Kargamel : Le retour du coeur

SAMEDI, 25 FÉVRIER 2023, 10:53 - kargamel
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OPINIONS Une semaine pas comme les autres au Lotto Park.
Contrairement au tristement célèbre Jeudi noir, les actions du Sporting sont reparties à la hausse jeudi dernier.
 
Vivement dimanche !

Une soirée agitée

Au sortir du stade ivre de bonheur mais pas que, je rejoignais l'un des Q.G de quelques habitués pour refaire le match avec Jo, Phdelsa et Westham76 que je salue.

Il faut dire que mes voisins de strapontins avaient opté pour le format de 50 cl dès l'échauffement.
C'est ce qu'on appelle mettre les petits plats dans les grands.
Soirée européenne oblige et celle-ci promettait, comme les verres, d'être à la hauteur.

Rapidement, nous nous accordions sur le fait que si la rencontre n'avait pas été d'un niveau technique mémorable, l'intensité mise par nos joueurs dans leurs actions avait été réellement remarquable.

A défaut de smoking, le Sporting avait enfilé son bleu-violet de travail. En toute humilité.

La suspension de Murillo constituait en soi un caillou déjà bien horripilant dans notre soulier droit et la défection en last minute de Debast plombait aussi l'autre chaussure.
Il revint à Arnstad de suppléer numériquement Zeno dans notre arrière-garde. Une pige bien délicate s'il en est.

Mais il était écrit que le courage et la solidarité seraient cette fois l'arme fatale du Sporting.

Nos demi-portions allaient tenir tête à des armoires à glace, non dépourvues de qualités footballistiques et de surcroît routinées à toutes les astuces y compris les plus détestables.

Si la réussite nous sourit quelque peu sur le but d'ouverture, elle nous bouda plus tard sur l'envoi supersonique de Raman sur la barre, Dreyer ayant lui-même tâté du bois au cours de la manche aller, de sorte que sur les 2 matches, la qualification ne souffre aucune contestation.

Vertonghen, Refa, Slimani, Diawara ont joué les exemples, N'Diaye a joué avec un tel cran qu'il confinait parfois à l'insolence au combien appréciable pour semer la zizanie en territoire bulgare.
Les autres à l'image d'un Sardella de plus en plus fiable, se sont battus. En équipe. Sans rechigner à l'ouvrage.

Mais n'allez surtout pas vous imaginer que le Sporting n'a aucunement brillé au cours de la soirée.

Si la plupart des facettes présentées par ce Sporting reflétaient plutôt les valeurs nobles de ce sport de dingues, deux d'entre elles avaient scintillé jusqu'à aveugler les émissaires de Razgrad.
Verschaeren a été monstrueux, indiscutablement le joueur le plus éblouissant sur la pelouse.
Quel match référence pour notre Yari ! Époustouflant.

Riemer le compare volontiers à Modric, c'est sans doute flatteur et probablement exagéré mais aucunement ridicule.
Comme l'inusable joueur croate, Yari dispose d'une technique en mouvement parfaitement ciselée, et une attitude irréprochable. Comme son illustre modèle, le lutin mauve place toujours ses immenses qualités au service de l'équipe. Et quand il ose oser, il est magnifique.

Certains diront, avec raison, pour tempérer la comparaison que Modric joue les cadors depuis 15 ans au plus haut niveau et qu'il s'est bâti un palmarès long comme le bras et même deux.
A ceux-là, je dirai que Yari, du haut de ses 21 ans, a encore 15 ans devant lui pour marquer, à sa façon, l'histoire de ce sport.

Hazard s'est retiré chez les Diables, l'heure de Yari doit maintenant sonner.
S'il peut maintenir ce niveau sur la durée, son envol est assuré.

Quant à Bart, l'impénétrable, il faisait montre de toute l'étendue de son talent en se montrant plus étincelant encore que son 3 pièces orange fluorescent.

Je l'ai dit et le redis sans trahir mes propos antérieurs, je ne suis pas un fan de Riemer et je ne perçois pas toujours les intentions cachées derrière ses décisions.
Quoi qu'il en soit, le bilan comptable du T1 danois et la grinta qu'il a insufflée au groupe, doivent être portées à son crédit.
Sans discussion possible.

Il est peut-être l'homme que la situation particulière de notre Sporting exigeait.
Et tant pis, si je ne suis pas encore un fan.
S'il continue de la sorte, je pourrais même le devenir et admettre que je me suis tout bonnement trompé.

Il est en tout clair que l'homme au demeurant très sympathique apporte l'énergie positive qui manquait cruellement.
 
Les matches contre Villareal à venir seront des matches de gala.
 
La Conference League , une coupe en chocolat ?
Peut-être mais dans ce cas, gageons qu'il s'agisse alors d'un 99% cacao au moins…
 
Si tenter d'obtenir une réservation à la table des quarts de finale, face un pensionnaire de Liga, récent vainqueur de l'Europa League (2021) et demi-finaliste de la défunte Ligue des Champions, n'est pas de nature à faire saliver les fins gourmets du ballon rond, c'est à ne plus rien comprendre.

D'autant plus que nous avons été le plus souvent forcés au régime sec ces dernières années.

Peu importe au fond l'issue de ce prochain duel, du moment que l'équipe donne, comme jeudi dernier, tout ce qu'il y a à donner.

Pour une fois, le Sporting sera largement l'underdog voire un Lilliputien dans cette affaire.
Pourtant, au prix d'une solidarité parfaitement coordonnée, les petits hommes finirent par terrasser celui qui leur semblait être un géant.
Gulliver, lisez Villareal, n'a qu'à bien se tenir.

On a 10% de chances ? Parfait. C'est toujours beaucoup plus que zéro !
Voilà que je me mets à faire du Tichou ;-)
Jouons-les crânement et croyons dur comme fer à une issue favorable tant que les carottes ne seront pas cuites.
 
 
Une anecdote insolite
 
La soirée de jeudi fut vraiment merveilleuse, à plus d'un titre.
Le hasard de l'attribution des tickets avait placé à mes côtés un supporter de… Feyenoord.
Étrange, non ?
 
Le Hollandais, grand comme il se doit, était revêtu pour la soirée de la panoplie complète du supporter mauve.

Cet intoxiqué de ballon rond avait fait la route (4 heures) pour assister au match au Lotto Park. Respect !
Le Sporting, c'est son club de cœur hors de ses frontières, preuve qu'il a des références solides en matière de foot. Un connaisseur !  ;-)

Le récit de ses aventures en notre royaume toucha au sublime quand il me raconta avoir assisté au match FC Bruges –FC Porto lors de son passage dans la Venise du Nord pour raisons professionnelles.
Il faut dire que la grande majorité de ses collègues belges ont le cœur teinté de Blauw en Zwart.
Invités par ces derniers pour assister à la démonstration du Club, notre kaaskop s'était rendu au Breydel.

Vu que le coefficient belge ne revêt aucune importance à ses yeux, il m'a raconté, avec délectation, la bonne semaine qu'il avait vécue en harponnant sans réserve ses collaborateurs amateurs de gazelles après leur déroute face à la bande à Conceiçào.

J'étais mort de rire. Il n'y a pas à dire, le gaillard avait manifestement bien assimilé les subtilités de notre championnat. Un connaisseur, j'vous dis !
 
Je peux vous certifier que le sympathique batave ne dépareillait aucunement dans le cœur du Purple Heart. Il connaissait même les chansons et contrairement à la réputation qu'on leur prête, le Hollandais n'était pas avare… de décibels.
Son énergie à soutenir les nôtres étaient à l'image de celle déployée par nos vaillants sur la pelouse.

Intuile de vous décrire la fierté sans bornes qu'il arborait à la fin des débats en voyant que son compatriote, en uniforme oranje, s'était érigé en héros de la soirée.
On ne changera décidément pas nos cousins voisins.

Lorsque Yari mettait un terme définitif à tout suspense d'une pêche imparable, nous sommes tombés dans les bras de l'un l'autre alors que nous étions encore des inconnus 2 heures auparavant.
Le foot est décidément spécial. Un truc de dingues, j'vous dis.

Le retour du coeur
 
Honnêtement, ce ne fut pas du football avec un grand F, loin s'en faut.

Mais même en faisant abstraction du résultat positif, les joueurs du Sporting s'étaient donnés, à fond.
Pour eux-mêmes d'abord, pour le club et pour les supporters.

Il était clair que la bande à Riemer, du premier au dernier, était en mission presque céleste.
Ils voulaient manifestement offrir quelque chose au public et ils l'ont fait.
 
Ce que je croyais perdu dans les travées du Lotto Park avait l'espace d'un soir été retrouvé.
De l'émotion. Du coeur. Des frissons. De la fierté.
Une communion.
 
Le RSCA avait vibré. De haut en bas, de bas en haut.
Bon sang, que ça fait du bien !
 
On en redemande, gourmands impénitents devant l'éternel que nous sommes !
We are Anderlecht !
 

On est déjà tout émoustillé à l'idée d'en découdre avec les affreux jojos de la principauté.
Le stade sera chaud boulette comme une baraque à frites de la place de Linde, ça ne fait pas un pli !
 
C'est jour de fête dimanche. Quelle soit dès lors totale !

Au diable la fatigue, pour peu que le ballon puisse un peu tourner pour nous, foot champagne, mousseux, cava ou jus de pomme, tout nous ira.
Peu importera le flacon cette fois, pourvu qu'on ait l'ivresse.

 
COYM
 
Kargamel

 



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