SITE - OPINIONS Il fut un temps où je réagissais avec mes tripes et publiais à chaud. Sans oser prétendre que cela ne se produira plus jamais, je m'efforce aujourd'hui d'attendre que le soufflé constitué de rage, de déception et d'amertume retombe avant de me mettre au clavier. Est-ce une forme de maturité due à l'âge ou une lassitude due à l'accumulation des désillusions ? Probablement un peu des deux !
Toujours est-il qu'à force de reporter une humeur dans laquelle je serais revenu sur les incidents de Sclessin ainsi que sur le nul concédé à Saint-Trond le weekend dernier, je me suis dit que je n'allais pas ressasser des événements qui avaient déjà été surabondamment commentés.
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Continuez à lire En bref, je trouve surréalistes les lamentations et/ou propos déplacés de Standardmen qui osaient se plaindre de la situation alors que le club a pu bénéficier de la nouvelle réglementation totalement absurde consistant à faire jouer les quelques minutes qui restaient. Le Sporting s'en est tiré à moins bon compte lorsque, par le passé, certains fans ont provoqué l'arrêt de rencontres. C'était perte du match par forfait, punt aan de lijn ! Les propos virulents de Marc Wilmots à l'encontre de l'arbitre étaient totalement déplacés et auraient mérité une sanction, mais je présume que son statut d'ex-coach national lui accorde un brevet d'immunité.
Deux jours plus tard, les Mauves concédaient le match nul à Saint-Trond en étant pénalisé par un hors-jeu inexistant de Camara au départ de la phase amenant le 1-3. La réaction de Jonathan Lardot qui soutenait qu'il y avait bien un hors-jeu ne m'a évidemment guère surpris, mais les images de cette phase diffusées à la télévision n'auraient pas été les bonnes. Au pays du surréalisme, plus rien ne m'étonne et Kafka en personne y perdrait ses repères.
Et si nous en venions à la rencontre de ce vendredi soir. Comme souvent, j'ai échangé avec des amis et durant la première mi-temps, je leur ai écrit que j'avais l'impression d'assister à une partie de P2 tant le niveau technique des deux équipes était lamentable. Au retour des vestiaires, sans être exceptionnels, les Anderlechtois ont haussé leur niveau de jeu et tout laissait à penser qu'ils finiraient par marquer un but à cette très faible équipe carolo. Le temps passant, les ratés, causés essentiellement par de la maladresse et saupoudrés par de la malchance, m'ont fait redouter un nouveau match nul avant d'en arriver à craindre le pire au cours des dernières minutes. Mes appréhensions se révélèrent fondées puisqu'un but tomba pour les locaux à la 82 ème minute. « Bardaf, c'est l'embardée » comme l'aurait exprimé le regretté Manu Thoreau dans ses pastiches « Faux contacts » (séquences hilarantes où il parodiait dans les années 90 l'émission Contacts du commandant de Nève sur la sécurité routière). Ce fut en effet une belle embardée de Colin Coosemans qui s'en alla joyeusement à la chasse aux papillons au lieu de cueillir un ballon relativement anodin. Ite misa est ! La messe était dite et Anderlecht allait revenir bredouille du Pays noir.
Que dire mis à part répéter des constatations que nous pouvons faire semaine après semaine. Même s'il peut y avoir quelques bonnes séquences, le niveau de jeu est indigne d'Anderlecht. Certes nous n'avons pas l'effectif du Real, du Barça ou même de Bruges, mais des Angulo, De Cat, Hazard, Camara, N'Diaye, Kana, Stroykens, Degreef,… ont quand même un niveau technique supérieur à la moyenne ; le nombre de contrôles ratés et de mauvaises passes est donc inexplicable.
Qu'est-ce qui cloche donc Doc ?
Je déteste tirer sur le pianiste et c'est vraiment sincère, mais je pense franchement que Besnik Hasi n'est pas l'homme de la situation. J'étais en rage quand il a remplacé David Hubert. Beaucoup de supporters m'ont dit; Hasi va apporter de la niaque et de l'expérience pour gagner la coupe et faire de bons playoffs;. On a vu le résultat. Soit! C'était un coup de poker qui s'est révélé être un coup dans l'eau. Mais le conserver comme coach alors qu'il avait complètement foiré, c'est une honte. On en paie les conséquences et je suis certain qu'Hubert va réussir à l'Union. C'est en tout cas ce que je souhaite de tout cœur à ce véritable gentleman qui ne passe pas son temps à hurler sur ses joueurs. Après la confirmation d'Hasi au poste d'entraineur, plusieurs amis m'ont dit « il se fera virer en octobre quand on aura 10 points dans la vue sur le premier au classement ». Eh bien, nous y voilà et j'espère qu'il ne faudra pas attendre une déconvenue contre Malines suivie d'une raclée face aux hommes de la Venise du Nord pour opérer un changement. La situation est grave sans être totalement catastrophique. Si l'on continue de la sorte, elle sera bientôt catastrophique, mais ce ne sera plus grave.
Après avoir tiré sur le pianiste, je vais flinguer le danseur de ballet. Colin Coosemans fut gardien titulaire du club de Bruges extrêmement jeune ; un avenir radieux et une carrière exceptionnelle l'attendaient. Las ! après des débuts très prometteurs il fallut déchanter. Parfois numéro 1, il fut souvent relégué sur le banc et arriva au Sporting comme numéro 3 dans la hiérarchie. Suite au départ de Schmeichel et aux errements de la direction pour remplacer ce dernier, Coosemans est devenu le gardien titulaire des Mauves. Il fut excellent la saison dernière et il sauva l'équipe à plus d'une reprise, mais…, car il y a un mais, c'est un bon gardien, mais pas un grand gardien (au propre comme au figuré). Sa petite taille constitue un réel handicap, en particulier sur les sorties aériennes. Comme c'était arrivé à Frank Boeckx il y a quelques années, il a surjoué la saison dernière par rapport à son niveau réel. Tant mieux pour lui et pour nous, mais Anderlecht ne peut pas se contenter d'un gardien moyen comme titulaire. J'ai conscience que mes propos sont durs et même cruels, mais le foot professionnel n'est pas un milieu philanthropique. Bart Verbruggen ne fut titulaire que durant une demi-saison, mais souvenez-vous des prouesses qui étaient les siennes. Je pense avoir mis le doigt sur deux maillons faibles de l'effectif anderlechtois. Libre à chacun d'adhérer à cette analyse ou de la réfuter, mais il est clair que ces deux personnes, que je respecte totalement, ne sont certainement pas les seuls responsables du énième naufrage que nous vivons depuis maintenant près de dix ans.