pour développer ses capacités exceptionnelles. En l'autorisant à assumer des responsabilités croissantes, il le fit évoluer vers l'autonomie en lui permettant, par exemple, de coacher l'équipe B du prestigieux Barca et même, l'équipe A pour certaines compétitions, notamment la coupe de Catalogne, qu'il remporta d'ailleurs (2000) ; Van Gaal lui-même n'hésitant pas à enfiler le costume d'assistant de Mourinho pour l'occasion.

Du grand art en matière de pédagogie, vous en conviendrez, tout à l'image d'une relation Maître Jedi - Padawan.

Après avoir appris son métier et peaufiné sa formation pendant 10 ans à l'ombre des plus grands, il était temps pour Mourinho de prendre son envol en mode solo.

C'est à Benfica qu'il prendra son élan, le duo qu'il forma alors avec Carlos Mozer, enregistra de suite des résultats probants.
Malheureusement, les élections à la tête du club allaient ruiner tout espoir de collaboration dans la continuité, le président fraîchement élu, Vilarinho, étant décidé à confier les rênes du club à un ancien de la maison, à savoir Toni.
Mourinho n'obtenant pas la prolongation de contrat qu'il souhaitait malgré ses excellents résultats, démissionna aussi sec.

Il retrouva de l'embauche à União de Leiria où sous sa baguette, le modeste club tint la dragée haute aux 3 cadors du championnat portugais (Sporting, Porto et Benfica), se classant à la 4me place et à un petit point seulement du brelan d'as.
Attiré par le FC Porto pour remplacer Machado, la légende du Special One pouvait commencer.

Sur sa carte de visite, s'énumère les cercles suivants au rang de ses employeurs FC Porto , Chelsea FC, Inter Milan, Real Madrid, Chelsea FC, Man United, Tottenham Hotspur , As Rome.

Même si son parcours est aussi jalonné d'échecs, Mourinho a remporté plusieurs titres dans tous les plus grands championnats et d'une manière générale, toutes les compétitions imaginables pour un club, qu'il s'agisse de Coupes nationales, Coupes d'Europe, CL, Supercoupes ou tout autre trophée.

Qu'on l'apprécie ou non, Mourinho est vraiment très spécial en ce sens qu'il est incontestablement un très grand entraîneur (classe A) bien qu'il n'ait été finalement qu'un tout petit joueur.

La recette de son succès ?

Des qualités exceptionnelles pour le management et la tactique mais surtout, des trésors de patience au service d'un apprentissage intensif et de longue haleine, auprès de maîtres expérimentés.

Une autre de ces coïncidences, sans doute.

A méditer.
 
Fin du deuxième épisode.
 
Kargamel
 
Teaser des 2 entraîneurs abordés dans le prochain épisode :

Sous sa baguette, le géant de Neerpede est devenu un colosse
Sous sa houlette, son équipe a réussi où et contre qui le grand Napoléon a pourtant échoué.

De qui s'agit-il ?

Enjoy. 😉
 
Cet article vous a plu ? Merci de liker.
Soyez nombreux à commenter.

 





anderlecht-online forum