OPINIONS Porté par sa faction sud-américaine, le Sporting s'est emparé du butin convoité par les carolos en passant par la petite porte.
Retour sur une soirée glaciale qui rapporte gros.
Autant vous le dire tout de suite, hormis son dénouement heureux, la soirée d'hier fut pénible. Température glaciale, stade muet seulement perturbé dans son morne silence de match amical, par la poignée de supporters anderlechtois qui avaient, comme moi, bravé le froid.
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Continuez à lire C'est que les beaux diables en ont déployé de l'énergie pour soutenir nos couleurs sans discontinuer. Chapeau bas !
Dommage que cette générosité sans bornes dans l'effort n'ait pas fait écho au sein de nos troupes.
Des circonstances atténuantes peuvent toutefois être avancées.
S'il n'avait pas été introduit à l'époque des légions romaines, le vocable « décimé » aurait sans doute été créé pour qualifier avec une régularité qui interpelle, le noyau du Sporting d'Anderlecht. Ashimeru, Vertonghen, Hazard, Edozie, Dolberg, Verschaeren, Stroyekens, Dao… N'en jetez plus, l'infirmerie est sold out !
Difficile dans ces conditions d'aligner une équipe conquérante.
Cependant, le seul fait de mentionner les absents ne suffira pas exonérer le RSCA, de la parodie de football proposé sur l'affreux tapis vert de Spirou, vraisemblablement laissé aux soins de Gaston Lagaffe. Sur ce point, les 2 Sportings sont pratiquement hélas logés à la même enseigne, l'un joue sur un champ de patates, l'autre sur un champ de betteraves, tous deux indignes du sport professionnel mais aussi du prix des places.
Et pourtant, sur la tôle ondulée du Stade du Pays de Charleroi, les Zèbres vêtus de leur beau pyjama à rayures, ont brouté, sans faire la fine bouche, le moindre mètre carré de verdure que les Mauves leur contestaient à peine.
Ainsi, pendant les 45 premières minutes, il n'y eût strictement rien ou presque à mettre au crédit de nos couleurs si ce n'est la combattivité affichée par Chino et le calme olympien de Hey. Sans un Cosemans toujours aussi fiable et une intervention poildecutesque mais salvatrice de la VAR, l'affaire aurait sans doute été entendue à la pause.
Il faut dire que le Zèbres avaient aussi bien aidé en optant pour leurs horribles sabots dénués de la moindre précision à trouver le cadre. L'attaque des Zèbres n'est fort heureusement pas celle du Fener !
Quoi qu'il en soit, on ne pourra pas mettre la maladresse des carolos sur le compte des Anderlechtois au décompte final. A chacun ses plaies.
Par contre, certaines décisions de notre T1 sont sujettes à discussion même si l'adage dit qu'un entraîneur qui gagne a toujours raison.
Les changements incessants de système par exemple : 3 défenseurs, 4 défenseurs, 5 défenseurs parfois au cours du même match. Thorgan au centre puis sur une aile ; Huerta sur une aile, puis l'autre puis en second attaquant. Oufti ! Quelle marmelade !
A la décharge de Hubert, il faut bien admettre qu'il n'a pas été beaucoup aidé par ses cadres.
Thorgan fut ainsi tout bonnement catastrophique. Il a peu entrepris et strictement rien réussi. Le contre-coup de son retour sans doute.
Dolberg dont la classe folle à la finition n'est plus à vanter, était hier dans son insupportable costume de Kasper.
Sans faire injure au buteur, quand il est dans son mood fantomatique, on joue littéralement à 10 !
Le choix d'Hubert de procéder par longs ballons, vu l'état du billard carolo, pouvait tout à fait se comprendre mais il cadrait peu avec la préférence du fer de lance danois, rétif au combat, au détriment du buffle argentin.
Si Vazquez est en effet critiqué pour son côté bourrin, mal dégrossi, avec lui, les défenseurs adverses ne jouent plus dans un fauteuil. Luis court sur tout, met son corps en opposition, prend des tampons et gagne des duels. En un mot, il va au charbon avec un courage qui force le respect. Le mien, en tout cas.
Je ne l'échangerais d'ailleurs pas pour un Nislon qui a fait les beaux jours de l'Union et qui patauge au FC Bruges. Je reconnais cependant que Tolu, Ivanovic et Jutgla ont une autre dimension mais je reste persuadé qu'avec un temps de jeu plus régulier et des ailes plus prodigues en centres de qualité, Vazquez enfilerait aussi son lot de buts.
Hier, c'était son soir et il n'a pas laissé passer l'occasion de servir son club et je m'en réjouis. Sa connexion avec Angulo et Huerta était en tout cas manifeste.
Hubert a donc marqué un point et même trois en faisant rentrer Angulo, qui par sa formidable action, a changé le cours du match. Vraiment dommage que l'équatorien ait cette fâcheuse tendance à se griser et a parfois en faire un peu trop. Il a en tout cas une accélération, balle au pied dévastatrice et il a dynamité a lui tout seul, la bonne organisation des Hennuyers.
Heureusement.
En moins de temps qu'il ne fallut pour le dire, le Marsupilami s'était ainsi fait détrousser par les desperados sud-américains d'El Sportingo Morados.
Simic, Hey, Maamar, Augustinson, Degreef, Adryelson, Rits et un Dendoncker très présent dans l'impact, mettaient les 3 précieux dérobés sans gêne à l'abri dans le coffre qu'ils protégeaient sans faillir jusqu'au coup de sifflet final, sous la vigilance de l'intraitable cerbère Cosemans.
Notre voisin de palier, battu à domicile des œuvres de Raman, pointe désormais à un tout petit point avant d'effectuer son plus petit déplacement de la saison.