Les humeurs du Bomber. La casa de papel!

OPINIONS

Même ceux qui n'ont pas suivis l'histoire sur les écrans de télé ont entendu parler de cette aventure au cours de laquelle une bande de truands petits et grands réalisent le casse du siècle en dévalisant la Fabrique de la monnaie en Espagne.
Tout comme, les « héros » de la célèbre série espagnole, les joueurs du Standard sont de rouge vêtus et tout comme eux, ils ont réalisé le casse du siècle au Lotto Park ce dimanche soir.

Soyons clairs d'emblée, la rencontre ne ressembla en rien à plusieurs joutes de ces dernières années au cours desquelles certains acteurs et supporters se livrèrent quelques fois à des affrontements dépassant clairement les limites du tolérable.
Mise à part une intervention musclée sur Amuzu, qui aurait pu valoir la carte rouge plutôt que la jaune, il n'y eut rien de bien méchant au cours de cette partie.
Sans vouloir me montrer humiliant et désagréable pour nos adversaires du jour, on était à des années lumières des classicos sulfureux comme nous avons pu en connaître pour la simple raison que le Standard n'est plus le Standard.
Si le Sporting peine à retrouver son lustre d'antan, le Standard est devenu une équipe banale qui, au vu de ce qu'il montre pour le moment, a sa place dans la colonne de droite du classement.
Où est passée cette grinta qui constituait la carte de visite des pensionnaires du bord de Meuse et qui leur permettait de gagner des matchs au cours desquels il n'était pas les meilleurs footballistiquement parlant ?

Le Standard m'a-t-il impressionné par son collectif ? Que nenni !
Certaines individualités se sont-elles démarquées en affichant un talent particulier ? Toujours nenni !
Anderlecht a-t-il bien joué ? Incontestablement !
Méritait-il la victoire ? Indiscutablement !
Alors, qu'est-ce qui cloche, doc ?
Primo, un manque de finition ; nous n'avons pas un tueur des 16 mètres dans nos rangs.
Secundo, une habitude funeste de faire au moins une grosse « floche » par match qui se paie généralement cash.
Tertio, et c'est partiellement la cause des deux premiers points, un manque d'expérience qui nous nous coûte énormément de points.
On ne peut évidemment pas tout gagner et nos rivaux brugeois ou anversois ont aussi galvaudé des points, mais pas dans les mêmes proportions.
Avec un peu plus d'expérience et de professionnalisme, je suis convaincu que nous serions deuxièmes au classement.

Le problème, c'est qu'étant donné l'état des finances du club, cette situation risque de se reproduire année après année. Cela fait bien longtemps que les meilleurs éléments ne s'installent plus dans la durée à l'ombre de Saint-Guidon, mais jouer la coupe d'Europe et la ligue des champions, en particulier, offrait l'opportunité de conserver l'un ou l'autre élément une ou deux années de plus et de faire signer des stars en devenir.
Les déboires dus à la gestion chaotique de la fin de l'époque de l'ancienne direction et aux erreurs du début de l'ère Coucke ont permis au FC Brugge de prendre le leadership du football belge et il sera bien difficile de les en détrôner. Désormais ce sont les Brugeois qui peuvent se permettre de conserver un certain temps leurs meilleurs éléments tout en ayant la possibilité d'attirer du lourd.

Quoi qu'il en soit, il faudrait être aveugle ou malhonnête pour ne pas constater la progression des Mauves au cours des dernières semaines, mais il conviendra impérativement de gommer les imperfections et les relâchements coupables qui nous ont fait passer à côté de la victoire devant nos éternels ennemis du Nord et du Sud du pays.
Un bilan de cinq victoires et trois nuls sur les huit dernières rencontres en ayant affronté les gazelles et les Rouches, 18 points pris sur 24, voilà un bilan très honorable qui aurait été tout à fait acceptable durant les années fastes, mais à l'analyse, il s'agit bien de 6 points perdus et non de 3 gagnés.

J'ai quand même envie de terminer sur une note positive après ce premier match de 2022, malheureusement sans public, en me disant que si l'équipe continue à prester comme elle le fait en ce moment tout en étant à même d'être plus réaliste devant le but et d'éviter les grosses boulettes en défense, la fin de la compétition pourrait nous réserver de belles surprises.