C'est malheureusement devenu une funeste habitude ces dernières années. Chaque fois qu' Anderlecht a l'opportunité de réaliser un beau coup suite aux mauvais résultats engendrés par ses adversaires directs, il rate systématiquement le coche. C'est pourquoi je redoutais énormément le déplacement à Westerlo, a fortiori lorsqu'on sait que c'est une de nos bêtes noires de la compétition nationale.
Je ne pensais pas néanmoins qu'on se ramasserait une dégelée presque aussi cinglante que celles du 6-0 de 1998 et du 5-0 de l'année suivante. En toute franchise et honnêteté intellectuelle, voici ce que j'avais écrit à quelques amis dimanche matin :
« Je suis supporter du Sporting depuis ma naissance et j'ai un abonnement depuis ... 1970. J'ai connu les dream teams des années 70 et 80 qui jouaient et gagnaient des finales de coupe d'Europe. A partir des années 90, il ne fut plus possible de remporter des trophées européens, mais on est resté les maîtres durant encore 25 ans en Belgique. La suite, vous la connaissez. Revente du club et erreurs sur erreurs à tous niveaux.
Cela fait près de dix ans que le RSCA n'a plus réalisé une aussi belle série. Battre successivement Bruges et l'Union à domicile avant d'arracher une qualification en coupe à Genk. Aucun supporter n'aurait imaginé cela dans ses rêves les plus fous. Bien sûr, il faut une part de réussite, mais aucune de ces victoires n'est un hold-up. Ce n'est plus le foot champagne d'autrefois, mais le foot a évolué. Nos joueurs sont allés chercher ces victoires avec leurs tripes.
Je suis quasiment certain qu'en étant menée 1-0 à 10 minutes de la fin, l'équipe la plus talentueuse du Sporting (avec Rensenbrink, Haan, Coeck, Van der Elst, Thissen, Van den Daele, Van Binst,...) ne se qualifiait pas.
J'ai énormément critiqué Hasi ; il n'est pas subitement devenu un dieu à mes yeux, mais je sais reconnaître qu'il a fait du bon boulot. Il encourage et soutient ses joueurs là où il ne faisait que leur gueuler dessus autrefois et je pense qu'il écoute ses adjoints qui sont de meilleurs stratèges sur le plan tactique. Je ne vais pas m'enflammer, mais qui aurait pensé que ce soir on sera peut-être devant Bruges et à trois points de l'Union.
Certes, il faudra gagner à Westerlo qui est une de nos bêtes noires. Ce sera difficile et on risque d'être battus . Mais si on l'emporte, on est la relancé dans la course au titre, ce que personne au monde n'aurait imaginé il y a un mois. Je ne pense pas qu'on sera champion. Bruges et l'Union seront débarrassés de la coupe d'Europe au moment de playoffs, mais le Sporting refait trembler les grands clubs du championnat et rien que cela, c'est un fameux renouveau que nul au monde n'aurait imaginé il y a un mois».
J'aurais tellement aimé commenter les victoires contre Bruges, l'Union, Genk et même celle arrachée à l'ultime minute à La Louvière, mais pour des raisons professionnelles et privées, il m'est difficile de me mettre au clavier dans la journée et je n'ai plus l'énergie pour publier cette chronique à 3h ou 4h du matin, comme c'était le cas autrefois.
J'ai par contre pu trouver un moment ce mardi soir tout en regardant d'un œil distrait le club vêtu de jaune et bleu qui squatte le Loto Park qui, pour moi, demeurera toujours le stade Constant Vanden Stock.
Le Sporting a connu un total off day dimanche dernier. En une seule rencontre, notre défense a ramassé le tiers du nombre de buts encaissés en 16 rmatchs.
Quelque part, je me dis qu'il vaut mieux avoir connu une journée catastrophique qui aura probablement remis les idées en place dans la tête des joueurs et du staff technique plutôt qu'une courte défaite par 1-0 ou 2-1. Encore faudra-t-il évidemment être capable de relever la tête dès dimanche face à un Saint-Trond qui ne cesse de surprendre par la qualité de ses prestations et de ses résultats.
Toute équipe, même le grand Sporting des années 70 et 80, est confronté à un moment ou un autre à une journée où rien ne fonctionne. Tout amateur éclairé de foot sait qu'une rencontre peut rapidement basculer sur des détails. Et en l'occurrence, le détail fut de taille (sans vouloir faire de jeux de mots), car la relance suicidaire de Coosemans, après seulement quelques secondes de jeu, eut une importance déterminante sur la suite de la partie. Je l'ai déjà dit et écrit maintes fois et j'assume pleinement mes propos, notre portier est un bon gardien, mais pas un grand gardien. Or, si l'Anderlecht dans sa version actuelle se veut ambitieux et espère retrouver la gloire du passé, il doit pouvoir compter sur un keeper au dessus du lot.
Après une période aussi euphorique qu'inattendue, notre club de cœur va devoir rencontrer des équipes qui n'auront pas dû jouer un match de coupe d'Europe quelques jours avant de l'affronter. La confrontation avec Saint-Trond ce dimanche sera tout sauf une partie de plaisir et nos Mauves se rendront le weekend suivant dans un Bosuil qui sera chauffé à blanc après les excellents résultats engendrés depuis le changement de coach. Ces deux rencontres constitueront un test non pas déterminant, mais très intéressant.
Un 6 sur 6 très optimiste constituerait une magnifique performance plus qu'encourageante pour la suite de la compétition, un 4 sur 6 serait très honorable, mais si d'aventure, les Hasi's boys venaient à perdre les deux rencontres, l'espoir - aussi ténu soit-il - de titre serait totalement dissipé et même une qualification européenne deviendrait totalement hypothétique.
Quoi qu'il en soit et quoi qu'il arrive dans les prochaines semaines, je remercierai notre Sporting de nous avoir à nouveau fait rêver pour la première fois depuis bien longtemps. Pour conclure, je voudrais rendre hommagee à notre coach. Je n'ai jamais été fan de Hasi et j'estime qu'il n'aurait pas dû être prolongé après la perte de la finale de la coupe, mais je m'incline devant sa réussite de ces dernières semaines avant la débâcle à Saint-Trond. Sa joie faisait réellement plaisir à voir. L'homme a eu le mérite d'être capable de se remettre en question et d'évoluer. Au lieu de stresser ses joueurs en leur gueulant continuellement dessus, il est aujourd'hui capable de les encourager et de pousser certains jeunes à se surpasser. Je ne suis évidemment pas une petite souris qui se balade dans les couloirs du Lotto Park, mais je pense également qu'il doit faire plus confiance qu'auparavant à ses adjoints qui sont de plus fins tacticiens que lui et c'est tout à son honneur.
Le match de l'Union vient de se terminer à l'instant. Nos rivaux bruxellois sont battus 2-3 après une prestation au cours de laquelle ils auraient au minimum mérité le match nul. La VAR n'aura pas été clément avec eux en intervenant à deux reprises pour signaler un hors-jeu d'un fifrelin.
Depuis sa remontée en D1, l'Union n'est plus le petit frère bruxellois d'Anderlecht, mais c'est un club de qualité qui s'est imposé dans le top 3 de notre championnat et qui est capable d'exploit sur le plan européen. Je ne serai jamais fan de l'Union et le fait que ce club soit devenu le numéro 1 bruxellois ces dernières années m'indispose profondément, mais je sais reconnaître les qualités et les mérites de notre adversaire.
Come on you Mauves !
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