Vandenhaute: "Personne n’est plus grand que le club"
SAMEDI, 14 JANVIER 2023, 22:23 - DavidBxl
INTERVIEWS Suite aux nombreuses critiques dont il a fait l'objet, le président Wouter Vandenhaute a sorti divers messages vidéo pour partager sa vision. Dans celles-ci il va même jusqu'à avouer, entre autres, qu'il aurait peut-être dû faire mieux pour garder Vincent Kompany plus longtemps au club. "Personne n'est plus grand que le club", conclut Vandenhaute. Voici un résumé du contenu divisé en 4 thèmes
Coaches
« L'une des premières décisions que j'ai prises lorsque je suis devenu président du RSC Anderlecht a été de faire de Vincent Kompany un entraîneur. Je soutiens toujours fortement cela, car nous étions complètement sur la même longueur d'onde. Nous voulions ramener le football offensif, nous voulions travailler avec de jeunes joueurs, nous voulions ramener la fierté d'Anderlecht, et je pense que nous l'avons bien fait pendant ces deux années. C'était des essais et des erreurs, il y avait de bons moments et des moments moins bons. Mais au final on a fait des play-off I deux années de suite. L'année dernière, nous avons atteint la finale de la coupe. Je vois encore les images sur le Heysel devant moi, c'était fantastique. Il semblait aussi que nous étions vraiment de retour. Seulement nous avons raté notre finale, nous n'avons pas joué un bon match et nous avons échoué lors de la séance des tirs au buts. Cela aurait pu être un déclic si nous l'avions gagné.
J'ai dû conclure que lors des derniers mois, la chimie était un peu moins bonne. Nous en avons alors parlé à Vincent, et ensemble nous sommes arrivés à la conclusion qu'il valait mieux se séparer. Vincent est parti pour Burnley. Cela s'est fait dans une atmosphère sereine, soit dit en passant. Et je suis vraiment heureux pour lui qu'il se débrouille si bien à Burnley en ce moment et j'espère vraiment qu'il deviendra entraîneur de Premier League la saison prochaine.
Après Vincent Kompany, nous voulions faire venir un coach expérimenté. Un entraîneur qui connaît aussi bien le championnat belge. C'est ainsi que nous nous sommes retrouvés avec Felice Mazzù, qui avait fait un travail formidable à Union.
Cela a également bien fonctionné dans la première phase. On a eu une bonne préparation, un bon début de compétition avec 9 sur 12, on a atteint la phase de poules européennes. Mais ensuite, il s'est effondré très rapidement. Il s'est avéré que la manière de travailler et le style de jeu de Felice Mazzù étaient en totale contradiction avec la manière très moderne de travailler de Vincent.
C'était une grave erreur de jugement, et nous en avons également tiré la conclusion. Avec le recul, j'aurais peut-être dû faire plus d'efforts pour garder Vincent avec nous plus longtemps.
Avec l'arrivée de Brian Riemer, nous revenons maintenant à ce que nous avons construit avec Vincent durant ces deux années. Brian est un entraîneur très moderne. Il a fait ses preuves en Premier League. On sent qu'en termes de façon de travailler, en termes de dynamique, en termes d'enthousiasme, en termes d'idées modernes, ils viennent en partie de la même école.
Académie de Neerpede
« Lorsqu'il s'agit de Neerpede, nous devons oser porter un regard critique sur nous-mêmes. Je pense que nous devons prendre un certain nombre de mesures avec Neerpede. Neerpede était bien en avance sur la plupart des académies il y a 15 ans. Un travail fantastique a été fait, et il continue de très bien fonctionner à ce jour. Mais nous devons nous assurer de ne pas perdre l'avance que nous avons aujourd'hui.
C'est pourquoi il est urgent d'innover. D'abord, il faut regarder nos infrastructures, parce qu'on est tout simplement à la traîne. Nous devons y travailler et trouver des solutions, et nous y travaillons fort. Nous avons alloué de l'argent pour cela.
Jean Kindermans a toujours été très important dans l'histoire de Neerpede. Il est l'architecte de cette histoire, et nous aimerions continuer à travailler avec Jean également. Nous espérons qu'il fera également partie de l'avenir. J'espère que Jean et Jesper [Fredberg] pourront parvenir à un nouvel accord dans la période à venir.
Résultats
« Je suis très déçu de notre position au classement. Ce n'est pas l'endroit où doit se trouver Anderlecht. Il faut essayer de grimper le plus vite possible. Nous n'avons certes pas eu de chance de notre côté, mais on ne peut pas tout mettre là-dessus. Nous n'avons certainement pas eu notre meilleur mercato d'été. Par contre, notre service scoutisme a fait du très bon travail ces 3 dernières années dans des circonstances très difficiles, avec peu de moyens. Maintenant, nous avons eu un mercato d'été moindre, et vous le payez cash.
Bien sûr nous voulons et nous allons nous renforcer durant ce mercato. Je tiens à souligner qu'aujourd'hui, nous sommes un club sain. Toutes sortes de reportages ont refait surface ces derniers jours sur la situation financière pourrie dans laquelle on nous dit être, mais ce n'est tout simplement pas vrai. Nous avons soldé nos dettes, nous avons levé de nouveaux capitaux. Et nous allons utiliser ce capital à bon escient. Nous ne sommes toujours pas un club riche, donc quand nous amenons de nouveaux joueurs, nous devons aussi dire au revoir aux autres joueurs. Mais c'est le mécanisme dans lequel se trouvent la plupart des clubs.
Nous allons simplement faire tout ce que nous pouvons pour reprendre cette route vers le sommet dès que possible.
À propos des critiques des supporters:
"Dimanche dernier, nos supporters ont été fantastiques. C'est le public dont nous avons besoin pour jouer notre football. Si ces personnes sont critiques, frustrées et déçues, cela devient difficile.
J'entends que certains de nos supporters m'accusent d'un manque de vision. Je crains de devoir conclure que je n'ai pas communiqué correctement, insuffisamment ou même pas du tout. C'est ma faute et ma responsabilité. Parce que pour moi cette vision d'Anderlecht est claire. Nous devons être un club qui apporte un football beau et moderne, qui gagne ses matchs, avec de jeunes joueurs, avec de jeunes entraîneurs. Je veux que nous soyons un club largement ancré dans la société. C'est aussi l'une des raisons pour lesquelles nous sommes si attachés au football féminin. Je pense que nous devons aussi être un club qui prend ses supporters très au sérieux.
Si j'ai utilisé le mot 'changement de culture' dans le passé, cela ne signifie pas du tout que nous voulons toucher à l'ADN d'Anderlecht. Cela n'a rien à voir avec cela. Cet ADN, nous ne devrions pas y toucher. Ce que je veux dire, c'est que nous devons réaliser que nous ne sommes plus le club le plus riche et que nous devons agir en conséquence. Nous devons travailler plus dur, nous devons être plus pointus, nous devons montrer une mentalité plus gagnante et nous devons être prêts à attaquer chaque jour. Il va falloir travailler plus dur qu'avant, quand on était encore le club le plus riche du pays. C'est le seul moyen de redevenir le meilleur et le plus grand club de Belgique.
Nous avons des actionnaires forts et ambitieux, un bon conseil d'administration, une direction forte avec une vision, avec des gens qui savent exactement où ils veulent aller et qui ont également le mandat et l'espace pour faire leur travail. Et nous avons des employés fantastiques. Ce que je ressens énormément, chaque jour à Neerpede, c'est cette faim et cette envie de montrer à nouveau que nous sommes Anderlecht et que nous voulons revenir. J'ai vu tous ces gens souffrir cette semaine, mais en même temps, je les ai tous vus se retourner contre eux. Ils ont dit : nous n'allons pas laisser cela se produire.
Personne n'est plus grand que le club. Je veux me remettre en question. Et j'espère que nous pourrons maintenant resserrer les rangs et tous revenir derrière le club.
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