Prêts de Joueurs : Le Grand Débat

OPINIONS "To be loaned or not to be, that's the question" aurait vraisemblablement dit Shakespeare !

Chacun est libre de s'inscrire en pour ou en contre au sujet des locations sèches de joueurs.
Si les avis sont très partagés, dans les circonstances actuelles, Peter Verbeke a tranché.
Le point de vue, très subjectif de Kargamel sur la question.
 
 

A priori, je préciserai d'emblée que je préférerais, moi aussi, que le Sporting investisse sur un attaquant qui puisse rester au moins 2 années à bord avant d'être cédé pour un pactole.
Je suis sûr que les grands pontes du RSCA rêvent aussi la nuit d'un tel scenario.

Mais il semble bien que cette formule magique si facile à prononcer, soit bien plus difficile à mettre en application.
Le problème majeur du Sporting est, c'est bien connu, d'ordre financier.

Il n'a aujourd'hui plus la capacité d'investir ne serait-ce « que » 5 millions pour l'achat d'un joueur auquel il faudrait encore au moins ajouter 1,5 millions de salaire annuel, si celui-ci n'est pas trop gourmand.
Un joli paquet, vous en conviendrez.

Ainsi, s'il se saignait aux 4 veines, quel attaquant le Sporting pourrait-il s'offrir pour un tel budget tout en s'offrant, à défaut de garantie, une bonne chance de succès ?
Je vous laisse à vos réflexions…

Concrètement, la dernière fois que le Sporting s'est risqué dans semblable féérie, c'était pour acquérir Mitrovic.
Le RSCA avait ainsi drafté le sulfureux attaquant serbe pour la somme de 5 Millions d'euros au Partizan de Belgrade, tout en lui concédant 20% sur la plus-value ultérieure.
C'était en 2013. Il y a presque 10 ans déjà. Une autre époque.

Aleksandar avait alors 19 ans.
Il quittait le Sporting 2 saisons plus tard pour rejoindre les Magpies de Newcastle non sans avoir fait trembler les filets adverses pour le compte des Mauves à 44 reprises en 90 rencontres disputées sous notre vareuse.
Le trésorier mauve pouvait se frotter les mains : un virement de 16,5 millions atterrissait sur le compte du Sporting plus vite que le Serbe n'avait mis de temps pour traverser la manche.

Hélas, le pactole était en fait virtuel.
Une fois les commissions exorbitantes déduites, il ne devait ainsi plus rester au Sporting « que » la somme de 7,95 millions d'euros desquels, si on considère la mise initiale, un maigre bénéfice de 2,95 millions d'euros se dégageait.
Interpelant, non ?

La question du rapport Risques/Bénéfices doit toujours guider les choix des décideurs et il faut bien admettre, que sur ce dossier que l'on peut qualifier de jolie réussite, le risque de plantage était tout de même élevé au regard des bénéfices enregistrés.

D'ailleurs, le Sporting a le plus souvent perdu à ce petit jeu au cours des dernières années et ce n'est pas Dimata, Roofe, Vlap, Stanciu et last but not least, l'illustre Sanneh qui aideront à me contredire.
C'est aussi, au moins en partie, ces déboires qui ont conduit le Sporting au déclin, faut-il le rappeler.

Le FC Brugeois dont certains s'échinent à ne rappeler que les réussites, il est vrai remarquables en matière de transferts, a aussi sa longue liste de pots cassés : Okereke, Dost, Kramaric, Valerberghe et Sowah pour ne citer qu'eux ont aussi coûté bonbon avec pertes et fracas.
Je ne résiste d'ailleurs pas au plaisir taquin de rappeler la magnifique fable des aventures de Diagne au Breydel.
« Tel est pris qui croyait prendre » ou « Bien mal acquis ne profite jamais », Lafontaine lui-même aurait apprécié.
 
Par la force des choses, notre direction actuelle se montre beaucoup plus prudente que les précédentes et réfléchit  7x fois avant d'engager ses précieuses billes.
Tout un chacun devrait pouvoir le comprendre.

Pour redresser la barre financière de notre club, en plus d'une gestion rationalisée telle qu'elle est pratiquée aujourd'hui, il faut aussi repositionner clairement le RSCA dans la course aux lauriers de Jupiler League et restituer au Sporting la place qu'il n'aurait jamais dû perdre sur la carte d'Europe.

Ce retour au premier plan est vital pour augmenter les rentrées directes et autres droits TV, attirer les généreux sponsors ainsi que développer et valoriser nos jeunes joueurs.
La gagne est un Must pour survivre à long terme.

Pour y parvenir, chacun conviendra qu'il faut une équipe, qui soit non seulement solide mais capable de lutter pour le titre et bousculer la hiérarchie établie.
Or la concurrence n'est pas restée les bras croisés.

En plus de l'éternel rival Blauw en Zwart pour les lauriers, l'Antwerp et La Gantoise sont loin d'être des agneaux à dompter sans compter Genk qui tous les 5 ans à peu près, met tout le monde d'accord.
L'émergence d'un invité surprise comme l'Union la saison dernière ou Zulte, il y a quelques années, ne doit pas non plus être écartée.

Je m'abstiendrai d'évoquer, par charité chrétienne, les malheureux principautaires dont le cycle de gloire est généralement de 25 ans.
Ca, c'est fait !

Bref, pour renouer avec les prix, il faudra du lourd et ce d'autant plus qu'Anderlecht restant Anderlecht, chaque match nous voit être opposé à une équipe qui a le couteau entre les dents et qui considère encore comme le point d'orgue de sa saison que de s'offrir le scalp du géant mauve.

Il n'y a rien d'autre à faire que de les mater. Presque systématiquement.

Si vous me suivez dans cette logique, vous arrivez alors comme moi à la conclusion que notre salut passe par la construction d'une équipe hors normes pour la Belgique.
Y parvenir sans avoir le portefeuille des Brugeois ou des Anversois est la gageure que s'est imposée Peter Verbeke.

Dans cette optique, avoir attiré des talents comme Nmecha, Zz ou Kouamé s'apparentait déjà à des exploits retentissants, que beaucoup avaient attribués, sans doute à tort, exclusivement à l'aura de Vincent Kompany, cela dit sans vouloir minimiser son importance réelle dans ces dossiers.

Le Prince parti, on aurait pu craindre que la perfusion de talents prodiguée au Sporting ne s'arrête brusquement.

Nous avons pu constater qu'il n'en était rien et que notre blason reste attractif s'il est bien lustré.

Peter Verbeke a ainsi réalisé de véritables miracles en attirant provisoirement Esposito et Silva qui sont de très gros calibres.

Cette ligne d'attaque est tout simplement inaccessible en Belgique, même pour des gazelles survitaminées.
Elle évoluera ainsi pour notre plus grand plaisir sous nos yeux pendant une saison.  
N'est-ce pas magnifique ?

Quand on pense que Mitro, acheté en son temps n'était finalement resté que 2 ans chez nous, ça ne faisait jamais qu'une année de plus…
Le long terme et même le moyen terme n'existent plus dans des clubs tels que le nôtre.
C'est ainsi. Il faut bien s'y habituer.

Notre situation actuelle ne nous permet plus de répéter les erreurs du passé et de prendre des risques démesurés.
Il était moins une que le club n'obtienne pas sa licence pro, dois-je le rappeler…

En louant 2 attaquants pour un an, le Sporting s'adjuge une qualité sportive exceptionnelle sans aucune prise de risque financier.
Le revers de la médaille, c'est que sur ces 2 garçons, Anderlecht n'enregistrera aucun bénéfice, c'est acté mais Il n'accusera pas non plus de pertes. Ce n'est pas si mal.

Il mise donc davantage sur le Sportif que sur le financier.
Peut-on lui reprocher ? Pas moi !

Pour faire tourner la machine à billets, le Sporting mise sur d'autres chevaux : Ishak et Angulo, talents prometteurs, ont ainsi été acquis définitivement.
Les joueurs formés à Neerpede sont plus que jamais impliqués dans le projet : Debast, Verschaeren, Kana, Amuzu, Colassin, Sardella, El Hadj, Stroeykens, Sadiki, Duranville,…

Cobbaut, Cullen, Verbruggen et Dauda auront rapporté une jolie somme.
La casse a été jugulée avec Vlap.

Bakkali, Sanneh, Vranjes, Milic, Musona et compagnie ne figurent plus sur le pay-roll.
Trebel, lui, y est encore mais il est cette fois sur le terrain et pas pour faire de la figuration, semble-t-il.

L'an dernier, 4 joueurs prêtés complétaient le noyau stable : Magallan, Bellis-Harwood, Zz et Kouamé.
Il n'y en a plus que 2 désormais et lesquels !

Les signes objectifs ne manquent donc pas : Anderlecht poursuit son asainissement et sa reconstruction.
Ses fondations sont bien plus solides aujourd'hui qu'elles ne l'étaient il y a quelques années encore.

Avec l'arrivée de Mazzu et le noyau à disposition, le Sporting se donne enfin les moyens des ambitions dignes de son rang.
Un objectif raisonnable devrait être le TOP 2 en JL et une survie à l'hiver européen.

La coupe de Belgique est, on le sait aléatoire, mais il serait bon de ne pas négliger cette compétition.

En conclusion, s'il est vrai que j'aurais préféré que Nmecha, Zz ou Kouamé puissent être achetés par le Sporting, je me réjouis de la capacité de nos dirigeants à avoir bâti une équipe solidement armée pour la saison à venir.

Si pour une fois, la guigne des blessures pouvaient errer ailleurs qu'au Lotto Park, nous lui en serions reconnaissants.

Enfin, je n'évoquerai pas ici les salaires pris en charges par le Sporting car au fond, personne ne les connaît réellement et des chiffres aussi effarants que contradictoires circulent çà et là.
Cependant, s'il est une chose dont nous pouvons être tous certains, c'est que Peter Verbeke sait compter.

Je lui fais donc entièrement confiance même s'il n'y a, comme toujours en football, aucune garantie de succès à l'arrivée.

La pertinence de sa stratégie, elle, devrait toutefois être saluée par le plus grand nombre.
Heureusement pour nous, Peter ne bosse pas au PSG...

En termes plus imagés, son sentiment pourrait peut-être s'exprimer ainsi :

"J'aimerais bien avoir une Ferrari mais le bolide n'est pas dans mes modestes moyens. Je suis donc particulièrement heureux qu'on m'en mette une à disposition tous les dimanches pendant un an et je ne rechignerai pas si je dois payer le plein d'essence, et ce même si elle consomme plus que ma Golf,. Plus encore, si cela me permet de couper le premier la ligne d'arrivée".

Bonne route Peter !

A nous désormais de jouer notre unique rôle dans les stands, à savoir, être à fond derrière notre équipe et faire en sorte que le Lotto Park redevienne le théâtre des épouvantes pour toute équipe adverse invitée à s'y aventurer.

Vivement dimanche !

RDV à 17h30 chez Michou !
 
COYM

Kargamel

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