Kargamel : Le calme avant la tempête ?

DIMANCHE, 24 AOÛT 2025, 11:30 - kargamel
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OPINIONS

Pas de rafale. Pas même une légère brise ne soufflera ce dimanche sur le Lotto Park.

Le Sporting a volontairement mis sa compétition domestique sur pause pour accomplir son destin européen.

Le point sur la situation

L'ouragan venu d'Hacken continue hélas de produire ses effets désastreux sur les côtes anderlechtoises.
Pour l'endiguer, le 13me travail d'Hercule sera bien indispensable : Tourmenter le Parthénon jusqu'à son effondrement.
Inutile de tourner autour du pot comme un cyclone, la semaine la plus importante de la saison se profile à l'horizon du RSCA.
 
Fort heureusement, la joute aller entre Ouest Bruxellois et Athéniens n'a pas encore livré son verdict définitif.
Et même si les oracles du score à mi-chemin ne nous sont guère favorables, il n'est pas insensé de croire pleinement à une issue qui nous comblerait.
 
Car oui, le Sporting a très bien joué ce jeudi dernier. Même Cyclope l'aurait vu.
D'aucuns pointeront sans doute quelques maladresses à la finition, d'autres maudiront l'état de grâce du dernier rempart des Hellènes ou les dieux de l'Olympe qui se seraient joués de notre Sporting en lui mettant 2 poteaux dans ses roues.


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De plus, ainsi que l'a souligné l'excellent Bomber, le vent venu de l'Hexagone pour arbitrer la bataille semblait clairement orienté vers les Balkans.

Il n'en demeure pas moins que le Sporting a livré sa meilleure prestation depuis belle lurette.

Hélas, le football est un domaine où le mérite n'a que trop peu souvent cours.
Et même si, en étant de bon compte, la défense avait offert 2 offrandes aux descendants d'Alexandre en première période, les mauves s'ils avaient reçus leur juste dû, auraient remporté la lutte avec 2 voire 3 pions d'avance.
 
Trois fois hélas, il n'en fut rien.
1-1, match nul qui ne l'était pas !
Rien n'est mal fait mais tout reste à faire.
 
Si on exclut le score, le point positif à retenir du premier volet est que le Sporting est manifestement suffisamment armé pour venir à bout de cet AEK qui présente comme nous, son talon d'Achille.
 
En cette période de répit, je ne déclencherai pas la colère de Zeus en évoquant le coaching de Hasi si ce n'est pour valider la composition initiale qu'il a couchée sur la feuille de match et l'animation qui en a découlé.
Tout au plus, regretterai-je le caractère tardif et parfois peu compréhensible de ses remplacements.
Point barre.

Au rayon des prestations personnelles, je voudrais tout de même mettre en avant la partition haute en couleurs qu'a joué notre Mariachi de service : Huerta a tout bonnement été extraordinaire d'envie et de justesse.

Impossible de passer sous-silence la rencontre livrée par De Cat. Hors norme à ce niveau pour son jeune âge.

Enfin, je m'en voudrais de ne pas saluer Maamar pour sa prestation courageuse tout au long de la rencontre.
Le jeune marocain sait qu'il sera barré par les retours de Sardella et Camara et il sait aussi qu'il n'est pas le chouchou du public.
C'est pourtant un Neerpede Boy qui ne fait pas de vagues et nous serions bien dans l'embarras si celui-ci n'avait pas le culot de monter sur le terrain et d'affronter l'adversité en donnant tout ce qu'il a, même quand sa santé n'est pas optimale. Chapeau gamin !

Dolberg et Hazard quant à eux peuvent parfois énerver.
Mais si le Sporting a quelque ambition cette saison, les 2 fauteurs de trouble sont tout bonnement indispensables comme en atteste leur goal average respectif
 
L'échéance de Jeudi prochain est cruciale d'un point de vue sportif mais aussi d'un point de vue financier.
Et pour cause, elle se conjugue aussi avec la clôture du mercato.
 
Pour l'instant, le total engrangé s'élève à 1,75 million d'euros correspondant à la seule vente de Louis Patris.
Les 2 millions de bonus que rapportera la vente de Noah Sadiki seront perçus plus tard.
 
A titre de comparaison, l'an dernier, le décrié Jesper Fredberg avait rapporté presque 20 millions d'euros et la qualification pour la phase de groupes de l'Europa League.
Wouter Vandenhaute avait pointé un objectif de 30 millions, raison pour laquelle Fredberg a dû composer avec un budget transferts proche du néant avec les conséquences que l'on sait.
Et comme le Danois s'était amouraché d'une chimère appelée Eriksen, le mercato fut pratiquement vierge.
 
Ses successeurs, lisez Olivier Renard et Tim Borguet, ont bénéficié de bien davantage de moyens pour amorcer leurs mouvements stratégiques.
A l'heure actuelle, la bagatelle de 20,7 millions a été dépensée sur ce mercato.
Seul le Club Bruges peut s'enorgueillir d'en avoir dilapidé plus encore.
 
Il n'y aura donc aucune excuse à faire valoir si d'aventures la croisade en mer Egée virait au naufrage : la phase de groupes de la Conference League est impérative.
 
Rappelons tout de même sans condescendance que l'AEK Athènes n'est « que » le 4me club de Grèce et qu'il n'a pas encore retrouvé le rythme de la compétition.
Ce n'est pas non plus l'Hydre de Lerne !
Besnik Hasi et ses athlètes doivent donc gagner à Athènes !
 
Après avoir loupé la 3e place en championnat, perdu la finale de la Coupe et s'être fait éjecter sans gloire de l'Europa League, ne pas passer l'écueil grec constituerait un 4me échec.
Dans tout club ambitieux, aucun entraîneur ne résisterait à pareil constat.
 
Pourtant, contrairement à une large frange des supporters de notre club de cœur, je n'appellerai pas au renvoi du technicien albanais.
Non pas que j'en sois un ardent défenseur.

L'honnêteté intellectuelle me force à rappeler que j'étais contre sa nomination et même furieux contre sa confirmation.
Mais, il y a cependant une chose dont je suis certain à son sujet, c'est qu'il aime réellement le RSCA.
J'irai jusqu'à dire que comme Zetterberg ou Frutos, joueurs bien plus lumineux que lui en leur temps, Besnik a le sang mauve.
Et si ce n'est pas tout, ce n'est pas rien non plus.
 
De plus, démettre ce serviteur ne résoudrait pas le problème de lui trouver un successeur valable et…abordable.
Peut-être dès lors devrions-nous nous armer de patience et lui laisser le temps de placer sa griffe sur ce groupe.

Si ce qui a été vu jeudi dernier en termes de contenu devait se reproduire régulièrement, qu'aurions-nous à décrier ?
Le spectacle était au rendez-vous. Je me suis amusé au stade comme rarement ces dernières années.

Étais-je frustré par le score final ?
Dégoûté même !
Mais ça, c'est la glorieuse incertitude du sport.
Il nous revient d'accepter le résultat d'un match avec sagesse et satisfaction quand les acteurs ont été à la hauteur et ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain.
 
Cela demande évidemment confirmation mais pour la première fois, on a pu voir où Hasi voulait en venir.
Son maintien serait ainsi une marque de stabilité malgré les vents contraires et il est de notoriété publique que cette noble valeur n'est pas la plus abondante du côté du Lotto Park.
Tant que la manière y est, nous pouvons et devrions nous accrocher.
 
De toute façon, si échec il y a au pied de l'Acropole, Renard et Borguet  devraient alors aussi faire  face à leurs responsabilités
 
Primo, ils ont confirmé Hasi à son poste en mai dernier.
Deuxio, Renard a reçu de son conseil d'administration les moyens d'agir rapidement sur le marché.
Si l'Europe n'est pas atteinte, son crédit serait inévitablement altéré.
 
Parmi les recrues estivales, seul Enric Llansana est un titulaire régulier.
Sans blessure, Ilay Camara le serait probablement aussi.

Il n'en demeure pas moins que cela reste bien trop peu au regard des 7 joueurs acquis cet été.
Depuis son arrivée à l'automne dernier, Renard a attiré 8 joueurs pour les RSCA Futures et 12 pour l'équipe première, ce qui fait un total de 20 transferts entrants.
Parmi ceux-là, seuls Hey, Huerta, Llansana et Camara figurent en principe dans l'équipe de base.

4/20. Pas folichon.
 
Il est donc primordial pour Renard qu'Anderlecht se qualifie pour le prochain tour de la Conference League, histoire de pouvoir laisser le temps à son projet de se développer totalement.
De plus, il doit maintenant démontrer qu'il sait vendre : en plus des excédentaires (Rits, Ashimeru, Foket, Flips, Leoni), Simic, Verschaeren, Dolberg et Stroeykens, sont les plus cités.

Un objectif minimal de 15 millions aurait été fixé par le CA compte tenu d'une participation aux poules européennes.
La tâche sera d'autant plus compliquée que la vente de Dolberg constituerait une véritable saignée dans la qualité du groupe. Si on pouvait l'éviter…
 
Pour toutes ces raisons, le Sporting doit absolument revenir d'Athènes avec le sentiment du devoir accompli en dansant le Sirtaki.

La pression sera donc maximale à tous les étages de la maison mauve.
 
Et si pour une fois, n'en déplaise à Eole, le vent tournait dans le bon sens ?
 

COYM
Kargamel

 

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