La valse à mille temps de Kargamel

SAMEDI, 2 NOVEMBRE 2024, 11:47 - kargamel
Anderlecht-Online No Image Found

OPINIONS Au 1er temps de la valse, il y a Marc, il y a Roger et le Sporting d'Anderlecht...

De nombreux habitués d'Anderlecht-Online se sont étonnés de mon mutisme depuis la dernière trêve internationale. Certains se sont même inquiétés de mon état de santé. Je les remercie et m'empresse d'emblée de les rassurer. Je vais moins mal que notre Sporting.

En vérité, des évènements imprévus ne m'ont tout simplement pas permis d'assister aux rencontres disputées face au Beerschot et Ludogorets, raisons pour lesquelles l'École des fans n'a pas paru à ces occasions.

Mais à vous lire avec attention, je ne crois pas avoir perdu grand-chose ou si peu.

Les renvois de Riemer puis de Fredberg conjugués à la déculottée reçue en terres brugeoises m'ont ensuite invité à prendre quelque recul afin de tenter de poser un regard objectif sur la situation de notre pauvre Sporting, à condition bien sûr, que l'objectivité puisse être de mise en matière de football. Ce dont je doute profondément.

Dans cette vaine tentative, j'ai décidé d'opter pour un scanning factuel de l'ère Coucke sans volonté d'exhaustivité, ce qui en soit, constitue déjà un biais subjectif !
Faute avouée…

Le retour dans le passé plutôt que vers le futur que je vous propose, sera sans doute moins plaisant que le voyage partagé en compagnie de Marty Mc Fly, Doc et Einstein mais il vaut indéniablement la peine d'être remémoré.

Une piqûre de rappel plus douloureuse qu'apaisante, je le crains.

Winston Churchill disait en substance que quiconque méprisait son histoire était condamné à la revivre

Il semble hélas que notre Sporting soit emberlificoté dans une boucle temporelle, au moins sous l'angle de sa trajectoire sportive.

Pour sortir de cette valse à mille temps, faudra-t-il patienter 20 ans pour s'offrir des détours du côté de l'amour entre le Sporting et ses supporters ?

Faudra-t-il patienter 100 ans pour que l'armoire à trophées refleurisse au printemps ?
A vous de juger. L'espoir fait vivre. Bon voyage !
 
Décembre 2017 : Marc Coucke rachète 70% des parts du RSC Anderlecht à la famille Vanden Stock-Collin. Il succède à Roger Vanden Stock à la présidence du RSCA

Novembre 2018 : Michaël Verschuren nommé directeur sportif.

Avril 2018 : Luc Devroe remplace Herman Van Holsbeeck au poste de manager sportif.

Août 2018 : Joma détrone Adidas qui régnait pourtant depuis un demi-siècle dans les vestiaires de l'institution mauve.

Décembre 2018 : Vanhaezebrouck est licencié, Belhocine assure l'intérim.

Janvier 2019 : Fred Rutten devient le nouveau T1 du RSCA. Frank Arnesen est nommé directeur sportif.

Mars 2019 : Recapitalisation du RSCA : 35 M.

Avril 2019 : Fred Rutten est licencié suite au match arrêté à Sclessin après 30 min alors que le score était déjà de 2-0.

Mai 2019 : Vincent Kompany revient au bercail comme Joueur-Manager.
Simon Davies devient le nouveau T1.
Anderlecht termine 8me du championnat et pour la première fois depuis 55 ans, le Sporting est absent de toute compétition européenne.

Juillet 2019 : Le Lotto Park expédie le stade Constant Vandenstock dans les livres d'histoire.

Octobre 2019 : Frankie Vercauteren est rappelé en tant que T1. Davies est rétrogradé dans le staff et Arnesen est remercié.

Décembre 2019 : Publication de la fameuse  lettre ouverte de la Direction à destination des supporters. Le Sporting y est annoncé jouant le titre et une qualification pour la CL en 2021-22.

Janvier 2020 : Karel Van Eetvelt est bombardé CEO. Wouter Vandenhaute,est nommé conseiller externe. Philippe Close et Patrick Lefevere rejoignent le CA.

Février 2020 : Simon Davies quitte le RSCA.

Mai 2020 : Wouter Vandenhaute accède à la présidence du RSCA, Marc Coucke fait un pas de côté. Michael Verschuren quitte sa fonction de directeur Sportif mais reste membre du CA.

Août 2020 : Poussé par l'ambition de VK, Frankie Vercauteren est limogé. Kompany prend sa retraite de joueur et devient T1.

Avril 2022 : Anderlecht perd sans relief la finale de la coupe de Belgique face à Gand.

Mai 2022 : Kompany quitte le RSCA pour Burnley. Vandenhaute opte pour Felice Mazzu pour le remplacer.

Octobre 2022 : Après un bon début de championnat (8/12), le Sporting s'effondre. Felice Mazzù est viré. Robin Veldman assure l'intérim.

Novembre 2022 : Jesper Fredberg est nommé directeur sportif, il engage Brian Riemer comme T1.

Décembre 2022 : Pour la première fois depuis cinq ans, les comptes annuels du RSCA sont dans le vert malgré des pertes opérationnelles élevées (Covid)

Janvier 2023 : Sous la pression du public, Vandenhaute fait à son tour, un pas de côté. Il est nommé président non-exécutif. Sans commentaire.
Le poste de CEO Sports est créé et attribué à Jesper Fredberg. Kenneth Bornauw est nommé CEO Non-Sports.

Avril 2023 : Anderlecht termine 11me du championnat et n'est même pas en ordre utile pour jouer les PO2. Une honte.

Juin 2023 : Fredberg nomme Mikkel Hemmersam Sports Manager du RSCA. Il dirigera l'académie de Neerpede.

Été 2023 : Fort du transfert lucratif de Verbruggen, Fredberg effectue un mercato retentissant : Dupé, Dolberg, Vazquez, Patris, Rits, Flips, Delaney, Augustinsson, Schmeichel, Hazard, Mendel

Septembre 2023 : Michaël Verschuren quitte le CA

Janvier 2024 : Mercato en mode hibernation. Kikkenborg et Gatoni en prêt sont attirés à Bruxelles. Bien que le départ prochain de Debast soit annoncé et que le flou total entoure Vertonghen, aucune mesure n'est prise pour construire l'avenir.

Avril 2024 : Le Sporting termine 2me de la saison régulière. Il a 7 points de retard sur l'Union et 12 d'avance sur le Club de Bruges. Rupture des ligaments croisés pour Thorgan Hazard.

Mai 2024 : Trop frileux, le Sporting s'incline sans combattre à domicile contre le FC Bruges dans le choc pour le titre. Anderlecht est passé à côté de son match et de la montre en or.

Juin 2024 : Jean Kindermans est remercié après 19 années de service au RSCA. Il s'engage avec l'Antwerp.

Été 2024 : Fredberg plante son mercato. A force d'attendre la sirène danoise, il s'est retrouvé bredouille. Avec les départs de Debast, Gatoni, Schmeichel, Delaney, Patris et les blessures longues de Hazard et Vertonghen, l'équipe est nettement déforcée. In extremis, Vandenhaute force les prêts de Edozie et Dendoncker. Le miracle Coosemans permet au Sporting de garder la tête hors de l'eau.

Septembre 2024 : Incapable de dominer les adversaires même modestes, Brian Riemer en disgrâce avec le public et les médias est poussé vers la sortie. David Hubert assure l'intérim. Aucune alternative sérieuse n'a été envisagée.

Octobre 2024 : Départ de Mikkel Hemmersam. Il est remplacé par le directeur Marketing Tim Borguet.

Octobre 2024 : Fort des bons résultats acquis essentiellement en Europa League, David Hubert est nommé T1. Pour sa première officielle, le Sporting s'incline chez la lanterne rouge. La semaine suivante, il est ridiculisé, dans la manière sinon dans les chiffres, au Breydel Stadium.

31 octobre 2024 Wouter Vandenhaute annonce que Fredberg et le RSCA se séparent d'un commun accord. Il est remplacé par Olivier Renard…son contrat comporte une cause de licenciement immédiat en raison de ses démêlés avec la justice dans le cadre de l'affaire « Mains Propres ».

Résumons les 7 glorieuses de l'ère Coucke (2017-2024) qui au regard du palmarès historique du RSCA ont toutes les allures d'un sort jeté suite au bris d'un miroir :
 
6 directeurs sportifs : Luc Devroe, Michael Verschueren, Frank Arnesen, Peter Verbeke, Jesper Fredberg, Olivier Renard
11 entraîneurs : Hein Vanhaezenbrouck, Karim Belhocine, Fred Rutten, Vincent Kompany & Simon Davies, Jonas De Roeck, Franky Vercauteren, Vincent Kompany, Felice Mazzu, Brian Rimer, David Hubert.
 
0 titre de champion (3me – 6me – 8me – 4me – 3me – 11me – 3me) – Moyenne 5,5me
0 coupe de Belgique
19-20 et 20-21 : absent de toute coupe d'Europe
21-22 Éliminé en préliminaire de la Conférence League par Vitesse Arnhem
22-23 ¼ de finale de la Conférence League.
 
En conclusion, il n'est pas usurpé de dire que le bilan sportif est en-deçà des attentes et en tout cas, pas à la hauteur des objectifs annoncés.
Parler d'échec de la direction, quelles qu'en aient été les composantes, n'a donc rien de farfelu.

D'un point de vue de la gestion humaine, on avancera que les cas Didillon, Trebel, Van Crom, Dupé, Frutos, De Roeck, Zetterberg, Vercauteren, Kompany, Stassin entre autres n'ont pas toujours bénéficié de cette noblesse qui paraît-il, oblige.
Même un estampillage marqué au fer Mauve ne semble plus avoir la moindre valeur dans ce nouveau monde si ce n'est, pour donner un coup d'envoi et entretenir le souvenir de notre grandeur passée.
Nilis ne me contredira certainement pas sur ce point.

Le point positif le plus marquant de l'épopée menée par Monsieur Coucke est sans conteste l'assainissement financier du club que d'aucuns qualifieraient même de sauvetage.
A ceux-là, rappelons quand même que Monsieur Dubuy Adventure avait lui-même largement lesté l'institution mauve en accordant des contrats aussi mirobolants que foireux (Sanneh, Bundu, Vlap, Saëf, Trebel…).

De bonne grâce, l'homme fort de Gand a assumé ses errements écus sonnants et trébuchants, mettant sans rechigner la main dans sa profonde poche.
Il a de surcroît fait un pas de côté, reconnaissant à l'issue des 2 premières années chaotiques, qu'il n'avait pas les qualités requises pour diriger un club de football de la stature du RSCA.

Son domaine, c'est la finance et le tirage de ficelles en coulisses. Il s'y est donc astreint. Un peu trop sans doute.

Vandenhaute, journaliste, spécialiste des médias et du cyclisme, ferait peut-être bien de s'en inspirer.

Il ne suffit pas d'être, un peu riche mais pas assez et un supporter avéré des Mauve et Blanc pour présider avec clairvoyance aux destinées du RSCA.
N'est pas Constant VDS qui veut !
L'un était visionnaire et avait le flair pour dénicher les talents, l'autre navigue à vue dans le brouillard dans des eaux qu'il n'a jamais sillonées.
Inutile, je pense, de préciser qui est qui dans cette métaphore.

Si on excepte l'enrôlement de Vertonghen, toutes les décisions que W. Vandenhaute a prises se sont finalement révélées désastreuses et il y a fort à parier que s'il n'avait pas lui-même mis la main à la poche, il y a belle lurette qu'il aurait été débarqué.

Il n'est pourtant pas à l'abri d'une embardée douloureuse. Avec ou sans bardaf.

La nomination du Renard rouge au poste de Directeur Sportif montre à quel point ce président, bien plus exécutif que ce que son titre de pacotille ne présage, est déconnecté du cœur battant du club qu'il est censé mener vers la voie du succès.

La mesure atteint même son comble lorsqu'on se souvient que Olivier Renard a honteusement manigancé au détriment de Coosemans lors de son passage à Malines. Colin, lui, n'a probablement pas oublié. Ambiance assurée.

Et que dire encore des liens de l'ex-gardien du Standard avec Velikovic et qui le plonge au cœur du scandale « Mains propres » ?

Il y a de quoi mettre ou remettre une paire de gants.
Il y a décidément une problématique récurrente avec les ex-gardiens liégeois…  mais à chacun ses démons !
Gilbert, si tu nous lis... (Je sais, je suis incorrigible !)

Avisé, notre exécutif président non-exécutif a donc intégré une clause de licenciement immédiat en cas d'inculpation…La confiance règne !
Qu'il est bon de collaborer en parfaite sérénité !

Wouter Vandenhaute, le rusé, sera probablement largement ovationné pour ce choix plein de finesse dès ce dimanche lors de la venue de Courtrai.

Les qualités professionnelles de O. Renard ne sont ici pas visées, même si elles sont loin de constituer une évidence.
Disons à minima, qu'à priori, sa nomination est peu en accord avec l'atmosphère actuelle.

Au bout du compte, de Kompany, à Riemer-Fredberg, en passant par Mazzu pour arriver à Renard, on est en droit de se demander qui s'est le plus lourdement trompé dans cette tragi-comédie ?

N'est-il pas temps que les financiers se contentent de financer et laissent aux spécialistes du ballon, la charge de gérer le football ?,

Encore faut-il que ces spécialistes soient propres sur eux et à tous le moins supporters d'Anderlecht. Noblesse oblige, pardi !

Quoi qu'il en soit, le plus grand club de l'histoire du football belge n'est aujourd'hui plus un grand, même dans notre minuscule royaume.

Charleroi, Westerlo, OHL, Dender ont été des adversaires trop coriaces pour les croquer.
Bruges et Genk nous ont carrément mis la pâtée.

Plus on regarde dans le rétroviseur, plus on saigne.

Ce que Bruges, Genk, l'Union et même l'Antwerp sont aujourd'hui, Anderlecht aurait pourtant pu le faire aussi.
Nous avions tant d'avance.

Est-ce seulement une question d'argent  ?
A vous de voir.

Rendez-vous au prochain temps de la valse en espérant qu'un jour, on puisse la danser à nouveau dans le Parc Astrid.

Cette fois, la valse aura mis le temps !

COYM
Kargamel

 

Source: © Source interne