"Lukasz Teodorczyk, c'est l'arbre qui cache la forêt"

INTERVIEWS Malgré un bilan chiffré honorable, Anderlecht a pris la mauvaise habitude de souffrir en déplacement, avec 61 % des points pris en Jupiler Pro League (11 sur 18), le Sporting se déplace ce soir au Freethiel. Le pire bilan, le Sporting l’a obtenu l’an dernier avec seulement 40 % des unités glanées hors de « son » Parc Astrid.

«Ariël Jacobs a connu la dernière belle génération du Sporting », estime Alexandre Teklak. Il a eu des ‘tops players’ en Belgique comme Boussoufa mais actuellement, Anderlecht ne présente plus d’éléments d’une telle qualité. Le RSCA a une excellente école de jeunes mais la maturation des joueurs n’est pas optimale. Celle-ci est conditionnée par la qualité du noyau et à présent, il n’y a pas assez de joueurs de qualité pour tirer les jeunes vers le haut. »

Le statut de favori d’Anderlecht ne l’aide pas non plus lorsqu’il se déplace en dehors de ses bases.

«Tout d’abord, il y a un facteur psychologique puisque les équipes, en voyant que Mouscron ou Waasland accrochent Anderlecht, comprennent qu’elles peuvent aussi y arriver. De plus, tout le monde a bel et bien compris qu’Anderlecht était catastrophique sur des attaques posées. Ses adversaires se contentent de phases de rupture et le Sporting ne peut pas suivre car il est devenu une équipe de contre. »

Les supporters déplorent également la frilosité tactique de leurs entraîneurs.

«Ils ne sont pas fous non plus ! En termes de qualité pure, ils ne peuvent pas toujours jouer la fleur au fusil. Je suis surtout agacé par le jeu du RSCA à domicile. Là, il n’arrive plus à emballer la rencontre. Cependant, je peux comprendre la prudence des T1 dans la mesure où Anderlecht n’a plus les moyens de gagner les matches avec son talent ».

L’ancien défenseur des Hurlus est bien placé pour parler de la qualité des défenseurs du Sporting. Et pour lui, le résultat est très clairement insuffisant.

«Anderlecht n’a plus disposé d’une paire défensive de haut niveau depuis les départs de Juhasz et Pareja », lance-t-il. Kara est bon, mais il connaît des hauts et des bas. Auparavant, le Sporting pouvait compter sur Juhasz, Pareja, Tihinen et bien sûr Kompany. Dans des situations compliquées, ceux-ci pouvaient faire la différence sur phases arrêtées. Et je ne parle même pas de Wasyl qui avait un excellent jeu de tête. »

Cette saison, les Mauve et Blanc doivent miser sur Lukasz Teodorczyk pour faire la différence.

«Mais c’est l’arbre qui cache la forêt », réagit Teklak. En termes de qualité pure, Anderlecht n’a plus de joueurs qui savent se monter décisifs dans les deux rectangles. Ajouter à cela les difficultés actuelles du RSCA pour faire le jeu et cela n’annonce rien de bon. De plus, lorsqu’Anderlecht gagnait à l’extérieur avec Hasi, on avait souvent l’impression que le résultat était forcé. Et cela se voyait en Europa League ou en Ligue des Champions. Anderlecht était meilleur quand il pouvait se placer dans la peau de l’outsider. »