OPINIONS Monsieur Vandenhaute a remis son mandat de président à disposition du CA du RSCA. Le Lotto Park est aujourd'hui un brasier. Une histoire de pompiers pyromanes…
Néron a brûlé Rome en 9 jours. Il n'en aura fallu que 5 pour embraser le feu qui couvait au RSCA.
La mèche responsable de l'explosion survenue hier a en réalité été allumée au soir du 31 juillet à Hacken. Sur le coup de 23h de cette funeste soirée, le Sporting était éjecté honteusement de l'Europa League et se voyait imposer une double séance de rattrapage contre Tiraspol et l'AEK.
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Continuez à lire Le mode sirènes hurlantes et gyrophares était activé.
Après avoir écarté les Moldaves sans être flamboyant, le Sporting a livré une rencontre de bonne facture mal payée contre les Grecs à Bruxelles. Il rendait par contre une copie dégueulasse à Athènes entretenant ainsi la flamme qui se propageait dangereusement jusqu'au baril de poudre.
L'explosion devenait inévitable, à moins qu'un résultat probant acquis à Saint-Gilles, ne vienne au dernier moment, éteindre la mèche et oxygéner le club au bord de l'asphyxie.
On n'est pas passé si loin de pareil scenario mais on l'a trop peu évoqué. Surpassé par l'urgence de la situation, le débrief du derby est en effet passé au second plan.
Il est vrai que le Sporting y prit sa désormais traditionnelle défaite sans bavure apparente : 2-0 Pourtant, il a selon moi livré une bonne partie. La meilleure peut-être jamais livrée dans l'antre du voisin bruxellois. Le Sporting méritait sans doute mieux mais quand le feu couve, un souffle suffit à l'attiser.
Sur les 3 derniers matchs disputés par le Sporting, 2 d'entre eux furent donc corrects et même plaisants à suivre, preuve qu'il y a sans doute quelque chose à faire avec l'effectif à disposition. Malheureusement, lors de ce triptyque, 4 ingrédients concourant au mélange explosif auront été réunis :
L'absence de concrétisation donc de résultat (1 but marqué, 1 nul et 2 défaites)
Des erreurs flagrantes de dosage du chimiste en chef comme effectuer des changements trop tard ou placer Ozcan puis Degreef au latéral
Le manque d'expérience
Un arbitrage nauséabond
Ainsi, à 10 minutes du terme de la rencontre au Stade Marien, VDH fut exfiltré pour éviter de finir la journée en torche humaine.
En prélude de la rencontre, le proprio du RSCA y était allé de sa déclaration incendiaire annonçant, sans concertation préalable avec le Président, qu'il « communiquerait » dès ce lundi à propos de l'avenir du club.
En réaction, VDH, bien meilleur en sprint qu'en football, prenait Coucke de vitesse dans la dernière ligne droite du mercato et remettait son mandat de Prési à la disposition du CA non sans glisser quelques tacles bien appuyés sur les chevilles du proprio.
Dans la foulée, l'homme fort gantois, annonçait à son tour dans une vidéo amateur splittée en 4 volets qu'il voterait l'acceptation de la démission du spécialiste du Tour des Flandres non sans glisser quelques graviers sous les roues du prési.
Peu reluisant.
Le CA est prévu pour ce vendredi. Nul besoin de chauffer la salle, l'ambiance sera chaleureuse et irrespirable.
La démission de VDH sera actée. A ce stade de la discorde, il n'y a plus l'ombre d'un doute.
Dès lors 3 questions immédiates surgissent des fumées :
1°- Quid de la succession à la présidence ?
Le nom de Michael Verschueren est déjà sorti. L'homme est estampillé mauve par atavisme et possède un solide carnet d'adresses, notamment en matière de fournisseur de pépettes. Le choix de ce beau parti présenterait cependant quelques difficultés opérationnelles :
N'étant plus membre du CA, sa nomination requerrait une majorité des trois quarts. Peu probable qu'il l'obtienne, VDH et Mauvavie disposant de 26,29%.
Le fils du renard argenté a par ailleurs déjà occupé sans grand succès des postes clef au Sporting
Par contre, la subtilité suivante est intéressante. Si un candidat au poste de président est déjà membre du CA, il peut reprendre à la majorité simple le poste laissé vacant. Marc Coucke disposant de 56,6% des parts, il peut donc s'il le souhaite s'autoproclamer président jusqu'au terme du mandat de son prédécesseur, soit pour 4 ans encore. Il est donc très probable que Marc Coucke revienne aux affaires.
2°- Qui des actions de Mauvavie (VDH-Duyck)
Elles représentent 26,29% du total et un apport initial de 24 millions. Ainsi, si les décisions ordinaires se prennent à la simple majorité, les décisions extraordinaires telles que la modification des statuts, une augmentation de capital, ou une fusion, nécessitent quant à elles une majorité de 75 % des voix.
En ce sens Mauvavie dispose d'une minorité de blocage bien contraignante pour Marc Coucke. Reste donc à voir si ces parts feront l'objet ou non d'une proposition de rachat. Dans l'affirmative, les négociations risques pour le moins d'être tendues, Mauvavie recherchant probablement à tirer les bénéfices de son investissement. Marc Coucke fera-t-il un autre effort ? Accepetra-t-il de remplir les poches de son rival ? D'autres investisseurs se manifesteront-ils ? C'est toute la question. Il semble en tout cas évident que l'institution RSCA gagnerait en sérénité si VDH consentait à céder ses parts. Mais à quel prix ?
3°- Quid du sort de Hasi et de Renard ?
Les 2 hommes sont-ils des hommes de VDH ou de Coucke ? Il semble que la première hypothèse soit la plus plausible. Ce qui n'augurerait rien de bon pour leur avenir immédiat.
Quoi qu'il en soit, le directeur sportif et le coach ont manifestement une responsabilité partagée dans la débâcle sportive aujourd'hui actée au niveau européen. Le mercato, s'il n'est pas encore tout à fait fini, s'est révélé très coûteux pour des résultats nettement insuffisants.
Peu de joueurs attirés sont en effet alignés et ceux qui le sont, ne donnent que trop peu de satisfaction. Le bilan des ventes effectuées à ce jour est quant à lui tout simplement catastrophique.
Les départs de Patris, Leoni, Amuzu et Dreyer pour des sommes toutes situées bien en deçà de leur valeur en attestent sans ambiguïté. Le départ de Dolberg qui se profile pour une dizaine de millions seulement alors même que Bertaccini est lourdement blessé et que Vazquez ne répond pas aux attentes, en dit long sur la situation inextricable dans laquelle Renard s'est fourré.
Les excédentaires sont par ailleurs toujours présents et le problème des fins de contrat (Stroeykens, Verschaeren) n'a aucunement été solutionné. Enfin, le groupe formé souffre d'une carence délétère en expérience.
Le défenseur central gaucher expérimenté et l'ailier droit tant appelés ne sont jamais arrivés malgré 2 mercatos.
A la décharge de Renard, les blessures de Keita, Camara et Bertaccini ne l'ont pas aidé quoi que celle de Camara était une donnée connue.
L'élimination de toute compétition européenne sonne toutefois comme une sentence.
Le coach a des circonstances atténuantes mais n'est pour autant pas exempt de tout reproche.
A plusieurs reprises, ses choix ont suscité des interrogations légitimes : Un système inadapté au groupe, des changements punitifs ou tardifs, le peu d'intégration des nouveaux, Verschaeren en 8, Angulo au lattéral droit, des titulaires laissés au repos à Hacken, Vroninks aligné à Hacken, Bertaccini sur le banc, Simic écarté, Ozcan au lattéral à l'AEK…et tout dernièrement, Degreef au latéral droit.
Il est certes toujours plus facile de critiquer après mais soyons de bon compte et reconnaissons que la majorité des choix mis en cause par de nombreux observateurs l'ont été la plupart du temps avant même le déroulement des rencontres fatidiques.
On reste donc avec le sentiment d'un imbuvable gâchis et qu'il y avait moyen de faire mieux. Beaucoup mieux. Si un entraîneur qui gagne, a toujours raison, celui qui perd et qui perd encore a toujours tort.
Hasi est le choix confirmé de VDH et de Renard malgré d'ostensibles signaux négatifs. Les supporters l'avaient clairement exprimé. Les conséquences au moindre faux pas étaient prévisibles. Nous y sommes.
Rarement dans le football et certainement jamais au RSCA, on aura vu un coach, son staff pléthorique et son DS, passer à côté de tant d'objectifs en si peu de temps : La 3me place, les PO, la finale de la Coupe, 2 qualifications européennes, tout est passé par la fenêtre au point de faire passer la défaite à l'Union pour une routine anecdotique.
Faut-il dès lors démettre l'Albanais de ses fonctions ? Les joueurs disent le soutenir…comme toujours avant que les langues ne se délient, une fois la décision fatale prise. C'est bien connu.
A-t-on vu des éléments qui pourraient laisser à penser qu'il pourrait encore sortir le Sporting de l'ornière et l'amener sur le podium en fin de saison ?
Très sincèrement : Oui. Contre Westerlo, contre l'AEK et à l'Union.
Est-ce suffisant ? Peut-être. Peut-être pas.
Les matches à Hacken, à Tiraspol, contre Zulte et à l'AEK minent sérieusement l'optimisme.
La question du maintien de Hasi se porte en fait selon moi davantage sur l'avenir que sur le passé.
Le passé le condamne en effet sans appel. Le futur ne devrait par contre le condamner qui si un remplaçant à la hauteur du défi venait le remplacer.
Un remplaçant dont les qualités reconnues urbi et orbi ne laisseraient planer aucun doute. Un homme de projet, à moyen terme, auquel on laisserait 2 ou 3 ans, quoi qu'il advienne, pour construire. Clément, Van Bommel, Blessin, VHZ ou d'autres encore qui ont fait preuve de leurs indéniables compétences.
La qualité a un prix et si la noblesse oblige, il convient de l'y mettre.
Le RSCA en a grandement besoin pour éteindre l'incendie et renaître de ses cendres incandescentes.