L'Affaire "Humo" sous la loupe subjective de Kargamel

MERCREDI, 8 FÉVRIER 2023, 06:16 - kargamel
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OPINIONS Les faits. La réaction du RSCA. L'avis de votre serviteur.

 
 
Les récents résultats du Sporting d'Anderlecht sont plutôt de nature encourageante.

7 pts sur 9 assortis de 3 clean sheets. Même s'il faut relativiser ces performances avec le fait qu'on a rencontré les deux derniers du classement au cours du triptyque considéré, le Sporting va mieux ou moins mal, c'est selon.

Le magazine «Humo» a toutefois choisi d'aborder le RSCA sous un angle différent, celui de l'attaque. Mais pas celle à laquelle on devrait penser quand on évoque le football.

Plutôt que de nous parler de Slimani, Raman ou Stroeykens, le magazine flamand a ainsi publié ce mardi un article incendiaire dans lequel Wouter Vandenhaute et Peter Verbeke sont sévèrement écorchés.

Le désormais président non-exécutif et l'ex-CEO du club, y sont décrits, sur base de témoignages anonymes de prétendus anciens collaborateurs du RSCA, comme, je cite : « deux psychopathes »,.

L'article rapporte encore que, selon ces mêmes sources pour le moins discutables, Peter Verbeke était surnommé, je cite : « petit nazi » tant il aurait été abominable avec ses collaborateurs et qu'il ne touchait pas moins qu'un salaire de 550.000 euros/an.

En outre, on apprend encore que Wouter Vandenhaute percevrait lui une rétribution annuelle de 500.000 euros facturée au RSCA par la société qu'il détient avec son épouse et qu'il chargerait de surcroît l'ardoise du club avec les additions faramineuses de ses repas luxueux.

Avouez que dans un club en proie aux difficultés financières que l'on connaît, ça fait mauvais genre.

Au rayon transfert, ces sources, décidément intarissables, auraient alertés Monsieur Vandenhaute sur le risque financier que constituait l'engagement de Jan Vertonghen, eu égard à son imposant salaire, avertissement dont l'ex-président, bien que conscient du danger, n'aurait pas tenu compte.

N'en jetez plus la coupe est pleine !

Si on en croit l'article, une première réflexion amène à penser que le témoin anonyme et à charge devait alors occuper une fonction de grande importance au sein du club…avant son renvoi.
On imagine mal, vous en conviendrez, un responsable du matériel, un jardinier ou un employé lambda, interpeler le Président pour lui prodiguer des conseils en matière de gestion !

Il n'est pas davantage plausible que le speaker du Lotto Park, les stewards ou le gérant du fan shop connaissent avec tant de précisions les prétendus émoluments de Vandenhaute, Verbeke et Vertonghen.

A moins de faire preuve d'un esprit stratégique qui ferait pâlir de jalousie Machiavel lui-même, Coucke, Fredberg, Riemer, Vandenhaute et Verbeke peuvent être logiquement écartés de la liste des potentielles balances.
Ca réduit, il me semble, fortement le champ des possibilités.

Cette histoire (à dormir debout ?) est-elle au fond plausible ?

Il y a, sans doute et comme souvent, dans ce récit une part de vérité et une part d'interprétation subjective, voire de fiction.

Quoi qu'il en soit, s'il est difficile voire impossible de séparer le grain de l'ivraie sans être introduit dans le sanctuaire de l'institution mauve, on peut légitimement s'interroger quant aux méthodes et à l'objectif poursuivi par la diffusion de telles accusations.

Si les journalistes sont autorisés à taire l'identité de leurs informateurs lorsque les tuyaux donnés l'ont été sous la condition d'anonymat ou qu'ils pourraient les mettre en danger, il est souhaitable sinon pertinent que celle-ci soit mentionnée, ne serait-ce que pour valider les propos tenus et permettre comme dans le cas présent, aux offensés d'amorcer leur défense en toute connaissance de cause.

L'époque et la presse ont certes aujourd'hui beaucoup changé mais au cœur de la sordide affaire Dreyfus, Émile Zola, lui, s'était exposé personnellement à de lourdes poursuites en signant de son nom son célèbre « J'accuse » et dans lequel il incriminait nommément, pas moins d'une dizaine de personnages de haut rang.

La lettre ouverte était directement adressée au président de la république française himself, (Félix Faure). Et en première page de l'Aurore, s'il vous plaît !

OK, ce n'est pas encore le Cosmopolitan ou Humo mais avouez que ça claque !

Au prix d'un travail journalistique minutieux, le romancier tribun obtint alors la révision du procès de l'infortuné Capitaine, même si l'auteur de Germinal fut lui-même contraint à l'exil.

Ne s'agit-il pas de l'illustration parfaite s'il en est, du courage journalistique, du sens de l'éthique mais aussi du pouvoir de la presse, si importante en démocratie quand celle-ci exerce bien son métier.?

On est, de mon point de vue, ici bien loin du compte et on peut légitimement se demander quelles sont les motivations profondes de l'auteur de cet article qui ressemble davantage à un pyromane qu'à un serviteur de la vérité échafaudée sur des preuves.

On ne peut pas non plus demander au rédacteur d'Humo d'être l'égal de Zola, on se contentera de savoir qu'il l'a lu. Au moins un peu.

Mais puisque l'air ne fait pas la chanson, j'emprunterai à Florent Pagny, les paroles qu'il a écrites en l'honneur d'une certaine presse et qu'il n'est pas superflu de partager ici sans modération :

« Presse qui roule pas vraiment cool
Presse qui coule me casse les couilles
Vous êtes quelques-uns à vous croire divins
Des pseudo-intellos qui jouez du stylo
Des artistes ratés vous êtes nés frustrés
Presse qui roule pas vraiment cool
Presse qui coule me casse les couilles
Je vous fait la confesse je n'vais pas vous rater
Vous écrivez sans cesse sur notre vie privée
Occupez-vous de vos fesses et laissez-nous chanter
Presse qui roule pas vraiment cool
Presse qui coule me casse les couilles
Rédacteurs en Chef relisez vos papiers
De vos sous-fifres chefs qui cherchent à exister
A travers l'agression pas pour l'information
Presse qui roule pas vraiment cool
Presse qui coule me casse les couilles »

 
Un délice de fin gourmet qui tombe à point nommé, vous en conviendrez !
 
Le Royal Sporting Club d'Anderlecht  n'a pas tardé à réagir au travers du communiqué suivant :

« Le RSC Anderlecht souhaite se dissocier de l'image unilatérale de la gestion du club, basée sur des sources sélectives et anonymes », a écrit le club dans un communiqué. « L'article contient des contrevérités et le club est indigné par l'utilisation de termes tels que nazi et psychopathes. L'image d'un club à la dérive et d'un actionnaire majoritaire qui souhaiterait vendre le club est en contradiction avec la réalité d'aujourd'hui. La direction accorde une grande importance à une gouvernance transparente et souhaite construire l'avenir en sérénité. »
 
Je ne saurais pour ma part trop suggérer aux instances du RSCA de montrer les dents et de hausser le ton.

Trop is te veel.

Le Sporting est une bête blessée.
Même si l'institution mauve a un peu-beaucoup cherché les ennuis ces derniers temps, faute d'une gestion éclairée, le moins auquel elle puisse prétendre, est la neutralité de ceux qui en relatent l'actualité.

Les supporters du Sporting, ne sont pas les derniers à manifester leur mécontentement face à ce qu'il leur semble être des hérésies parfois.
Ils sont d'ailleurs souvent qualifiés de supporters les plus exigeants du pays et bien que ce ne soit pas à proprement parler un compliment, ils acceptent sans pinailler cette piquante étiquette.

Que voulez-vous, We are Anderlecht et la grande histoire de notre club est encore trop présente dans les mémoires pour qu'il en soit autrement.

Certains d'entre eux vont même jusqu'à commettre des actes regrettables que d'autres, dont je suis et nous sommes nombreux dans ce cas, condamnent sévèrement.

Le Sporting n'a en somme pas besoin qu'on en rajoute.
Ni dans les stades, ni dans la presse, ni sur les plateaux de télévision.

Nous, supporters responsables, veillons au grain et la direction a déjà bien suffisamment à faire avec ses sympathisants pour que des éléments extérieurs s'autorisent à étancher leur soif de destruction ou éponger leurs frustrations sur le dos de la bête convalescente que nous aimons tant.

Mens sana in corpore sano !

Plus que jamais :  COYM !
 
Kargamel
 



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