Kargamel : Les Questions qui Fâchent … ou Pas ! (Episode 3)

VENDREDI, 30 JUILLET 2021, 10:21 - kargamel
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OPINIONS

Mini-Série - Épisode III


Les grands joueurs font-ils de grands entraîneurs ?
Les grands entraîneurs étaient-ils de grands joueurs ?

Ébauche d'une réponse à cette double question.

Et toi, t'en penses quoi ?



Episode 3
 
Pour l'attribution du titre de Grand Entraîneur, les nominés du troisième épisode sont :

Antonio Conte et Roberto Mancini
 
Antonio Conte, Le Parrain

Conte Joueur n'a connu que 2 amours : l'US Lecce, club de sa jeunesse et la respectable Vieille Dame de Turin qu'il a fréquentée avec fidélité durant 13 années.

Le palmarès du médian axial recèle presque tout ce à quoi un joueur transalpin pourrait rêver :  Scudetti à la pelle, Coupe nationale, champions league, coupes UEFA, Intertoto, intercontinentale et supercoupes à gogo.
Il ne lui aura finalement manqué qu'une Coupe du Monde et un Championnat d'Europe avec la Squadra pour réussir le grand chelem alors qu'il en a disputé les finales.

Inutile donc de tergiverser plus longtemps, Antonio Conte ressortit indiscutablement au registre des joueurs de classe A.

En 2004, Antonio Conte raccrochait les crampons pour se tailler un costume d'entraîneur.
Il avait été à bonne école, puisant comme il le dira lui-même, son inspiration chez les grands maîtres italiens que furent ses professeurs :  Giovanni Trapattoni, Marcello Lippi, Arrigo Sacchi et Carlo Ancelotti.

C'est en tant qu'adjoint de Luigi di Canio à Sienne qu'il fit ses premiers essayages (2005), enchaînant avec un poste de T1 à Arezzo (D2) d'abord puis à Bari (D2) qu'il conduisit en Série A au bout de 2 ans (2008-2009). Nonobstant ce succès, il n'y demeura pas.
Après un bref passage mitigé à l'Atalanta, Conte reprenait en mains la destinée de Sienne (D2) avec qui laquelle, il remporta un nouveau titre, synonyme de remontée en Série A (2010-2011).

Ce volet préparatoire à sa grande carrière avait ainsi nécessité pas moins de 6 années au bout desquelles Conte allait enfin faire ses grands débuts d'entraîneur en série A… mais à la tête de la Juventus.

Il avait beau avoir fait jadis la gloire de la Vieille Dame comme joueur, il avait dû faire ses preuves sous d'autres cieux ,avant de se voir confier les clefs de la grande maison.

Les fans et la direction du prestigieux club Piémontais n'eurent pas à le regretter. Sous sa conduite, la Juve enquillait 3 titres, 1 Coupe d'Italie, 1 Champions League, 1 Coupe UEFA, 1 Coupe intercontinentale et 2 supercoupes.

Jeu, set et match. Emballez, c'est pesé !

C'est tout naturellement qu'il prit ensuite les rênes de la Squadra Azzura, puis de Chelsea et enfin de l'Inter de Milan avec à chaque fois la même conclusion, succès et titre à l'arrivée.

Conte, vous en conviendrez, est indiscutablement, un très grand entraîneur qu'on placerait sans hésiter en Classe A.

Fait marquant et déjà rencontré dans l'épisode précédent, l'apprentissage du génial natif des Pouilles a été marqué par une douce et lente progression à l'ombre de grands maîtres du genre et amorcée à un bien modeste niveau.
Ne faut-il y voir, une fois encore, que pure coïncidence ?

Roberto Mancini et la Bataille d'Angleterre

Si le natif des Marches débuta sa carrière de Joueur en Série A à Bologne , il mis rapidement le cap sur la Sampdoria où son association avec son complice en front de bandière, Gianluca Vialli, fut si redoutable pour les défenses adverses qu'elle valut au duo, le surnom de Jumeaux du Goal. Tout un programme.

Roberto y passera 15 années, marquant à l'encre indélébile, l'histoire du club, avec une moisson de titres conséquente malgré la domination des ogres de Turin, de Milan et de Rome : Champion d'Italie (1991), Finaliste de la Champions Ligue des champions (1992), Coupe d'Italie (1985, 1988, 1989, 1994), Supercoupe d'Italie (1991), Coupe d'Europe (1990).

A 33 ans, à l'âge où aujourd'hui, nombreux sont ceux qui effectuent une dernière pige rémunératrice dans les émirats ou en Extrême-Orient, Mancini s'envole pour la capitale et la Lazio pour un contrat de 3 ans.

Défi relevé haut la main :  Champion (2000), Coupe d'Europe (1999), Supercoupe UEFA (1999) , Coupe d'Italie (1998,2000) et Supercoupe (1998) viendront enrichir un palmarès déjà bien garni.

International italien à ses heures, meilleur buteur de toute l'histoire de la Samp (173 pions), Mancini appartient selon votre serviteur à la Classe A.
Certains lecteurs seront sans doute tentés de le situer en classe B, étant donné son succès somme toute relatif en Squadra Azzura, mais il convient aussi de rappeler que la concurrence à l'époque était plutôt féroce : Totti, Vialli, Schillacci, Del Piero, Baggio, Signori, Zola…pas que des manches, vous en conviendrez !

Quoi qu'il en soit, au regard de la classification proposée dans cette rubrique, Classe A ou Classe B, c'est du pareil au même, on a bien affaire à un Grand Joueur.

Mancini effectua sa toute dernière pige en tant que joueur à Leicester mais au bout de quelques mois et 4 rencontres disputées seulement, il rentra au pays et remisa ses crampons au clou.

La Fiorentina alors en pleine Berezina financière et sportive, lui proposa de reprendre le poste de T1 bien que Roberto n'ait pas encore obtenu son diplôme de T1.  Tiens, tiens…
Obtenant une dérogation de la Fédération italienne, Mancini accepta (Mars 2001).
Il réussira d'entrée l'exploit de remporter la coupe d'Italie bien qu'il ne fut pas régulièrement payé pour ses services mais 10 mois après sa venue, il démissionnera en Janvier 2002, la Viola effectuant quelque temps plus tard la culbute en Série B.

En Mai 2002, il s'engage avec la Lazio de Rome pour 2 saisons. Mais la situation n'est guère plus brillante. Le club du Latium est au bord du gouffre financier, il doit vendre ses cadors (Crespo , Nesta) et diminuer de 80% le salaire de ses joueurs. Ambiance.
Malgré ces conditions difficiles, Mancini remporte une Coupe d'Italie et fait bonne figure dans le Scudetto et en coupe d'Europe, ce qui lui vaudra de taper dans l'œil des dirigeants de l'Inter qu'il rejoindra en 2004.

C'est à San Siro que sa légende prendra son envol pour atteindre le sommet absolu du Calcio :
Champion 2005-2006, 2006-2007, 2007-2008
Coupe d'Italie 2004-2005, 2005-2006
Super Coupe 2005, 2006

Malgré cette domination sans partage dans la botte, Mancini ne parviendra pas à hisser l'Inter dans le dernier carré de la Champions League, ce qui aura le don de déplaire souverainement à son exigeant Président (Moratti). Mancini sera ainsi prié d'aller exercer ses talents sous d'autres cieux pour faire place à Mourinho (2008).
 
En 2009, Mancini reprenait du service à Man City pour succéder à Mark Hughes.
Chez les Citizens, il remporta un titre et la coupe sur une période de 3,5 ans.

Après une fin de collaboration houleuse en Angleterre, Mancini mis ensuite le cap sur le Bosphore et son célèbre Galatassaray.
En 2013, il signa ainsi en Turquie un contrat de 3 ans mais bien que le Gala remportât dans la foulée la coupe nationale, il y fut mis un terme par consentement commun, au bout d'une saison, pour raisons financières. Le club stambouliote avait selon toute vraisemblance eu les yeux plus gros que le ventre.

Malgré une séparation réglée jadis devant les tribunaux, Mancini fit son retour à l'Inter de Milan pour 2 années, il est vrai, sans grands succès notoires.

Après un bref passage au Zenith de Saint-Petersbourg, Mancini se vit confier le sort de la Squadra Azzura alors en pleine déconfiture.

Sous sa tutelle, les transalpins allaient renouer avec leur prestigieux passé et tels un phénix, renaître de leurs cendres.

Ce succès international et au plus haut niveau, après lequel Mancini avait tant couru, il allait le rafler en Angleterre, de surcroît, avec l'art et la manière.

Mancini, en architecte inspiré, avait bâti de ses mains, un château fort et pourtant bien élégant, sur des ruines.
Tout un symbole de la consécration, en somme, d'un très grand entraîneur.

Si son apprentissage à ses débuts ne se fit pas sous l'aile d'un grand maître, on remarquera toutefois qu'il commença dans un club luttant pour son maintien et que si les premières années furent difficiles, elles furent tout de même marquées par des succès probants.

Certains voudront sans doute déceler dans son début de parcours, de grandes similitudes avec un autre bien connu à Bruxelles, plus encore quand on souligne que Mancini n'avait pas acquis tous les diplômes attendus et qu'il s'était vu confier des clubs en grandes difficultés financières.

Tout espoir ne serait donc pas perdu et comme disait Souchon, c'est déjà ça.
 
Fin du troisième épisode.
 
Kargamel
 
Teaser des 3 entraîneurs abordés dans le prochain épisode :

Il a fait chanter et danser sur Penny Lane

Il a fait se mordre les doigts sur les Champs Elysées

Weldmeister, les doigts dans le nez.

 
De qui s'agit-il ?
 
Enjoy. 😉
 
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