"Les humeurs du supporter" (2)

SAMEDI, 20 AOÛT 2016, 00:53 - Bomber
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JEUNES Même s'il rédige en prose, Jérôme est un véritable poète. Sous sa plume, la situation du Sporting devient une épopée lyrique où notre équipe favorite tangue comme un bâteau ivre. Je vous invite à déguster en précisant que son courriel m'est arrivé avant le match à Prague.!

"Je dois dire que les mouvements du mercato (je hais ce mot) estival de notre Sporting me font plus penser à la lagune de Capacabana un jour de grand vent qu’au canal du centre en saison creuse. 

J’ai pris la mauvaise habitude de naviguer dans les sites d’infos jours après jour et lorsque, en plus des nouvelles officielles, je me laisse emporter par les rumeurs et autres compte-rendus d’entraînements plus ou moins houleux, je me mets à tanguer sévèrement. 

 Weiler. Une tempête dans un verre d’eau ou le grand amiral dont nous avons besoin ? 

Je crois que nous devons revenir à l’essentiel. Il a été nommé par les hautes sphères pour guider le groupe et nous ramener le titre. On sait tous qu’il y a du travail, que ça ne se fera pas sans quelques pertes et fracas, et personnellement, je me range du côté de ceux qui regardent un club comme une organisation hiérarchisée. 

Les joueurs sont sous les ordres d’un employeur, ce même employeur qui nomme l’entraîneur. A ce titre, au niveau sportif, l’entraîneur est le maître à bord. 

Du moussaillon au barreur, chacun suit la ligne qu’il propose, sinon le bateau dérive, jusqu’en eaux troubles. 

Je ne connais pas Weiler mais je lui accorde ma confiance.  
Si on doit aller à Prague avec une défense remaniée, mais prête à tout pour contrer les assauts des pirates tchèques, allons-y ! Et à l’abordage ! 

 Le noyau. Un équipage de poules mouillées ou la fine fleur de la flibusterie ? 

On a perdu quelques grandes gueules, c’est sûr. Une de leurs remplaçantes, collée dans la gadoue, retourne déjà dans la botte. Bonne chance à lui. Là, le soleil est plus doux. 

Côté talent, je trouve qu’on a bien acheté. Il manque quoi ? 

Un défenseur central, un back gauche (décidément, N’Sakala est trop court), un 6, un avant ? 

Ca fait beaucoup pour quinze jours de mercato et il faudra sans doute délier les cordons de la bourse, ou dépenser un peu de notre trésor de guerre pour débaucher les perles rares. 

Defour : tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse. 
Okaka, autre cas. Le grand phare de la saison écoulée, qui éclairait nos soirées et orientait ses partenaires, n’entre pas dans les plans de l’entraîneur. Soit. 

Praet, le mystère total. Je crois qu’on ne peut pas le blâmer. Qu’il ait envie de découvrir un plus grand océan et se frotter à du fretin autrement plus redoutable que celui de la Jupiler League est bien légitime. Mais hélas, trois fois hélas, encore des histoires de gros sous. On rame à contre-courant. 

Je pense à Romelu ou Axel Wistel, partis pour des sommes folles, et qui une fois aguerris, n’arrivent pas à trouver un nouveau port d’attache, parce que leur club veut récupérer sa mise. Et tant pis si leur carrière vivote. 

Tielemans doit rester. Là, pas de quartier !  

Sylla. S’il a un remplaçant en vue, qu’Herman le laisse partir. 
Alors, oui, il nous restera un noyau complètement lessivé, essoré, amidonné, mais j’y crois. Deux ou trois guerriers rusés et motivés, et on ira loin. Je pense que la base est là. 

  La direction. Le compas dans l’oeil ? 

Là-bas à la capitainerie, il sont des défauts, à n’en point douter, mais je maintiens que la tâche n’est pas aisée. Piranhas argentés, requins sans scrupules et crocodiles affamés, tous sont prêts à la dévorer les clubs sans défense. Et j’admirerai toujours nos dirigeants, pour leur dévouement.   

Il n’empêche, je m’inquiète un peu. Ils envoient quelques éclaireurs dans des eaux plus ou moins connues pour trouver de belles sirènes à même de nous ramener les chants et la victoire, mais finalement, ce sont les grands argentiers managers qui proposent leurs joueurs. Du moins, c’est ce que je lis. 

Vraiment, le Sporting a besoin d’une ligne claire, et elle ne l’a pas encore. Je rêve d’un retour de Walem pour la ligne sportive. Mais ils retournent à ses amours, s’occuper des jeunes pupilles de la nation. 

Là, on a commencé par l’entraîneur, mais de grâce, oui de grâce, offrons-lui les joueurs dont il a besoin, qui ont été scoutés et vidéo-analysés, et dont on sait qu’ils ne quitteront pas le navire à la première bourrasque. 

Bon, pour être honnête, j’ai un peu l’impression de brasser du vent, la vérité du terrain parlera, comme toujours. 
Et je n’ai aucune idée de ce qui m’a poussé à utiliser tant d’images maritimes dans ces quelques mots 
Peut-être simplement les parfums iodés de l’océan atlantique dans lesquels je me suis baigné cet été ? 

Ou l’inquiétude de voir notre Sporting se noyer en haute mer, ou échouer telle une baleine fatiguée, sur les premiers récifs de la saison ? 

Belle journée et bon vent !"





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