Kargamel : Autant n'en emporte pas le vent !

LUNDI, 31 JANVIER 2022, 12:41 - kargamel
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OPINIONS Le Sporting a mordu la poussière pour la seconde fois en 1 semaine.
Doit-on y voir les signes avant-coureurs d'une rechute après l'embellie ?
S'agit-il d'une bourrasque passagère ou seulement l'amorce de tourments plus inquiétants ?

Le point de vue de Kargamel sur la question.

L'Union fait la force. Dont acte.


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La devise, si chère à notre pays, aura illustré à merveille le derby des frères ennemis bruxellois.
Trois fois hélas, à nos dépens…

Hier, si la phalange de Saint-Gilles n'a pas brillé de mille feux, elle a toutefois brûlé sans compter tout le combustible qu'elle avait sous le pied, jouant avec un cœur gros comme ça.
La flamme brûle avec ardeur au Parc Duden au point que les effluves de fumée ressenties jusqu'au Parc Astrid piquent aux yeux.

Bien que cueilli à froid, l'accueil réservé au Sporting fut si chaleureux qu'il suffit à réduire en cendres les meilleures intentions mauves.

Bis repetita. Once again. Nog een keer.
Dans toutes les langues, ça passe mal pour beaucoup.

Comme souvent, à cœur vaillant rien n'est impossible et le présumé petit a logiquement terrassé le prétendu grand.
Un seuil caillou bien placé avait suffi à David pour terrasser Goliath, le petit berger avait au moins eu le mérite de viser juste contrairement à Nielsen. La chance, dit-on, sourit aux audacieux !

De son côté, Anderlecht opposait à l'insatiable fougue de ceux qui ne doutent plus de rien, son désormais traditionnel jeu de possession, plutôt posé et léché bien qu'émaillé de nombreuses approximations, la Kompany's Touch.

Soyons de bon compte, celle-ci a le grand mérite de laisser peu de possibilités à l'adversaire.
Ce fut encore le cas hier.

Pour qu'il soit payant au coup de sifflet final, le système Kompany exige que soient concrétisées aux justes moments les quelques opportunités qu'il aura permis d'échafauder, tout en omettant, bien entendu, de commettre des erreurs fatales.

Contre le Standard, le Cercle ou le Commando de Mazzu, c'est bien dans le respect de ces prémisses que le bât a blessé. Mortellement.

Que les coupables se nomment respectivement Gomez, Hoedt ou Zirkzee importe finalement peu et les pointer du doigt pour justifier nos défaites serait, comme aurait pu le dire Cyrano, un peu court jeune homme.

Le système mis en place par VK a permis d'enchaîner une jolie série, cela doit assurément être porté à son crédit, de surcroît avec la manière.
En somme, ce que demande tout le peuple mauve !

Les rencontres à Bruges ou au face au Standard ne nous auront d'ailleurs déçus que par le résultat final. Le Sporting méritait incontestablement plus que le point du partage mais il a payé, plein pot, le prix de ses rares errances.
Quand nos artilleurs n'oublient pas de tuer le match, c'est notre arrière garde qui est trahie, bien malgré elle, par ses élans de générosité excessive.

Parfois, la maudite guigne s'en mêle aussi. Au moins, un peu.
Dussenne aurait dû être exclu quand il a tenté de déshabiller Amuzu, Hoedt aurait pu ne pas l'être, le tir ricochet de Nielsen aurait pu aboutir partout ailleurs que dans les filets du malheureux Vancrom.

Doit-on s'en plaindre ? Non, pas vraiment, tout cela fait partie du jeu et il convient de l'accepter.
La faute à qui, la faute à quoi ? En vérité, peu me chaut.

Je préfère, aujourd'hui, envisager cette mauvaise passe sous un autre angle.

A mon sens, Anderlecht déploie, au fond, le jeu qu'il doit développer avec le noyau aujourd'hui à sa disposition et majoritairement constitué de joueurs au format léger, plus esthètes que gladiateurs.

La fabrique de Neerpede estampille ainsi sa production en ce sens et c'est très bien ainsi.
Il s'agit ni plus ni moins de notre identité ou ADN si on préfère.
Au moins, on en a un et ce n'est pas le cas de tout le monde !
We Are Anderlecht !

Le hourrah-football ou le power play n'ont de toute façon jamais été les sauces préférées de Saint-Guidon et chaque fois que le Sporting affronte des équipes ressortissant à ce registre, il se doit d'être chirurgical pour rafler la mise.

Il ne l'est pas toujours et ce ne fut pas le cas hier.
Mais, en toute objectivité, cela aurait pu.

Les 2 occasions échues dans les pieds de ZZ résultaient des 2 plus beaux mouvements footballistiques de l'après-midi.
On l'a en somme plus vu que Van Zeir et Undav.

L'Union, si elle a montré d'autres fort belles qualités, ne rivalise pas dans cet exercice avec le Sporting, n'en déplaise aux empressés de la Hype.

Boostée par le petit coup de pouce providentiel qui l'a mise aux commandes, il suffisait pour elle de s'accrocher de toutes ses forces au cadeau dont elle avait bénéficié.
La tournure favorable des évènements dès l'entame avait permis aux Unionistes de porter les débats sur un terrain sur lequel ils sont les meilleurs. Pas nous.

Regretter qu' Amuzu, Verschaeren, Cullen, Raman, Refaelov, Zirkzee, El Hadj et consorts ne soient pas au niveau des Saint-Gillois du point de vue de l'engagement physique confine à mon sens à l'ineptie.
Ils ne sont et ne seront  jamais des joueurs de ce genre.
Eux, c'est autre chose. Moi, je préfère.

Le Sporting manque ainsi clairement d'impact physique, c'est une évidence mais il joue avec ses armes en totale adéquation avec la philosophie prônée dans son école et sa formation.
J'y vois de la cohérence.
N'est-ce pas ça,  le Process ?
Cela peut-il fonctionner ? Assurément.

Le Sporting de VK a d'ailleurs réalisé une jolie série de résultats probants.
Bien sûr, il convient de les relativiser, les adversaires rencontrés n'étaient pas des foudres de guerre et le Sporting n'a encore battu aucune des équipes du trio de tête mais il m'a semblé que la construction prenait forme.

Nous sommes actuellement 4me au général et c'est peut-être le mieux à quoi nous puissions prétendre pour le moment.
Pour revendiquer davantage, il suffirait d'élever encore la qualité du groupe tout en gardant la même philosophie.
Un peu moins d'erreurs derrière, un peu plus d'efficacité devant, un peu plus de puissance dans l'entrejeu, un backup au back droit… Un peu plus de beaucoup de choses, en somme mais rien d'inaccessible.
Je suis certain que Verbeke et Compagnie (lol) y travaillent d'arrache-pied.

Faut-il dès lors remettre une nouvelle fois tout en cause ?
Je ne serai pas de ceux-là. Pas cette fois.

Le Sporting doit se qualifier pour les PO1 et la finale de la Coupe.
Il est, fort heureusement, toujours bien en lice pour ces objectifs.
Les 2 défaites sont amères mais elles ne doivent pas nous décourager.

Autant n'en emporte pas toujours le vent, il suffit de bien s'accrocher quand il souffle.

Après la tempête revient toujours le bon temps.

2 victoires contre Eupen nous rendront le sourire et la perspective d'une finale en coupe nous fait déjà saliver d'avance, quel que soit l'adversaire qu'il faudrait défier.

Au fond, la plus belle leçon qu'aura donnée Saint-Gilles à Saint-Guidon est que l'Union fait toujours la force et que c'est en faisant avec les moyens du bord qu'on peut venir à bout de l'adversité.

Puisse-t-elle de grâce inspirer nos joueurs et nous, les supporters.
Demeurons patients, soudés et derrière notre équipe, notre heure viendra.

Si le Sporting de notre coeur atteint les 2 objectifs qu'il s'est fixés, il aura son mot à dire dans l'acte final et j'aime quand le Sporting à voix au chapitre.
Cela me donne l'envie de chanter.
Pas vous ?

COYM

Kargamel