Quand Mercato rime avec Fiasco !

OPINIONS Le bilan du mercato du Sporting sous la loupe subjective (?) de Kargamel.
 

Vandenhaute, Fredberg et Riemer nous l'avaient annoncé à grands coups de déclarations tapageuses, le mercato du Sporting serait à la hauteur des (dernières) espérances des suppporters et surtout des lacunes abyssales affichées par le noyau actuel.

Pour rappel, il y a 15 jours à peine, Monsieur Vandenhaute était monté courageusement à la Tribune pour prétendument communiquer à propos de la situation désastreuse du Sporting.

12 minutes. Une apparition. Une interview plus proche du cinéma muet du grand Méliès que de la longue tirade du nez de Cyrano de Bergerac.
Monsieur Vandenhaute avait pourtant bien des allures de Pinocchio.

En effet, le président non-exécutif a davantage esquivé la plupart des questions pertinentes ; notamment celles à propos de ses responsabilités effectives, des différences entre son ancien et son nouveau rôle ou encore sa définition de l'entraîneur moderne.

Les plus sensibles auront sans doute versé quelques larmes lorsque le millionnaire entonna l'émouvant couplet de la souffrance de ses proches.
Mais la plupart des supporters du Sporting réservaient leurs rivières lacrymales au triste sort de leur club de cœur aujourd'hui désossé.

On retiendra encore le profil qu'il avait déterminé au moment d'engager Mazzu, je le cite :
« On voulait un entraîneur belge, avec beaucoup d'expérience et un people manager »

A bien considérer l'engagement de Riemer, un Danois, qui n'avait jamais mis les pieds en Belgique qu'à des fins de tourisme ou jamais pris en main les moindres rênes d'une équipe première, on peut légitimement s'interroger sur la solidité des processus décisionnels de la direction.

Le point culminant de ce sketch était toutefois atteint lorsque le maître de la cérémonie cathodique demandait au Président comment il comptait rassurer ses supporters :
« On va montrer pendant le mercato qu'on est ambitieux, on n'est pas riche mais on est en bonne santé. On va redevenir le club n°1. J'en suis sûr. Quand ? Le plus vite possible ! »

En somme, un credo bien plus qu'un plan d'action rondement pensé.

Si le script n'était pas du niveau de la fameuse lettre, on n'en était pas loin. Magnifique.

Les supporters, grands consommateurs de couleuvres devant la direction, pouvaient dormir sur leurs 2 oreilles, le Sporting allait renaître de ses cendres tel un Phénix.
La roue de la fortune, qu'il ne faut pas prendre dans le sens pécuniaire du vocable, allait enfin tourner.

Le moins que l'on puisse écrire au lendemain du Mercato, c'est qu'on est loin du compte.

Le Sporting, osons le dire, a même gagné en ridicule tant il apparaît tant et plus comme un dindon qu'il est facile de plumer.

Après les départs de Silva, Esposito et les dernières frasques de l'inimitable Raman, l'attaque mauve est passée du statut de fantomatique à celui d'inexistant.
La priorité absolue était non pas de retrouver un 9, carence systémique qui colle au RSCA depuis des années maintenant mais deux !
Les cibles visées eurent successivement pour nom Henry, Ratkov, Salama et Arokodare.

Hélas, toutes les tentatives se soldèrent par des échecs cuisants.

Henry s'est blessé, bien qu'aucun accord ferme entre le RSCA et Vérone n'ait pu être établi.
Encore heureux…

Si les deux pistes suivantes foirèrent essentiellement en raison d'offres trop frileuses, l'avortement de la troisième confine au sublime dans l'art de passer pour des couillons.
Alors que le Nigérian de 22 ans avait passé et réussi ses tests médicaux au Sporting, l'attaquant s'est tout bonnement tiré en direction du Racing Genk, tout heureux d'avoir banqué un max avec la vente  d'Onuachu (18 + 3 millions).

L'agent Didier Frenay, en procès faut-il le rappeler avec le RSCA, aurait dévoyé le renfort à destination du club limbourgeois qui aurait déboursé 5 millions d'euros pour s'attacher ses services.
Ne dites plus « coup de Jarnac » mais « Coup de Diagne » !
Quoi qu'il en soit, la botte secrète jouée par les Brugeois a, semble-t-il, fait des émules.
La constante dans ces affaires est le pigeon connu pour son plumage aux reflets violets.

Et dire qu'on a vendu El Hadj, 20 ans, pour 2 millions d'euros au RC Genk…
On ne prête décidément qu'aux riches…

Si je ne me censurais pas un peu, je vous parlerais bien de vaseline pour la circonstance.

Quoi qu'il en soit, nos décideurs inspirés tentèrent un dernier tour de force en jetant in extremis leur dévolu sur Islam Slimani.
Un prénom qui ramène à la foi et suggère la dimension mystique du transfert.

L'attaquant est, il est vrai, un beau bébé (1,88m et 83 kg) mais il n'est pas né de la dernière pluie. Le colosse d'Alger accuse en effet 34 ans et 8 mois au compteur. Presque 35 balais.
In Old We Trust ?

Certes, ce Mbokani du Maghreb présente un bien beau CV mais avec 1 unique rose plantée pour le compte du Stade Brestois en 16 confrontations, on serait tout de même surpris qu'il retrouve ses qualités de jardinier prolifique et sa deuxième jeunesse au Lotto Park.
On y voit si peu de miracles ces dernières années…

Mais à cœur vaillant, rien d'impossible.

On le dit bon finisseur, travailleur et habile dans les airs. La vitesse n'a par contre jamais été son fort.
Côté stabilité, le garçon vient d'endosser 8 vareuses différentes en 4 saisons. Voilà bien qui, à l'approche du Carnaval, pourrait se révéler une qualité intéressante.

Plus sérieusement mais aussi plus inquiétant, ses 3 derniers contrats (Olympique Lyon, Sporting Portugal, Stade Brestois) ont été résiliés.

Mais pas de panique !
Selon votre humeur, rien n'est encore perdu ou gagné dans ce dossier car à l'heure de boucler ces lignes, le couperet de la visite médicale n'a pas encore livré son verdict.

Pour être honnête, il serait injuste de juger prématurément ce transfert mais une chose est cependant certaine, il ne s'agit à l'évidence ni d'une solution d'avenir, ni d'un investissement.
Mais pense-t-on encore autrement qu'à court terme au Sporting ?
6 mois de contrat ont été évoqués par la presse. Sérieux ?

Les optimistes diront que c'est mieux que rien et qu'on ne risque pas grand-chose.
Les pessimistes auront mille et une raisons de faire la chronique d'un échec annoncé.
Il ne manquerait plus qu'il se blesse… auquel cas, qu'il sache qu'il trouvera en Trebel, un ex-Nantais pour lui rappeler les beautés de la Bretagne, confortablement installé dans le jacuzzi.

Riemer ne compte pas (plus) sur Adrien mais il est toujours là et il est écrit qu'il le sera jusqu'au dernier jour de son joli contrat.

Les supporters bretons semblent en tout cas ravis de voir le meilleur buteur de l'histoire de l'équipe nationale algérienne mettre le cap sur Bruxelles.
A pied, à cheval, en voiture et même en bateau, à en croire les réseaux.
Pas certain, que l'accueil soit aussi favorable à l'arrivée.
L'avenir, très proche, nous le dira.

L'épisode de l'insaisissable n°9 n'est hélas pas unique en son genre.
Le transfert d'un latéral gauche semble tout aussi ubuesque.

Si on avait pu comprendre le transfert de Gomez vers City contre écus sonnants et trébuchants, le départ concomitant de Bogdan Mychaylichenko était beaucoup moins heureux.
Jugé trop court à l'ombre de Saint-Guidon, l'Ukrainien fait aujourd'hui la joie du Shaktar au sein duquel Bogdan est titulaire indiscutable.

Auteur d'un but et de 2 assists, le brave Bogdan a même pratiquement doublé sa valeur marchande en 6 mois.
Toujours divinement inspirés, les dirigeants de la maison mauve ont cru bon d'inclure une option d'achat dans le contrat de location du back gauche.
Autant dire qu'on ne le reverra plus…

Ce qui est le plus frappant dans cette affaire, c'est que le Sporting n'avait pas la moindre solution à ce poste au moment de signer son bon de sortie.
Sardella et N'Dyaye font bien ce qu'ils peuvent mais pareille stratégie n'est-elle pas incompréhensible ?
Chacun appréciera.

La direction a finalement reconnu l'hérésie qu'elle avait elle-même instaurée et amorcé la rédemption attendue en s'adjugeant Harry Toffolo.
Comme pour marquer sa volonté de rejoindre le cercle mauve, le latéral de Nottingham assistait au match vierge de tout tir cadré contre l'Antwerp. Les tests médicaux au vert, l'affaire semblait dans le sac.

Hélas, une histoire nébuleuse de blessure allait changer le bon vin en vinaigre.
Un miracle dont on a le secret au Parc Astrid.
Caramba, encore raté !

Les huiles de l'avenue Théo Verbeeck, toujours promptes à prendre la balle au bond, ont alors essayé de convaincre Sinkgraven de Leverkusen.
No way. Le milieu offensif néerlandais n'est pas fou !

Et nous voilà gros Jean comme devant, expression qui sied à merveille à la ligne d'attaque du Sporting.

Pour être de bon compte, il convient de porter au crédit de la direction, la venue de Dreyer.
Si l'ailier danois n'a pas fait des débuts extraordinaires, on peut pour le moins, les qualifier d'honnêtes et les perspectives qu'il laisse entrevoir sont plutôt prometteuses.

Selon différentes sources, l'ailier danois a été attiré pour la somme de 4 millions.
Une jolie somme pour un poste qui était vraiment à pourvoir.
Apparemment, bonne pioche.
C'est hélas la seule enregistrée à ce jour.

Dans l'autre sens, on enregistre les départs de :

Hoedt (Watford, 2 millions)
Duranville (Dortmund, 13 millions)
Aït El Hadj (Genk, 2 millions)
Esposito (Bari)
Silva (PSV),
Enock Agyei (Malines via Burnley,  0,35 millions)
 
Le départ de Duranville est sans doule plus douloureux. Mais puisqu'il ne voulait pas resigner…

Selon Le Soir, Burnley aurait une nouvelle fois tenté de signer Bart Verbruggen qu'il aurait laissé terminer la saison au Sporting.
La direction a décliné, le jeune gardien néerlandais étant le N°1 présumé pour la saison prochaine.

Hendrik Van Crombrugge aurait quant à lui refusé plusieurs offres dont une de Nottingham.

Apparemment, personne ne s'est manifesté pour Amuzu.
Allez savoir pourquoi.
 
En conclusion, le bilan financier de ce mercato est largement favorable.

La masse salariale a diminué considérablement avec les départs de Hoedt, El Hadj, Silva et Esposito.
Toutefois, les salaires importants de Trebel et Van Crom continueront à peser sur le budget sans qu'ils aient un rôle sportif utile à la mesure de la dépense.

En termes d'entrées sorties, le RSCA a enregistré un bénéfice avoisinant les 13 millions.

Les supporters seraient sans doute satisfaits s'ils supportaient une banque.

Mais il s'agit de football et d'un point de vue sportif, le club est à l'agonie.
Incapable de se créer des occasions de but, éliminé de la Coupe, ils végètent à la 11me place du classement général à bonne distance des Playoffs du pauvre.

Il ne lui reste en fait que la Conférence League pour faire quelque peu illusion.
Et ça ne devrait plus durer.

Riemer, confiant, naïf ou manipulateur selon votre point de vue, avait annoncé avec conviction que les supporters seraient contents mardi à minuit ; Fredberg abat un tel travail qu'il ne saurait en être autrement.

Je ne sais pas ce qu'il en est pour vous mais ce n'est pas mon cas. Loin de là.

La montagne n'a pas même accouché d'une souris, il s'agit ni plus ni moins, d'une fausse couche.

Le pire dans ce triste film est sans doute l'atteinte portée à l'image d'un club qui fut jadis le plus grand de Belgique, faute d'une administration calamiteuse incapable de freiner sa chute.
Cette fois, c'est Genk qui a tourné le RSCA en bourrique.

Les joueurs, de second voire de troisième plan, déclinent aujourd'hui avec mépris les propositions qui leur sont faites. Peut-on les blâmer ?

La jeunesse, en tout cas en partie, ne croit plus au projet du RSCA pour peu qu'il y en ait encore un.

On peut parfois se demander si les dirigeants du RSCA croient encore en leurs propres jeunes ou s'ils les voient seulement comme des produits à vendre au plus vite pour assurer des revenus à quelques élus.

Les tonitruantes affaires Vercauteren, Kompany, Mazzu, Verbeke et Kindermans n'ont rien arrangé.

Les supporters voyous ont eux aussi contribué à salir la réputation du Club par des comportements indignes de sa grandeur contre Berne et à Sclessin.

Le traitement réservé à certains joueurs comme Vancrom ou Trebel est aussi sujet à caution.

Les départs prématurés de Silva, Hoedt et Esposito n'inciteront pas davantage à la confiance.

Je me relis et j'ai mal aux yeux.
Fort heureusement, cet article est subjectif et probablement infondé. Une fiction.
 
Mais à force d'être déçus, ne finirons-nous pas par nous résigner ?
Certains ne le sont-ils pas déjà ?
 
COYM
 
Kargamel