Les humeurs du Bomber. J'ai été naïf !

VENDREDI, 21 AVRIL 2023, 19:21 - Bomber
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AUTRE Oui, je le confesse humblement, j'ai été naïf de croire qu'Anderlecht, cuvée 2023, pouvait encore réaliser des prouesses.
L'espoir de revivre une demi-finale de coupe d'Europe 33 ans après la dernière en date m'a fait perdre la lucidité minimale dont doit disposer tout être humain.
A des années lumières des grands crûs du passé, le Sporting 2023 nous a réservé une piquette des plus infâmes que n'oserait pas servir le pire des restaurants.
 

J'y vais fort ? Bien sûr et je l'assume pleinement, car la désillusion de ce jeudi soir est à l'aune des espoirs engendrés par le résultat du match aller face à l'AZ Alkmaar.
Comme l'immense majorité des supporters, je me suis laissé enivrer par les dernières qualifications européennes en oubliant qu'elles résultaient essentiellement de circonstances particulièrement favorables plutôt que prestations réellement convaincantes.
Soyons réaliste, cette « belle » aventure aurait dû s'arrêter dès le 25 août dernier. Ce soir-là, en effet, le RSCA a éliminé aux tirs au but les Young boys de Berne qui méritaient pourtant amplement la qualification.
Cet accès aux poules de la Conference league allait constituer l'arbre qui cacha la forêt tout au long de la saison et permettre à Felice Mazzu de « tenir » pendant quelques mois.

Anderlecht parvint à se qualifier de justesse dans un groupe extrêmement faible, mis à part l'épouvantail nommé West Ham.
Qu'à cela ne tienne, les Mauves réussissaient à passer l'hiver au chaud pour la première fois depuis le règne de René Weiler.
Et la suite ?
La suite, ce fut une qualification aux forceps, liée à la révélation d'un grand gardien, face aux modestes Bulgares de Ludogorets, une élimination d'un bon club espagnol, qui nous a pris de haut, grâce une fois encore à des sauvetages miraculeux de Bart Verbruggen et enfin l'élimination européenne la plus humiliante que j'aie pu connaître en 53 ans, puisque la première campagne dont je me souvienne clairement est celle de 1969/1970 qui mena le Sporting vers sa première finale contre Arsenal.

Voilà, la messe est dite. Ite missa est, comme disait les curés avant le concile de Vatican 2 !
Circulez, y a rien à voir, comme l'aurait énoncé plus prosaïquement Coluche !
Et pourtant, pourtant ! Dans l'euphorie de la victoire 2-0 au Lotto Park, certains amis évoquaient déjà un déplacement à Prague pour assister à la finale.
Conservant probablement un soupçon de lucidité, j'avais répondu que rien n'était fait et que si on ramassait deux buts dans le premier quart d'heure, les compteurs seraient remis à zéro et qu'il deviendrait difficile de s'en remettre.
En toute franchise, j'imaginais cependant que le plus dur était fait face aux « Keiskops » et mon esprit était davantage orienté vers le futur adversaire en demi-finale.
Était-il préférable d'affronter une nouvelle fois West Ham ou de se heurter à Gand que nous n'avons plus réussi à battre depuis belle lurette ?
En définitive, pourquoi ne pas jouer West Ham. Après tout, nous avions valeureusement éliminé Villareal, l'autre grand favori de la compétition et avec la renaissance de notre équipe, nous étions bien capables de renvoyer les Londoniens à leurs chères études le long de la Tamise.

Le pire dans cette mauvaise farce, c'est qu'après avoir pris deux buts en 13 minutes, Anderlecht parvint à résister durant les 107 (un peu plus avec les arrêts de jeu) qui suivirent.
Plusieurs amis m'écrivirent que nous allions réaliser le hold up parfait.
Eh bien non, là où on pouvait espérer que Super Bart allait une fois de plus nous tirer d'affaire, ce fut Super Ryan qui stoppa deux envois pourtant pas mal tirés.
Les Bataves pouvaient exulter alors que nos esprits se tournaient tristement vers la dernière joute de la phase classique du championnat.

Faut-il espérer un nouveau miracle qui permettrait d'accéder aux playoffs 2 ou est-il préférable d'en rester là ?
On dit que le ridicule ne tue pas, mais subir de nouvelles humiliations face aux Brugeois et Liégeois n'est quand même pas recommandé pour nos artères.
Plusieurs fans m'ont dit qu'il valait mieux ne pas jouer des playoffs quasiment perdus d'avance afin que la direction puisse préparer correctement la prochaine saison en faisant des transferts judicieux permettant de renforcer l'équipe et de reprendre les entrainements en juin avec un noyau déjà constitué. Et certains d'ajouter que sans coupe d'Europe, on pourra tout miser sur le championnat.
HA ! HA ! HA !!! Je ne me moque nullement de cette idée tout à fait pertinente, mais vous pensez sérieusement que Verbruggen, Ashimeru, Murillo, Amuzu, Verscharen (ah non, lui, on va le garder !!!!) auront réellement envie de jouer uniquement la prestigieuse Jupiler league … pour se battre une fois de plus pour la huitième place ?
Ce qui motive l'immense majorité des joueurs, c'est la coupe d'Europe et/ou un championnat prestigieux. A défaut, un gros salaire peut en convaincre plus ‘d'un.
On aura quoi à proposer pour conserver les meilleurs ou moins mauvais (à vous de choisir le terme le plus approprié) de notre effectif ?
Evidemment, le seul transfert sortant de Verbruggen devrait rapporter un pactole permettant d'aller chercher quelques bons joueurs, mais vous êtes sûrs que cet argent sera intégralement réinvesti pour renforcer l'équipe ? Pas moi !
De plus, malgré toute l'estime sincère que j'éprouve pour Van Crom en raison de son professionnalisme et de son soutien envers celui qui a pris sa place, je n'ai pas envie de le revoir dans notre but après avoir vu jouer Verbruggen.

Bref, nous sommes confrontés à la quadrature du cercle sans avoir le moindre impact sur l'avenir du club.
Mais la faute à qui donc ? A Napoléon ? Certainement pas, laissons-le en dehors de cela.
Qui est fondamentalement responsable de cette déchéance ?
Il est facile d'accuser l'ancienne direction pour sa gestion peu rigoureuse ainsi que pour les cadavres qu'elle aurait laissés dans les placards.
Mais qui donc a tout chamboulé dans le club depuis son arrivée ?
Qui a fait table rase du passé ?
Qui a éliminé toutes les personnes qui jouaient un rôle en vue dans l'organigramme ?
Qui a réalisé des transferts chaotiques et totalement foireux tout en étant extrêmement onéreux ?
Qui a changé de sponsor ?
Qui a changé d'équipementier ?
Qui a voulu rayer le nom de Vanden Stock de l'histoire en allant jusqu'à changer le nom du stade ? Qui a fait perdre son âme anderlechtoise au club ?
Qui a démissionné de son poste de président de la pro League parce qu'il n'aimait pas les jeux d'influence qui s'y passaient ?
Qui a voulu jouer au chevalier blanc en se privant délibérément des managers et de leur réseau ?
Qui donc, pour le dire clairement, a foutu le club dans la m... ?
Cette personne s'est comportée comme un trapéziste qui ferait son spectacle avec des cordes totalement élimées, en se passant les mains sous l'eau avant de débuter sa prestation après s'être enfilé une bouteille de whisky et en travaillant sans filet.
Ce serait du suicide, me direz-vous, et c'est exactement ce qu'a fait ce triste sire avec notre club. Jamais, je n'oserais affirmer une telle chose sans la moindre preuve, mais si j'apprenais un jour qu'IL a sciemment voulu faire disparaître le RSC Anderlecht, je n'en serais pas étonné.

Allez, vivement dimanche !
Les prévisions météos annoncent un temps dégueulasse.
Le ciel s'associera à nous pour pleurer une ultime désillusion.
 



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