Bellamy, à coeur ouvert, sur sa dépression

INTERVIEWS Dans une interview accordée au journal anglais Daily Mail, Craig Bellamy est franc à propos de sa dépression. L'absence de sa fille a provoqué une spirale négative. Maintenant, les choses vont un peu mieux.

"En août, je suis rentrée chez moi pour le premier anniversaire de ma fille Orla. Il y avait une fête et elle ne savait pas qui j'étais. J'ai tendu les bras, mais elle ne voulait pas venir. Pourquoi le ferait-elle ? Elle ne m'avait vu que huit ou neuf fois. Pas plus de 24 heures à chaque fois. Je ne faisais pas vraiment partie de sa vie."

"La famille était là. Si j'allais près d'elle, elle ne voulait rien savoir de moi. Elle est allée chez ses cousins et d'autres membres de la famille. Je suis sorti et j'ai commencé à pleurer. Je ne savais pas quoi faire. Devrais-je m'en aller et ne jamais revenir ? Dois-je aller au football et quitter quelqu'un que j'aime ? Dois-je rester dans sa vie ?"

Travailler avec Vincent Kompany était le travail de sa vie. Le début était brillant, jusqu'à ce que la Covid arrive en mars 2020. Bellamy a perdu des êtres chers et n'a pas pu leur dire au revoir à l'hôpital ou assister à leurs funérailles. 

À la fin de l'année dernière, Bellamy est rentré chez lui pour la période de Noël. Sa fille avait quelques mois à l'époque. "Mon anxiété a commencé à croître à ce moment-là. Parfois, je me disais : "Pourquoi avons-nous mis cette fille au monde ? Nous l'avons amenée dans une telle incertitude. Je me suis senti devenir plus antisociale. Et mes relations sociales n'étaient déjà pas très bonnes."

Bellamy se sentait aussi de plus en plus seul à Bruxelles. À cause de la Covid, les amis et la famille pouvaient difficilement venir lui rendre visite. Bellamy se sentait coupable pour sa petite fille Orla et sa fille adolescente Lexi. Il n'était pas là pour elles.

"Mon cœur s'est brisé. J'ai ressenti à nouveau la solitude que je ressentais enfant", dit-il, faisant référence à la période où, âgé de 15 ans, il a quitté sa famille pour le football. "Votre estomac se retourne, vous devenez anxieux, vous ne respirez plus normalement. Chaque nuit, je pleurais pour m'endormir."

"Il y a eu un moment où j'ai dit à ma famille de m'oublier, que je ne reviendrais pas. J'ai commencé à penser que ce serait mieux pour le bébé si je disparaissais de sa vie, que cela le perturberait moins."

Entre-temps, Bellamy passe un mois dans sa ville natale de Cardiff. Et ensuite ? "J'ai besoin d'une pause. J'ai besoin de passer du temps avec ma famille. Je ne vois pas de vie sans football, mais la famille est la chose la plus importante. Je ne mets pas d'heure sur un retour. Le terrain et le football me manquent, mais j'ai pris la bonne décision."

"L'intention est de voir Orla tous les jours. Maintenant, c'est déjà deux fois par semaine. Je me sens à nouveau heureux. Si je tends les bras, elle vient."