Kargamel : Hacken était-il vraiment un accident ?

OPINIONS Contre toute attente, le Sporting s'est vautré à domicile contre le néo-promu.
En lieu et place du 9/9 espéré, une deuxième grosse tache sur la feuille de route.
Retour sur cette nouvelle déconvenue…

 

 
A la faveur d'un programme très accessible, le Sporting, dans toutes ses franges, avait escompté une qualification en Europa League et un 12/12 dans la compétition domestique.
Tapis rouge, strass et paillettes.
Après 6 matches officiels disputés, c'est plutôt soupe à la grimace et gueule de bois.
Cerise empoisonnée sur l'infect gâteau, même le Standard et son équipe de bric et de broc nous devance, réalisant au passage ce que nous n'avons plus fait depuis des lustres, tordre le cou à un cador.
 
Le Sporting, humilié à Hacken, a ainsi été prié de prendre de la porte et de s'engager dans les méandres tortueux de la Conférence League.
Si Tiraspol, auquel le FC Utrecht avait passé la bagatelle de 7 buts ne devrait pas poser de souci à qui que ce soit, l'AEK Athènes, voire Limassol, devrait constituer un plat beaucoup plus indigeste.
 
Le risque que le Sporting soit dehors de toute fête européenne dès septembre est par conséquent bien réel.
La cigale, avait au moins chanté tout l'été avant de se retrouver sans nourriture à l'approche de l'hiver.
On n'est pas près de danser…
 
Certes, nous n'en sommes pas encore là mais la prestation proposée hier a le don d'inquiéter même les plus optimistes.
 
Après un bon match contre Westerlo et une victoire peu rassurante au Cercle, le Sporting a balbutié son football pendant 100 minutes contre Zulte-Waregem et s'en est trouvé justement sanctionné par un adversaire qui semblait avoir davantage de métier que sa victime du jour. Quel paradoxe !
 
La composition initiale laissait beaucoup d'observateurs interrogatifs.
Comme à Hacken, le « Never change a winning team » n'eût pas voix au chapitre.
C'est qu'au Sporting, on innove, Monsieur !
We are Anderlecht !
 
Exit donc Hey et Llansana au profit de Simic et Saliba.
Bertaccini était quant à lui prié de ronger son frein sur le banc.
Doit-on comprendre qu'il n'est pas fit ou qu'il a été engagé comme supersub ?
 
Hasi nous donnera sans doute des éléments pour comprendre. Il a pourtant de la grinta, non ?
Dolberg, davantage un botteur racé de penalty qu'un attaquant remuant ne devrait donc pas trop s'inquiéter.
 
Alors que le match retour à Tiraspol devrait s'apparenter à une formalité vu l'écart engrangé, Hasi choisit la rencontre face à Zulte plutôt que celle en Moldavie pour faire souffler Llansana.
 
Étrange quand on sait que l'Hispano-Néérlandais avait constitué jusqu'hier, l'élément le plus fiable et le plus structurant de l'équipe, son métier étant salué urbi et orbi.
Avec ses 25 ans, il était tout simplement le vétéran de toute l'assise défensive du Sporting.
Tout aussi étonnant, est le maintien de De Cat qui, malgré ses 17 ans, est lui soumis au régime d'un match tous les 3 jours.
 
Nous n'avons évidemment pas accès aux datas mais sont-elles vraiment nécessaires pour constater que le gamin est en manque flagrant de fraîcheur ?
 
Saliba, puni sans ménagement à Hacken pour avoir perdu sa boussole, recevait une deuxième chance de retrouver le bon cap.
Comme en Suède, l'expérience a hélas tourné à la déroute.
 
Dans les faits, les clefs de l'entrejeu défensif avaient été confiées à 2 gamins inexpérimentés de 17 et 21 ans.
 
Hasi peut-il dès lors se plaindre qu'il a joué sans entrejeu en première période ?
Faire preuve de ruse et savoir commettre la faute nécessaire, ne sont-ce pas des qualités inhérentes à l'expérience ?
 
N'eût-il pas été plus judicieux de remplacer Saliba par Llansana ?
 
Côté défense, la posture n'est pas meilleure. Bien au contraire.
Sans cesse chamboulée, elle est aussi articulée autour de très jeunes joueurs (Maamar, Kana, Simic), Augustinsson fort peu à son affaire, faisant figure d'exception.
 
L'axe que forme Kana et Simic est tout simplement d'une lenteur indigne de la division 1.
Si Marco le revenant est excellent à la construction, l'un comme l'autre peine à se retourner et sont littéralement avalés à la course par la moindre mobylette.
 
Comme en plus ni l'un ni l'autre ne sont autoritaires au duel (Simic est méconnaissable), le Sporting se retrouve avec un axe ouvert aux 4 vents, transperçable et transpercé au moindre ballon lancé dans la profondeur.
 
Voir de surcroît le bloc du Sporting placé aussi haut, voire passer en 3-5-2 compte tenu de ces éléments, a toutes les allures d'un harakiri.
 
Comprenne encore qui pourra, le changement de Simic pour Hey pour les dernières minutes à 2-2.
 
Notre flanc droit suscite également quelques questions.
 
Le système semble intégrer l'abandon du flanc droit en possession (Verschaeren rentre dans l'axe) pour laisser le couloir ouvert à Maamar.
 
Le problème, c'est que Maamar n'est pas un piston et qu'il n'ose absolument rien tenter.
Il ne prend pas l'espace et ne dribble pas.
S'il perd la balle, c'est le néant dans son dos.
On ne peut donc en vouloir au jeune Marocain.
Il joue avec les qualités qu'il a et qui ne sont pas celles que son coach lui prête.
A son crédit, on épinglera la seule frappe valable en première période. Hors cadre.
 
Degreef n'est pas davantage taillé pour ce rôle.
On se demande bien d'ailleurs quelle est la meilleure place du Neerpede Boy.
 
En l'absence de Sardella et de Camara, le RSCA n'a tout simplement pas les hommes pour jouer le système que prône Hasi. Il n'y a pas de véritable flanc droit et Huerta, qui pourrait faire la farce, est porté disparu ou pas dans les plans de notre stratège.
 
De deux choses l'une :
Soit on adapte le système aux joueurs disponibles, soit on achète des joueurs adaptés au système que l'on veut jouer !
Doit-on une fois de plus demander aux joueurs de faire ce qu'ils ne savent pas faire ?
Certains ont essayé…ils ont eu des problèmes.
 
Résultat des courses, même si Saliba a été légèrement gêné par l'arbitre, le Sporting regagnait le vestiaire avec un 0-1 pas vraiment illogique même si Zulte Waregem n'avait pas manqué de réussite.
Ils avaient eu une occasion et l'avaient mise au fond.
De notre autre côté, nada si ce n'est une mouche qui a piqué Gabriel, sorti en catastrophe pour chasser les papillons.
 
En seconde période, Verschaeren était replacé dans l'axe alors que Degreef et Bertaccini montaient au jeu au détriment de Saliba et Maamar.
 
Les premiers effets ne se firent pas attendre.
Plus offensif, le Sporting revenait à égalité à la faveur d'un penalty forcé par Angulo et transformé par Penalty Man.
 
Trois fois hélas, Simic s'endormait sur un corner facilement concédé pour laisser Zulte reprendre le large sur un coup de boule d'Ujka.
 
On aurait pu penser que les dieux étaient anderlechtois lorsque Tanghe propulsa le ballon dans ses propres filets mais c'était sans compter sur la perméabilité généreuse de l'axe défensif anderlechtois, une nouvelle fois mis à mal sur une reconversion rapide des flandriens.
 
En fin de compte, en plus du désastre de Hacken déjà acté, le RSCA a déjà pris 5 buts à domicile contre Westerlo et Zulte.
Cette défense n'en est tout simplement pas une.
Le jeune Ozcan 19 ans sera-t-il celui qui va tout changer ?
Il est sincèrement permis d'en douter tant le mal est profond.
L'engagement d'un taulier en défense reste à mon sens une nécessité absolue, de même qu'un véritable flanc (piston ?) droit.
Sardella et Camara ne sont « physiquement » pas fiables pour considérer qu'ils prendront à terme les 2 ailes. Gouverner, c'est prévoir et leur fragilité n'est pas un imprévu.
 
Le Sporting a toujours autant de mal à élever le rythme et se créer des occasions contre des blocs bas.
Dolberg se traîne et Vazquez n'est même pas l'ombre de son ombre. Bertaccini se bat.
 
Au-delà des prouesses d'Angulo, aucun style de jeu n'est clairement identifié.
L'ébauche d'une équipe type ne l'est pas davantage.
 
Enfin, la remarque avait déjà été faite mais elle plus que jamais d'actualité :
Au coup d'envoi, 1 seul transfert figurait sur le terrain (Saliba) alors que Renard a dépensé 26 millions pour attirer 9 joueurs.
Tous les joueurs alignés étaient en effet déjà présents la saison dernière.
 
A l'exception de Bertaccini, cela concerne aussi les joueurs entrés au jeu. (Hey, Degreef, Stroeykens, Vazquez).
 
Est-on certain d'avoir réellement voulu changer quelque chose au regard de la décevante saison écoulée ?
Mêmes joueurs, même coach, même instabilité…mêmes résultats ?
 
Comment le mercato de Renard pourrait-il renforcer l'équipe si les joueurs achetés ne jouent pas ?
 
Les 2 hommes sont-ils sur la même longueur d'onde ?
L'avenir nous le dira.
 
Après l'intermède européen, le Sporting s'en ira défier Dender sur ses terres.
Une équipe physique.
Encore une sacrée partie de plaisir en perspective.
 
Après quoi, ce sera le défilé des gros morceaux avec en point d'orgue le plus petit déplacement de la saison chez le frère ennemi en pleine bourre.
 
Ca promet.


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