Jan Mulder nous décrit ses sentiments quand il pense à Anderlecht: "Anderlecht ... C'est Monsieur Steppé dans son vieux bureau, c'est le concierge, c'est le petit court de tennis où je m'entraînais, c'est le vieux stade, c'est le masseur Jean Bauwens, Jean-le-miracle, ... Et bien sûr, c'est Michel Verschueren. Pour moi, il restera plutôt le préparateur physique que le manager. Mais grâce à lui, Anderlecht a atteint le sommet. Magnifique!"
"Moi, je suis un vrai Anderlechtois! Je ne jouais pas pour l'argent, mais parce que j'aimais mon club. Et j'aime toujours le Sporting! Je me souviens un jour quand Rensenbrink et Hannon avaient rencontré Vanden Stock et Mister Michel. Le président du club n'avait pris que 30 secondes pour les saluer. Hannon était choqué. Mais moi, je le comprends. Je comprends que le président s'occupe d'autres choses qui sont plus importantes. Mais je regrette que le club n'organise presque jamais un rendez-vous pour ses ex-joueurs. Mais ça fait aussi partie de l'identité du club. Je sais que personne ne peut changer mes sentiments pour ce club."
"Anderlecht... on ne peut pas le définir. Anderlecht est indescriptible. Avec Steppé, Roosens, Mettens et Madame Mettens bien sûr... C'etait des après-midis au café de Rie et Lisette Meert, c'était aussi comme jouer un bon match de football de dimanche avec Van Himst, Jurion, Hanon ... Alors ça! ... C'est Anderlecht pour moi!"
Mulder a joué pour Anderlecht entre '64 et '72. "Je voulais jouer pour un grand club. Je suis nostalgique d'Anderlecht. Je rêvais de ce club. Wilfried Puis et Laurent Verbiest étaient là, et bien sur aussi Paul Van Himst. C'était magnifique! Ma génération était la meilleure de l'histoire du Sporting. Je suis toujours fier que mes fils soient nés à Anderlecht."
Anderlecht était sa vie. "Un jour, j'étais à l'aéroport de Bruxelles. Nous étions prêts à partir vers Milan, pour jouer un match européen contre l'Inter (avec Mazzola, Suarez,...). Edouard, le délégué, m'a informé que mon père était décédé. Je suis parti vers Windschoten pour rejoindre Johanna. Ce soir, Anderlecht avait éliminé l'Inter avec deux buts de mon remplaçant, Bergholtz. Ce soir, Sinibaldi m'a téléphoné pour me dire que je ne pouvais pas jouer contre Daring. Mais je voulais jouer. 'Alors, viens à Bruxelles', il disait. Mais quand j'arrivais, il était clair que je serais sur la banquette. Je suis parti et je n'avais pas l'intention de retourner. Mais Sinibaldi m'a cherché et trouvé. Il a parlé avec moi, et il a changé son équipe. Bergholtz était très fâché."
"J'étais souvent excité. Je n'étais pas un joueur facile. Sinibaldi était un homme simple et très charmant. Je pense souvent à lui. Mais il me détestait. J'avais une grande gueule. Maintenant, je regrette certaines choses, mais je ne peux pas les changer maintenant. Je préfère vivre au présent. Mais je sais que le public m'aimait beaucoup. Je ne suis pas le meilleur joueur, pas du tout. Mais j'étais un vraiMauve."
Avec le Sporting, Mulder a gagné cinq titres et deux coupes. En 1970, on a perdu la finale de la Coupe des Villes de Foire contre Arsenal. "On avait gagné le premier match a Bruxelles (3-1), mais à Londres on a eu beaucoup de malheur: 3-0! C'était une grande désillusion." Une autre déception était l'élimination dans la Coupe de Belgique contre Daring. "Sinibaldi était désespéré. Et moi, je voulais pleurer. A ce moment là, il y avait un grand esprit d'équipe."
Après 9 ans, Mulder a quitté le Parc d'Astrid pour l'Ajax avec Kessler comme entraîneur. "C'était un mauvais choix. J'aurais dû rester à Anderlecht." A cause d'une blessure, Mulder n'a pas joué beaucoup de matchs pour l'équipe hollandaise. En 1975, sa carrière était finie et il commençait à écrire des rubriques pour des journaux. "J'aime ma profession. Mais de temps en temps, c'est difficile d'écrire quelque chose de mauvais sur Anderlecht (rit). Un jour, Verschueren m'a offert un travail. Mais j'ai refusé. Je ne veux pas être derrière un bureau. Le grand problème est que je suis plus intélligent que Vanden Stock et Verschueren (rit)! De temps en temps, j'assiste à des matchs. Je regrette qu'on n'a pas beaucoup des rendez-vous avec des autres ex-joueurs. Parce que moi, je suis encore Anderlechtois et je suis fier. Une chose est claire: mon fils Youri, il ne sera jamais mieux que moi. Je vais le prévenir! (rit)"
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