Kargamel : « Et maintenant, que vais-je faire ? »

MARDI, 6 MAI 2025, 12:10 - kargamel
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OPINIONS Le Sporting a fini de rêver.

A son réveil, la coupe s'était envolée dans un panache de rubans bleu et noir.
L'heure de la prise de conscience doit sonner et des actes forts doivent être posés :

Réagir ou mourir, telle est la question.
 

Comme le disait Malcolm Forbes, président du célèbre magazine éponyme,
« La défaite est un succès…si on en retient quelque chose. ».
 
Replacée dans le contexte du RSCA, la deuxième partie de la citation n'incite guère à l'optimisme. Reste l'espoir, du moins encore pour quelque temps. Il paraît qu'il fait vivre.
 
 
La main de Vanaeken ne doit pas cristalliser le débat, elle nous rendrait aveugle aux vérités qui doivent nous rendre la vision.
 
Cette nouvelle finale perdue contre l'équipe qui revendique aujourd'hui et à juste titre, le statut de capitale du football belge, doit constituer le point de départ de la reconstruction sportive du RSCA.
 
Reconstruction ?
 
Non, le terme n'est pas trop fort.
Le Royal Sporting Club d'Anderlecht est en effet une ruine comparée à son rival historique et à ce qu'il était encore, il y a 10 ans seulement.
 
Les discours eux-mêmes ont pris une telle fadeur que les Radzinski, Frutos et autre Proto n'en reviennent pas de les entendre : « Le RSCA est sur la bonne voie »
 
Est-ce seulement audible ?
 
Le RSCA a disputé près de 50 matches officiels cette saison, il en reste encore 3 et il serait sur la bonne voie ?
Si Hasi fait référence à une voie de garage, il n'a pas tort, nous n'en sommes plus très loin.
 
Depuis la reprise par Monsieur Coucke en 2017, le Sporting n'a ainsi non seulement plus rien gagné mais il a pratiquement perdu toutes les rencontres de prestige ou revêtant une importance financière.
 
On évoque souvent la culture de la gagne qui jadis était l'apanage du Sporting mais il semble bien qu'aujourd'hui, la devise chère à Coubertin soit plus en rapport avec l'ambition étriquée de la direction : L'important, est-il donc de participer ?
 
Doit-on s'habituer à la médiocrité ? A la défaite ?
 
Si tel est le projet, que les ronds de cuirs davantage rôdeurs financiers que connaisseurs passionnés de football, aient au moins le courage de l'exprimer.
 
Pas étonnant que les fans mauves préfèrent s'embrumer l'esprit à coups de brouillards pyrotechniques plutôt que de se laisser enfumer par les promesses non tenues d'une direction généreuse en discours charlatanesques.
 
La rengaine qu'ils entonnent est évidemment toujours la même, les moyens sont limités.
 
Comme partout, Messeigneurs !
 
Le RSCA a tout de même l'un des plus importants budgets de la ligue et il est, de loin, le club où les abonnements sont les plus coûteux.
A défaut du niveau de l'équipe, c'est d'ailleurs bien la seule chose qui augmente systématiquement chaque saison.
 
Quant à savoir avec quelle efficacité, le RSCA utilise les ressources disponibles, c'est une tout autre question.
 
Jadis, le discours d'avant saison était clair et en rapport avec la devise actuelle du club hélas usurpée : le titre sinon rien !
Et l'équipe était armée en conséquence des objectifs annoncés. Pas d'improvisation.
 
On se permettait même alors de snober la coupe qu'on aurait accueillie dimanche dernier comme un miracle, le Sporting ayant alors plus à faire dans la reine des compétitions européennes.
 
Aujourd'hui, on serait presque satisfait de disputer le deuxième tour préliminaire de l'Europa League contre le FC Pepermint.
 
L'Antwerp a pourtant montré, il y a 2 ans à peine, qu'il était possible de faire ce que l'on croyait impossible.
L'Union est une nouvelle fois en bonne position pour faire trébucher les gazelles.
Elle est systématiquement dans le game !
 
Pourquoi pas Anderlecht ?
 
La réponse est toute simple : Une multitude de mauvais choix, que mêmes les amateurs que nous sommes, n'auraient pas commis.
 
Des exemples ?
Cette année, Dreyer, ailier droit de service, n'évoluait pas au niveau attendu.
Nombreux sont alors ceux qui ont pointé, à juste titre, le fait qu'il manquait de concurrence pour le stimuler ou le laisser souffler par temps de surcharge.
 
Décision : Vente de Dreyer à mi-saison pour la moitié de sa valeur TM et achat de Huerta…ailier gauche !
 
Qui donc arpentera l'aile droite ?
Des ailiers gauches ou centraux, pardi !
Hazard, Verschaeren, Edozie, Degreef, pour ne citer qu'eux s'y sont cassés les studs.
 
La problématique s'est posée de la même façon pour le poste de défenseur central gauche.
Vertonghen, usé par trop d'années de bons services, est out depuis août.
A 37 ans, cela n'avait rien d'un imprévu d'autant qu'il avait fini la saison précédente sur les rotules.
Était-il imaginable qu'il enchaînerait plus de 50 matches sans défaillir ?
Bien sûr que non !
 
Sterke Jan a-t-il pour autant été dédoublé  ?
Non. Cela s'appellerait Proaction, pas vraiment dans les habitudes de la direction.
 
Sans surprise, son expérience et ses qualités footballistiques ont manqué atrocement.
Jusqu'au mercato d'hiver, le RSCA a alors fait du bricolage en y alignant Dendoncker, pourtant recruté pour combler l'énorme vide laissé par Delaney dans l'entrejeu.
 
Résultat des courses : Dendoncker s'est dilué un peu plus chaque semaine jusqu'à perdre pied pendant que le milieu bâti de jeunes poids plumes (Verschaeren, Stroeykens, Leoni) et de Rits sur le déclin, a pris l'eau de toute part.
 
La correction lors du mercato s'est avérée…étonnante : Enrôlement de deux DC…droitiers ! (Hey et Adryelson).
 
On notera au passage que la direction qui avait pourtant juré de ne plus recourir aux prêts, a pourtant mangé sa parole pour DDK, Edozie et Adryelson.
 
Est-ce tout simplement sérieux ?
Imaginez que vous deviez remplacer le rétroviseur droit de votre voiture, je ne suis pas certain qu'un rétroviseur gauche puisse faire l'affaire mais les dirigeants du Sporting eux, l'ont pensé.
 
Pas étonnant de rencontrer des problèmes de fixation ou d'automatisme.
Et c'est ainsi qu'on se retrouve en finale de la coupe avec Simic ou Hey aligné à un poste qu'il ne leur permet pas d'intercepter comme il le faudrait, un centre venu de la gauche sur le 1-0 et le 2-0.
Cela n'a au fond rien de surprenant.
 
Pour le coup, certains s'en prendraient volontiers à Maamar.
Pas moi.
 
Le garçon a 20 ans et jouait encore il y a 3 mois, le maintien avec les Futures en D2 !
S'il s' est retrouvé aligné ce dimanche contre une équipe taille Ligue des Champions, c'est parce qu'une nouvelle fois, la direction s'est trompée.
 
Elle a misé sur Sardella et Foket pour tenir le poste de latéral droit, revendant au passage pour des cacahuètes Patris, pourtant acquis 10 mois auparavant à prix d'or sans vraiment lui donner sa chance.
 
Sardella est réputé fragile musculairement, peu stable mentalement et malgré quelques bons matches n'a jamais donné les garanties de fiabilité qu'une équipe ambitieuse requiert à l'instar de Mc Allister, Ouadhi...ou Siquet par exemple.
Quant à Foket,dont on se demande sincèrement s'il pourrait encore jouer ne serait-ce qu'en division 3, trois ans de contrat lui ont été offerts.
 
A qui la faute ?
Ali Maamar a joué dernièrement tout simplement parce qu'il est actuellement le meilleur choix à ce poste et c'est bien cela qui n'est pas normal.
Le gamin s'en sort plutôt bien.
 
Il faut aussi évoquer l'attaque.
Dolberg est un finisseur redoutable d'une technicité exceptionnelle.
Son profil est rarissime, c'est un buteur.
 
Pour performer, il a besoin de jouer dans une équipe dominante et d'être alimenté dans le rectangle.
Convient-il au RSCA actuel ?
 
Seulement quand l'opposition est suffisamment faible pour que le Sporting soit dominant.
Dans le cas contraire, il n'est d'aucune utilité. Pas la peine de l'incendier.
 
Il convient alors de changer de profil et d'opter pour un attaquant accrocheur, puissant et rapide, capable de conserver le ballon dos au but et d'exploiter les transitions.
 
Vazquez est-il celui-là ?
Non.
 
Le Sporting a pourtant dépensé près de 5 millions pour un joueur, certes courageux, mais peu rapide, peu technique et finisseur très moyen.
N'est-ce pas l'illustration même d'une erreur de casting ?
 
Derrière ces 2 attaquants, c'est aussi le néant.
 
Plus de 50 matches à jouer avec 2 attaquants dans le noyau et on s'étonne d'être impuissant lorsque Dolberg est blessé ou en panne.
 
Stassin, pourtant meilleur buteur de la Challenger Pro League n'a pas pourtant pas trouvé grâce aux yeux de nos décideurs éclairés.
Il est parti pour une paille.
18 mois plus tard, le garçon vaut aujourd'hui 20 millions.
 
Quel désastre !
A qui cette faute ?
 
Dans la déroute, pour ne pas dire dérive, la direction pointe tout le monde du doigt sauf elle-même.
 
Rien que cette saison, elle a ainsi consommé 2 DT et 3 T1, perdant au passage Hubert qui occupait un rôle important dans le développement des jeunes et Kindermans, remercié pour abus de compétences confirmées.
 
Les épisodes Vercauteren, Kompany, Mazzu et Riemer ne devront même pas être rappelés pour alourdir si c'était nécessaire le passif décisionnel des costards aux commandes du club.
 
Ceux de Stassin et Sadiki font carrément grincer des dents toutes les travées du Loto Park.
 
Il ne faut pas se leurrer, cet Anderlecht tel qu'il est géré actuellement ne saurait revenir au premier plan.
 
Dès qu'un jeune joueur a quelque valeur vénale, il est vendu au plus vite sans s'appuyer sur lui pour amorcer une plus-value sportive du club.
Il en a été ainsi pour Gomez, Verbruggen, Sambi, Doku, Duranville et Debast.
On annonce déjà pareil pour Stroeykens et Simic.
 
 
 
A un moment, il conviendra de prendre quelques risques pour construire une équipe en rapport avec les animations d'avant match mais surtout de cesser de se tromper à chaque fois que c'est possible.
 
Renard a devant lui un chantier pharaonique.
Au moins, l'ex-gardien, lui, connaît le football à l'image de Michel Preud'homme, véritable artisan des fondations du FC Brugeois actuel.
 
Que les dirigeants et propriétaires du club lui assignent une enveloppe en rapport avec cette noblesse dont ils se targuent sans la mériter et qu'ils le laissent travailler en toute liberté.
Que les bailleurs de fonds allouent les fonds, que le directeur sportif construise l'équipe en collaboration avec le T1 et que le T1 entraîne et sélectionne !
 
Comme on dit chez les Boeren : A chacun son métier et les vaches seront bien gardées !


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