Les humeurs du Bomber. La madeleine de Proust!

OPINIONS Dans son œuvre de 1913 A la recherche du temps perdu, Marcel Proust évoque une madeleine qui fait revenir à la mémoire du narrateur des souvenirs enfouis dans le passé. Cette réminiscence peut se produire grâce à un goût, une odeur, un son ou une couleur.
Il n'y a plus guère de monde qui lise encore cet auteur de nos jours, mais l'expression « la madeleine de Proust » est restée pour désigner un souvenir oublié qui resurgit de façon inattendue par le biais d'un de nos sens.
 

La rencontre de jeudi soir face à Villareal fut ma madeleine de Proust, car la prestation des Mauves soutenus par leurs fans tout au long de la rencontre me rappela les grandes soirées de coupe d'Europe d'antan.

Certains ont minimisé la prouesse du Sporting estimant que les Anderlechtois avaient juste fait match nul face à un adversaire modeste et sans s'être créé une pléthore d'occasions de surcroit.
C'est leur droit le plus strict, mais je ne partage nullement ce point de vue.
Villareal, ce n'est certes pas le niveau d Real, du Bayern ou Manchester City, mais c'est quand même le vainqueur de l'Europa League en 2021 et un demi-finaliste de la Champions League en 2022. Excusez du peu !
Si les Valenciens n'ont pas éclaboussé la rencontre de leur classe, Villareal n'en demeure pas moins une formation solide au sein de laquelle certaines individualités sortent du lot.
Tenir la dragée haute à une telle équipe relève de l'exploit dans le contexte actuel même si l'entraineur espagnol s'était délibérément privé de certains titulaires jugeant peut-être qu'il pouvait laisser quelques hommes au repos compte tenu de la faiblesse de l'adversaire.

Comprenez-moi bien, je ne prétends pas que ce match restera gravé comme une rencontre historique du RSCA, mais j'ai pu humer un parfum agréable qui a fait remonter des souvenirs d'une autre époque.
Et donc oui, j'ai apprécié la détermination et l'engagement des Mauves ainsi que quelques belles combinaisons telles qu'on pouvait en voir autrefois sur la pelouse du Parc Astrid.
Le résultat assez inattendu n'est pas sans rappeler celui du 13 avril 2017.
Ce soir-là, Anderlecht avait réussi l'exploit de tenir tête au grand Manchester United avant de se montrer héroïque une semaine plus tard à Old Trafford en arrachant des prolongations au cours desquelles, les Mancuniens n'allaient inscrire le but de la victoire qu'à la 107ème minute de jeu.

Ce ¼ de finale d'Europa League demeure à ce jour le dernier grand fait d'armes du Sporting, mais mon petit doigt me chuchote qu'il pourrait en aller de même jeudi prochain en terres espagnoles, car ce résultat doit profondément enquiquiner les Valenciens.
Bien que grands favoris au match retour, ils n'ont pas engranger à Bruxelles une victoire qui leur aurait permis d'aborder le retour en toute quiétude et de ménager leurs forces pour la conquête d'un ticket européen dans le cadre de la Liga.
Bien sûr, si c'est 3-0 après dix minutes, la messe sera dite, mais si nos Mauves font preuve de vaillance et parviennent à ne pas encaisser trop rapidement, toute issue pourra être envisagée.

D'ici-là, ce sera le Cercle de Bruges qu'il conviendra impérativement de battre ce dimanche soir faute de quoi les vacances des Sporting boys débuteront irrémédiablement dès le 23 avril prochain.
Dans ce cas, ce ne serait pas la douceur de la madeleine, mais une amertume prononcée qui inonderait mes papilles.